Chapitre 9

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Sur ma peau

Nino Démoulin était dans le salon du Palais royal, fièrement dressé devant ses fidèles. L'heure était venue d'annoncer au grand public ce qu'il allait se passer le 14 juillet, dans deux jours. Il expliquait avec entrain comment allait se dérouler ce qu'il appelait la "Prise de la Bastille". Il était assez confiant, mais il préférait ne pas prendre le risque que tout parte en vrille et fut extrèmement clair. Les révolutionnaires avaient des étoiles de détermination dans les yeux. Ils allaient enfin pouvoir passer à l'attaque. C'était tout ce qu'ils demandaient, changer les choses, et faire en sorte que la monarchie absolue tombe pour un monde plus juste, plus libre, plus républicain. Mais malgré les propos forts et intéressants de Nino, un certain blond ne pouvait s'empêcher de regarder par la fenêtre car il se demandait ce qu'il se passait. Mais qu'est-ce qu'elles font là-bas ?

Marinette d'Agreste était dans les jardins du palais royal, penchée en avant devant Alya qui lui tenait les cheveux. L'heure n'était pas venue pour elle de montrer au grand jour ce qu'elle avait découvert quelques temps plus tôt. Elle appréhendait grandement ce qu'il allait se passer, qu'elle avait jusqu'ici pris pour une overdose de gâteaux de mariage. Elle avait compris, Alya aussi, mais elle ne préférait pas le dire à qui que ce soit d'autre, et restait totalement flou quant à son état de santé. Les révolutionnaires avaient besoin d'elle. Ils allaient enfin pouvoir passer à l'attaque. Et c'était tout ce qu'elle désirait, changer les choses, mais, certaines choses arrivaient bien trop vite et étaient complètement exclus du programme initial. Malgré ses pensées négatives, elle ne pouvait s'empêcher de sourire en se regardant dans le miroir et se demandait quand est-ce que cela allait se voir. Quand est-ce que mon ventre s'arrondira ?

"Tu ne peux vraiment pas te battre dans cet état." dit Alya en caressant doucement le dos de son amie. "Ou en tout cas, il faut que tu lui dises."

"Sûrement pas !" s'écria Marinette en se relevant d'un coup. "Je ne suis pas en sucre, ça fait à peine un mois au maximum, je suis encore en forme et je peux me défendre. Si Adrien apprend quoi que ce soit il..."

"Marinette ?" dit une voix au loin, une voix bien trop connue de la bleuté qui tentait désespérément de trouver une solution au problème qui arrivait.

"Oh mon dieu Alya, mais qu'est-ce que je vais faire ? Déjà de quoi... De quoi j'ai l'air ? Tu crois qu'il va comprendre que je viens de..."

"Premièrement, tu te calmes ma belle. Deuxièmement, non ça ne se voit pas, bien que tu sois un peu blanche. Du moins, plus que d'habitude. Tu n'as qu'à lui dire que tu étais indisposée, comme ça le problème est réglé."

Peu convaincue, Marinette se releva et tenta de se recoiffer, ce qui fut un échec, avant d'entendre des pas venir vers elles.

"Marinette, Alya ?"

La jeune fille répondit un oui suraiguë sans réfléchir tandis qu'Alya se tapait le front avec sa main. La rousse attrapa sa meilleure amie par le poignet et elles se retrouvèrent toutes les deux face à Adrien, de sorte à ce qu'il ne voit pas ce qu'il y avait sur le côté.

"Vous nous avez fait peur ! Nino et moi vous cherchions partout, qu'est-ce que vous faisiez ?" demanda-t-il sur un ton doux qui ne cachait pas une pointe d'inquiétude.

"Je... euh... nous..."

"J'avais envie de marcher un peu." dit simplement Alya, se rendant bien compte que Marinette ne s'en sortirait pas toute seule. "J'ai entendu le discours de Nino déjà six fois et Marinette au moins deux fois. Je ne pense pas que vous ayez besoin de nous pour ça. D'ailleurs je vais le rejoindre, à plus tard !"

Alors qu'Alya partait à toute allure, Marinette ne put s'empêcher de lui tirer la langue sous le regard amusé d'Adrien qui n'avait pas tout à fait compris ce qu'il venait de se passer.

1789 - Les Miracles de la BastilleWhere stories live. Discover now