1789 - Les Miracles de la Bastille

Chapitre 6

Ça ira mon amour

Mars 1789

Marinette retourna dans le salon où les deux parents commençaient à discuter de ce que devenait le père d’Adrien. Elle n’était restée que quelques secondes de plus qu’Adrien dans la chambre, le temps de remettre ses idées en place, et de mettre les deux rapprochements du jour dans un coin de sa tête pour y repenser plus tard. Elle échangea un regard complice avec Adrien et vint s'asseoir à ses côtés.

Fu enchaîna tout de suite avec la raison de sa venue, même s‘il ne voulait pas vraiment casser la petite bulle dans laquelle ils étaient plongés. Il rappela aux jeunes gens que le père d’Adrien désirait que son son fils revienne à Versailles pour épouser l’amie d’enfance d’Adrien, qui était également sa fiancée, car elle avait désormais seize ans.

“Il est hors de question que je me marie avec elle.” dit Adrien en croisant les bras et en s’enfonçant dans le canapé. “Je sais qu’à cause de mon rang je suis sensé faire des sacrifices, mais je n’ai jamais demandé à faire partie de cette famille et..”

“Doucement Adrien,” le coupa Fu, d’un ton étonnamment calme. “Je ne suis pas là pour te convaincre d’y retourner, tu me connais je suis de ton côté. J’avais une idée en tête sur la route, et je pense que c’est la solution.” Il se tourna vers Marinette et se redressa pour lui faire face. “Acceptez vous d’épouser mon petit fils ?”

Puis, il y eu un silence. Un long silence. Marinette était bloquée, les yeux rivés sur celui qui venait de lui parler. Adrien était bloqué, les yeux rivés sur celle qui faisait battre son coeur. Ils n’en revenaient pas, comment Fu avait-il pu sortir cela en étant complètement sérieux, sans un battement de cil, sans avoir conscience des réactions intérieures des deux jeunes qui lui faisaient face.

“P-Pardon… ?” réussit à sortir Marinette, qui avait peur d’avoir bien compris la question.

“C’est le seul moyen d’empêcher l’union d’Adrien et de Chloé. Il faut qu’il soit marié avant la date du mariage que son père va lui oragniser. Mais il faut l’approbation du père, même subjective. Et je dois avouer que ton arrivée ici est étonnement bien tombée. Comme ça vous pourrez rester ici tous les deux.”

Marinette retomba sur le canapé, tout comme Adrien, et ils se regardèrent. Sans savoir pourquoi, ils furent pris par un fou rire incontrôlable. Marinette finit par poser sa tête sur l’épaule d’Adrien, qui lui était plié en deux. Fu les regarda avec amusement, il les trouvait vraiment mignons et avait bien vite compris la nature des sentiments de son petit fils en voyant la manière qu’ils avaient de se regarder.

Adrien avait eu une boule de stress dans le ventre dès que son grand père avait commencé à poser cette question à Marinette. Mais comme c'était seulement pour son plan, il était rassuré. Non pas qu'il n'aurait pas aimé réellement  l’épouser, mais elle n'était peut être pas encore prête pour cela.

“Alors princesse, prête à épouser ton chevalier ?” dit Adrien, sur son ton joueur.

“Si c'est pour te sauver d'une méchante sorcière, alors c'est oui !” répondit elle sur le même ton, en se rapprochant de son visage, comme lui l’aurait fait pour la taquiner.

Ce faisant, elle fit naître en lui un ouragan de bonheur incontrôlable. Elle venait d'accepter de l'épouser, même si c'était un faux mariage, et il n'aurait pas pu être plus heureux. Il s'approcha et embrassa furtivement Marinette sur le front. Elle aussi était aux anges. Même s'il n'avait pas eu l'idée tout seul, elle prenait sa demande très au sérieux. Il était hors de question qu'il épouse une autre fille.

Et oui, ce n'était qu'un mariage pour la liberté. Un mariage blanc.

“Bien, voilà comment nous allons procéder…” dit Fu qui les sortit de leurs pensées, avant de leur expliquer son plan.