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"Soheil" avais-je réussi à prononcer en voyant une arme se porter au front de celui-ci.

"S'il vous plaît non! Ne faites pas ça" dit Zohra, en pleure.

Mais ces meurtriers n'hésiteraient à aucun moment à tuer Soheil, et nous tuer par la suite.
J'avais tellement mal au cœur, je voulais pas le voir mourir, je voulais simplement vivre ce moment pendant des heures encore, sans devoir retourner dans cette endroit, contrainte à me cacher de ces tueurs.

Alors que je me forçais à cacher mes yeux avec mes mains, un coup de feu retentit.

Zohra poussa alors plusieurs cris. Parmi ceux la j'eu l'impression d'entendre son prénom.
Avec le peu de courage me restant, j'ouvris les yeux le découvrant devant nous, une arme à la main.. Soheil à sa droite.

"Said!" cria Zohra en allant se réfugier dans ses bras.

"Ça va, ça va.." dit-il en lui tapotant du creux de sa main le dos.

Quant à moi j'eu le réflexe d'aller voir Soheil et de le prendre dans mes bras avant de laisser son frère le faire à son tour.
Durant cette simple attention, je me suis rendu compte de l'importance qu'avait Soheil dans mon cœur. Ce qu'a pu probablement aussi constaté Said, le regard rivé sur nous deux depuis son arrivée.

"Qu'est-ce qui vous a prit"

"Said, écoutes, c'est de ma faute." commença à dire Soheil.

"De notre faute, on a découvert cette endroit y'a longtemps, jamais il ne s'était passé ça." continua Majid.

"Attendez c'est pas la première fois que vous venez ici ? Putain mais vous êtes totalement inconscient! Vous pensez à Zohra et .. Zeinah." dit-il en me regardant du coin de l'œil."

Les deux garçons baissèrent le regard, sans savoir quoi ajouter.

En route pour le camp, j'eu le réflexe d'attraper discrètement l'arme se trouvant encore dans la main de l'homme abattu.
Je la cache discrètement et les suis.

-

Cela fait maintenant 2h que je tape dans ce qui pourrait s'apparenter à un punching-ball. Je frappais avec haine et détermination, je frappais pour m'endurcir et pouvoir assumer moi même mon départ du camp. 

Quelques temps après avoir pris une douche, je rattrapais mes salats(prières). Tout le monde dormait déjà. Mais je ne trouvais pas le sommeil.

En allant vers le dortoir, j'eu le réflexe de passer par la planque. La planque ? Directement après qu'on soit revenu au camp, j'ai trouvé trop risquer de garder l'arme sur moi. Je l'ai donc caché dans un endroit qui me semblait alors sur.

À l'extérieur, entre deux pierres, je passais ma main, sans trouver l'arme que j'avais pourtant posé ici il a y quelques heures encore.

"Merde, non non" pensais-je, en cherchant à côté, espérant qu'elle soit simplement tombé.

"C'est ça que tu cherches"

Je me retournais en sursaut faisant face une fois encore à Said.

"Comment tu.. ? Rends là moi."

"Tu croyais que j'allais pas voir que l'homme n'avait plus son arme sur lui. Je laisse jamais un corps en pleine nature. J'ai au moins le respect de l'enterrer."

"Tu parles de respect après l'avoir tué" dis-je sur un ton sarcastique.

"Tu veux parler de meurtre Zeinah? Et si on évoquait celui que tu as commis avant d'arriver au camp."

Je sentis alors tout mon être s'effondrer. Comment le savait-il ?

"Je t'interdis" dis-je les larmes au yeux.

"T'avais peur, je sais pas comment tu t'y ai pris mais t'as réussi à l'abattre, à l'aide d'une simple pierre. Tu avais tellement peur, que tu as pris l'arme avec toi. Cette fois ci, je te laisserais pas commettre la même erreur." dit-il en s'approchant de moi.

Il arriva à ma hauteur et releva mon menton. À l'aide de son pouce il essuya la larme ruisselant alors sur ma joue.

"Je serais devenu fou si il te serait arrivé quelque chose. Si je ne serais pas venu, il t'aurait touché."

Je regardais alors ses yeux et j'y voyais de la sincérité. Mais comment pouvait-il me faire autant de mal que de bien.
Et son corps collait au mien, son corps musclé qui n'a cessé de me rassurer quand je m'y approchais.

"Said.." parvenais-je à articuler.

Je sentais son corps se raidir à la simple évocation de son prénom. Je le voyais baisser les yeux et je sentis sa main agripper plus fermement mon visage.
Quant à son souffle, il était si proche que je le sentais sur ma peau. Je n'avais qu'une envie, une terrible envie. Qu'il m'embrasse.
Mais je ne pouvais pas accepter de lui donner mes lèvres, si je savais que j'allais partir retrouver ma yemma.
Il en était hors de question.

Je fis alors un pas en arrière.
"Je suis désolé"
Puis je partis rejoindre mon lit, espérant ne plus jamais avoir à lui faire face.
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Zeinah - Coeur battant de Syrie ©

 Zeinah - «Cœur Battant De Syrie» Where stories live. Discover now