Chapitre 11: Vengeance et Kidnapping

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J'entendis la voix de Rina. Elle frappait à la porte et nous hélait Nico et moi. C'était une nouvelle journée qui commençait. J'ouvris les paupières, mais c'était malgré moi, car je n'avais aucune envie de me lever. Le Soleil éblouissait ma vue pendant quelques secondes, le temps que mes yeux s'adaptèrent à la vive luminosité. Toutefois, une fois que ce court laps de temps se soit écoulé, je vis directement que les bras de Nico étaient enroulés autour de ma taille. Je suis sortie de son étreinte et je me suis dirigée en vacillant un peu vers la porte d'entrée pour ouvrir à Rina qui avait les cheveux en bataille et était vêtue d'un pyjama rose bonbon. Elle est directement entrée sans attendre une autorisation et elle s'est précipitée vers le lit afin de secouer Nico comme un prunier pour qu'il se réveille. À en voir cette scène, Nico aussi n'était pas trop du matin, ou en tout cas du réveil.

_ Gwenn, c'est toi ? marmonna-t-il dans son oreiller.

_ Non, c'est Rina, Tartempion.

L'interpellé se réveilla en sursaut, ce qui me fit légèrement sourire.

_ Rina, tu n'es pas drôle, lui rétorqua ce dernier.

_ Toute la meute vous attend en bas pour le petit déjeuner.

_ On arrive. Il n'y a pas le feu au lac, lui répondit-il.

_ Encore heureux, ajouta-t-elle sur le ton de l'ironie.

Puis, la fille aux cheveux flamboyants se tourna vers moi.

_ Viens Gwenn, me dit-elle avec enthousiasme tout en me prenant la main pour m'obliger à la suivre dans les escaliers.

Rina et moi, nous laissâmes Nico à l'étage et nous descendîmes au premier étage du Refuge. J'essayais de la suivre cahin-caha à travers les escaliers jusqu'au grand salon. La lumière baignait entièrement cette dernière pièce. La forêt à cette heure de la matinée était d'une beauté à couper le souffle. Les oiseaux volèrent en tout sens dans les arbres et leurs pelages différaient des uns des autres. Jusqu'à ce jour-ci, je n'avais toujours pas remarqué que le coin cuisine et salle à manger du Refuge était juste derrière le premier escalier de la maison, celui qui servait à aller du salon jusqu'au hall d'entrée de la villa. Rina s'y dirigea presque en sautillant vers cette partie de la maison, où, par ailleurs, tout le reste de la meute y était et s'afférait à mettre la table et à préparer le petit déj. Je la suivais, mais à pas plus prudent, car tout cela était bien trop nouveau pour moi, puis je me suis arrêtée pour les observer. J'éprouvais une étrange sensation de peur et en même temps de curiosité. Je voyais pour la première fois de ma vie une famille soudée et unie, et, j'ignorais si j'en étais un membre ou une étrangère qui s'y incrustait. Je souhaitais être un membre à part entière des Wolf. Depuis que j'étais avec eux, je ne m'étais jamais sentie aussi vivante, aussi libre et aussi appréciée, voir aimée, tel que j'étais. En voyant les Wolf, je comprenais que j'avais trouvé ma place dans ce monde, je comprenais que ce que j'avais dit la veille n'était que les conséquences du choc et de la peur. J'espérais seulement qu'en choisissant de rester en vie, je n'allais pas découvrir des choses encore plus abominable, voir sinistre. Seulement, j'avais la vague impression que je n'étais qu'à mes premières découvertes, mais malheureusement seul le temps pouvait me le confirmer. Je savais que mon choix final ne pouvait s'établir qu'avec le temps, le temps nécessaire à la réflexion. Émilie me sortit soudainement de mes pensées et me rappelait au présent en me demandant de venir les rejoindre, elle et la meute. Je lui obéis. Je les aidais à déposer les couverts sur la table. Lïana, Nitahel et Paul déposaient les plats en son centre après avoir fini de les préparer. Puis, tout le monde pris place autour de la table. Émilie m'invita à m'assoir entre elle et Geoffroy, ce que je fis. Elle m'affirmait en murmurant à mon oreille que je devais me servir toute seule, car je n'agissais pas et étais observatrice du monde extérieur. C'était à ce moment précis que je constatais réellement que le petit déjeuner chez les Wolf n'était pas un petit déjeuner typiquement français, en effet, il n'y avait pas de viennoiseries, pas de céréales, mais des toasts, des œufs, du bacon, de la saucisse, de la marmelade, des pommes de terre, des champignons et des tomates.

Gwenn et Nico : Les élus, Livre 1Where stories live. Discover now