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2 Jours plus tard

La nuit venait de se coucher sur Raqqa, à présent armé, Illyes et moi nous apprêtons à rejoindre le camps.
Des hommes nous attendent à l'intérieur, infiltré depuis la veille, ils nous feront entrer et espérons le, sortir de cet enfer.

[...]
«Mets ça, attache le autour de ta bouche. Il te permettra de cacher tes lèvres ainsi que tes cheveux.» dit Illyes en me tendant un voile épais.

« Je me charge des femmes, essaies de trouver les enfants. »

Je m'apprêtais à monter dans la camionnette quand il m'attrapa.

« Zeinah, si jamais ils sont.. »

« Ils seront envie. » le coupais-je.

Il acquiesça et se mit en volant.
[...]

Quelques veilleuses illuminent le camp, les hommes quant à eux alternent leurs gardes. À peine arrivé devant la grille, deux hommes nous fit signe d'approcher. Discrètement ils se glissaient derrière nous pour nous fouiller, d'abord inquiète je comprenais finalement que c'était les hommes d'Illyes, sans attendre une seconde ils nous glissaient une arme chacun ainsi que des munitions à l'arrière, dans notre pantalon.

Illyes me fit signe d'y aller en laissant bien sûr derrière nous ces deux hommes assurant notre départ furtif du camp. Quelques minutes plus tard, nous nous séparions allant chacun à notre destination. Pour ma part, je ne savais pas où se trouvait l'endroit où les enfants étaient gardés, mais je ne pouvais pas prendre le risque de me faire reconnaître par des femmes m'ayant aperçu auparavant.
Les imaginer blessés, mortes par ma faute.. je ne pouvais pas faire face à celles consciente que j'ai été la cause de ce massacre.

Je m'avançais doucement, mon arme à la main, longeant chaque mur, chaque coin du camp. D'après Illyes, leur père garderait les garçons enfermés dans un endroit et les filles dans un autre, près de son logement. Quel dégoût d'imaginer ses enfants grandir dans ces conditions.

Arrivé à destination, je n'entendais aucune voix enfantines, je comprenais alors qu'ils dormaient. Vérifiant chaque côtes, j'appuyais doucement sur la clenche.
Fermé.
«Merde. »

J'aurais du m'en douter. Mais comment suis-je censé ouvrir la porte sans clés ? Je devrais peut être rejoindre Illyes et trouver une solution à ses côtés, retourner à l'entrée pour trouver des hommes et risquer de me faire démasquer ou même encore trouver un garde en espérant qu'il ne trouve pas ça suspect. Je faisais les cents pas devant la porte, me creusant le crâne jusqu'à ce que des pas se firent entendre.

Je courais alors me cacher derrière un mur, me cachant suffisamment de la route par laquelle cette personne s'apprêtait à passer.
Replié dans le noir, j'étouffais ma respiration. Plus les pas avançaient plus j'angoissais d'être découverte et de devoir me servir de cette arme.

Au fur et à mesure, une vois différente se fit entendre. Mais combien sont-ils ?
Mais attendez.
Cette voix, je jurais la connaître.
«Non.. Non, c'est pas possible» pensais-je

C'est alors que je vis son visage apparaître, au côté d'un homme plus vieux, un homme lui ressemblant énormément.
Ils étaient si proche, complice.. Mais comment? Mon monde s'écroulait à nouveau, ma respiration s'accélérait, je perdais tous mes moyens.
Je l'ai vu mourir ! Il est mort !
Je devenais folle, je voyais son visage, j'entendais sa voix, son corps marchait au rythme de celui de son père, celui qui a mené à sa mort il y a un an de ça.

Je reculais, prise de malaise je tombais contre le mur ce qui fit résonner l'arme, tombant au sol. J'ouvrais grand les yeux me ramenant à la réalité. Les pas s'arrêtaient, aucun des deux ne parlaient, à peine le temps de prendre fuite, le corps de Said se trouvait devant le miens.
Je n'en revenais pas.

« Sa.. Said.» dis-je hésitante.

Il ouvrit alors grand les yeux, m'avait-il reconnu ? Était-ce vraiment lui ?
Je n'ai pas eu le temps d'avoir des réponses à mes questions que son corps laissait à présent face à celui qui gardaient toutes ces femmes prisonnières ainsi que ces enfants.

«Qui êtes-vous ? » s'exprima son père

Inquiète de faire entendre ma voix de femme, je ne répondais pas.

« Vous savez, votre ami ne quittera pas ce camp non plus, au moment auquel je vous parle il doit probablement déjà être enfermé. Je n'espérais que votre retour depuis le moment où vous avez mit le bazar dans mon camp. Laissez ses hommes s'introduire parmi les miens n'était plus drôle qu'effrayant. » dit-il un sourire au lèvres.

« Emmènes le. ordonna t-il à Said. Oh et, je ne perdrais pas mon temps à le réveiller à votre place, il a perdu la mémoire, l'impact était probablement trop fort, alors son camp de résistant pour lui, ce n'est qu'un vague souvenir, que j'ai réussis à effacer.»

Mes yeux s'ouvraient alors, tremblante, les larmes au yeux je comprenais que l'homme que je croyais avoir perdu est toujours en vie, insouciant de qui il est vraiment, ne se rappelant plus de rien.

Zeinah - «Soif de vengeance»

 Zeinah - «Cœur Battant De Syrie» Where stories live. Discover now