Chapitre 14 : Raconte-moi

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Deux mois passèrent. J'étais retournée à l'école avec Suzanne, Rina, Geoffrey, Ethan et Nico. Les journées défilèrent les unes après les autres et se ressemblèrent presque toutes. Je vivais la même routine que n'importe quelle lycéenne banale et humaine. Par ailleurs, depuis cette fameuse Lune rouge, la meute n'avait plus eu de visite de démons, ce qui inquiétait beaucoup Nitahel qui faisait, avec Paul, des rondes autour du Refuge toutes les nuits. Cependant, à part ces quelques détails, ces derniers jours, je commençais à me faire la réflexion qu'il faudrait enfin que j'aille récupérer mes affaires chez mes parents adoptifs. Alors, un soir, une fois que tous les membres de la famille Wolf furent attablés pour le repas, j'ouvrais la discussion sur ce sujet. Nico se porta volontaire pour m'accompagné et Nitahel désigna également Paul et Ethan pour cette mission. Le chef de la meute ordonna que nous y allions la nuit, afin d'éviter les commérages du voisinage, mais aussi que l'un des voisins finissent pas appeler la police. Avant de partir, quelques minutes après minuit sonné, Lïana nous donna des gants en latex, afin d'éviter de mettre nos empreintes un peu partout dans la maison des Callas. Puis, nous montâmes dans l'une des deux voitures noires garées sur le parking. Paul se chargea de la conduire.

Une dizaine de minutes plus tard, nous étions arrivés à notre destination. Paul se gara sur le seuil de mon ancienne demeure. Nico, Ethan et moi descendîmes de la voiture, mais le sous-dominant de la meute y resta afin de surveiller les allées et venues de la rue. Une fois dehors, nous mîmes nos gants en latex, puis nous nous dirigions vers la porte d'entrée. Une fois arrivée à la porte, nous constations avec effroi que la poigné et le verrou avaient été arraché. Nico poussa la porte qui émit un grincement sourd en tournant sur ses gongs. Nous rentrâmes dans le salon, puis Ethan referma la porte derrière lui. Une odeur forte de cadavre moisi empestait les lieux. Les objets du salon n'avaient pas été déplacé, ni même sali ; il n'y avait rien d'anormal dans cette partie de la maison. Cependant, nous avions vite compris que l'odeur rance provenait de la cuisine. Je m'y suis dirigée à pas feutrés, Nico et Ethan me suivirent. Je craignais le pire et je n'avais pas tord, car, en voyant l'état de la cuisine, je suis tombée sous le choc. La pièce était éclaboussée de sang du sol jusqu'au plafond. Des placards étaient tombés à la renverse, d'autres gravement endommagés, avec leurs contenus réduits en éclats sur le plancher. La table et les chaises ont été saccagé. Je vis d'abord le cadavre de Christophe Callas proche de l'évier qui avait été éventré sauvagement, puis je vis celui de Pénélope qui avait été décapité. En voyant cette scène, je perdis mon sang froid et j'ai manqué de perdre connaissance. Nico et Ethan me rattrapèrent dans ma chute, m'éloignèrent de la pièce et ensuite m'allongèrent sur le canapé du salon, afin que je reprenne mes esprits. Je sentais mon corps faiblir et trembler. Je me concentrais sur ma respiration pour reprendre mon calme. Ce n'était qu'au bout d'une trentaine de secondes que je réussis enfin à recouvrer toutes mes facultés et à me remettre debout, mais mes larmes ne purent cesser de tomber. Je n'ignorais pas qu'il était préférable de partir d'ici le plus rapidement possible afin d'éviter toutes potentielles rencontres impromptues. Je me dirigeais, alors, vers l'escalier pour monter au dernier étage. Les garçons me suivirent. Revenir entre ces murs me fit un pincement au cœur et me remplissait de tristesse, mais je me faisais un devoir de rester forte pour me concentrer pleinement sur ce que j'avais à faire. J'ouvris la porte de mon ancienne chambre. J'entrais. Je constatais que tous les tiroirs de mon bureau avaient été déversé sur le sol. Je me dirigeais, sans prêter plus d'attention à ce bazar, dans mon ancien dressing. Je constatais, sans en être étonnée, le chaos de vêtements et de débris de meubles en bois. Je farfouillais çà et là pour trouver une valise. Une fois que je l'eus trouvé, je la sortais de ce capharnaüm et la posais sur mon lit. Je constatais également que le matelas avait été éventré et était jonché de plumes. Je remplissais avec empressement la valise de vêtements et de quelques chaussures. Nico m'y aida également et Ethan faisait le gué à la fenêtre. Une fois la tâche terminée, je fermais la valise. Les garçons la descendirent ensemble jusque dans la rue. Je les suivais et fermais les portes derrière notre passage. Paul sortit de la voiture et ouvra le coffre quand il nous vit enfin sortir sur le perron de la maison.

Gwenn et Nico : Les élus, Livre 1Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang