Chapitre 8

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Hey Ha

Juin 1789

Ils avaient échappé au pire.

Quelques heures à peine après l'annonce du roi, les mouchards étaient arrivés au Palais Royal. Mais il n'y avait pas eu un chat.

Nino et Alya avaient eu le temps de récupérer les dossiers et les journaux laissés à l'ancienne demeure de la famille royale, pendant que Marinette et Adrien s'étaient rendus chez certains membres pour les prévenir.

Ils avaient eu des réflexes parfaits. La plupart avaient fait mine de se rendre au travail, tandis que d'autres avaient simplement dit être en réunion familiale, ne laissant aucun indice sur la préparation de la moindre manifestation, ou du moindre regroupement.

Et au bout d'un mois, tout était fini. Plus de surveillances inutiles pour les gardes royaux. Les réunions avec tous les adhérents se déroulaient donc toujours au Palais Royal, mais la plupart du temps, c'était Nino et Alya qui recevaient chez eux le petit groupe formé des députés, des jeunes fiancés, et d'eux-même.

Ils s'étaient regroupés autour d'une table et Marinette tenait des plans dans ses mains. Adrien l'aida à les disposer tout en la regardant avec attendrissement. Ce qu'elle pouvait être mignone quand sa maladresse prenait le dessus. Elle avait beau s'emmêler les pinceaux en essayant de mettre de l'ordre dans les papiers, Adrien ne pouvait s'empêcher de la regarder avec amour, et de rire doucement des petites bêtises de sa future épouse.

Son épouse. Plus que trois jours et c'était bon, ils seraient mariés. Ils avaient convenu d'un mariage simple, sans trop de célébration, mais de faire une véritable fête, voire même de faire une véritable cérémonie, quand la révolution serait passée. Mais pour l'instant, il fallait tout faire pour annuler l'union Agreste-Bourgeois, et s'occuper du plan d'attaque dont Marinette et Alya semblaient si fières.

"Bon." dit Marinette en regardant tous les hommes, et Alya, qui lui faisaient face. "On est d'accord sur le fait que nous avons besoin d'armes pour mettre nos plans à exécution, n'est ce pas ?"

"Le plus possible, oui." répondit Kim, visiblement ennuyé. "Et j'imagine que tu as encore une idée démente pour nous en procurer, n'est ce pas ?"

"Une idée, oui. Démente, ... Euh, oui aussi... Enfin bref, j'ai cru comprendre, grâce à Tikki et Plagg, que la garde royale avait rassemblé beaucoup d'armes dans un seul et même endroit, et je pense qu'il serait intéressant de débarquer là-bas, avec tous les révolutionnaires, pour en récupérer le maximum. Bon évidemment, il faut construire un plan, et c'est pour ça que je vous ai..."

"Attends Mari, où sont cachées ces armes ?" demanda Adrien, soudainement apeuré.

Marinette ne répondit pas, sachant que cet endroit avait un lien avec la vie d'Adrien. Ou plutôt, avec la mort de sa mère. Elle déroula doucement le premier plan, avec un regard fuyant, et désolé. C'était la seule partie du plan qui la dérangeait, car ça allait le déranger lui.

La Bastille. Ils devaient la prendre.

Alors que tous les yeux étaient rivés sur les cartes, Adrien s'éloigna un instant pour reprendre son souffle, ayant bloqué l'air de ses poumons en voyant de quel lieu il s'agissait.

Il n'était pas retourné dans cette prison depuis la mort de sa mère. Il avait beau avoir fait son deuil, la plaie avait laissé une cicatrice un peu trop sensible.

Il n'eut que quelques secondes de solitude avant de sentir deux bras fins enrouler autour de son ventre, et il sentit un léger poids se frotter contre son dos. Il entrelaça rapidement ses doigts avec ceux de la jeune femme mais ne bougea pas beaucoup plus. Seulement pour prendre une grande bouffée d'air.

1789 - Les Miracles de la BastilleDonde viven las historias. Descúbrelo ahora