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Je montais à bord du véhicule, quand la porte passagé s'ouvrit.Illyes monta à bord sans m'adresser un regard.
Dans un silence profond, je démarrais direction Raqqa.
[...]

La journée passa à une grande vitesse. Il faut dire que je n'ai cessé de penser à mon arrivée et à ce que je ferais une fois la bas. Je n'ai rien d'un combattant, je n'ai ni arme ni l'allure d'un homme. Depuis mon arrivé en Turquie, mes cheveux ont poussés, mes formes se sont développés. Je ne pourrais jamais caché ma poitrine même avec un bandage pour la couvrir. Je n'avais nul autre choix que de me présenter comme Zeinah.

Sans me l'avouer j'avais cette peur de découvrir mes amies, ceux que je considérais comme ma famille, mort. Je m'en voudrais tellement, serais-je assez forte pour affronter la guerre une seconde fois ?
«Allah u Ahlem..»
..

«Arrête toi.» dit Illyes en m'interrompant dans mes pensées.

Je l'interroge du regard.

«Tu es fatigué, la nuit va tomber.»

«Je peux continuer.»

«Zeinah, laisse moi prendre le volant. Si tu ne veux pas t'arrêter pour la nuit. Je continuerais.»

J'acquiesçais et m'arrêtais sur le bas côté.
Je prenais sa place et lui la mienne. Tandis que j'allongeais le siège afin de pouvoir être à l'aise, il prit la parole.

«Quand nous étions enfant, nous nous cachions dans les forêts les plus proche. Notre père criait nos noms, il envoyait des hommes nous chercher, mais nous ne voulions pas être à ses côtés. À ses 10ans, Said a observé pour la première fois, un homme se faire tuer. Mon père pensait que cela aller nous former, nous apprendre à ne plus avoir de sentiments. Aujourd'hui encore, je suis à la recherche de ces sentiments. Mon frère lui ne ressentait plus rien, il tuait, faisait du mal à son pays, à lui même... Mais il t'a rencontré Zeinah.»

Je serrais les poings, et retenais mes larmes de couler.

«Je l'ai vu directement, il te regardait comme il n'avait jamais regardé quelqu'un auparavant. Il aurait été prêt à tout pour toi.. Il nous l'a prouvé.»

Il fit une pause et reprit.

«Aujourd'hui c'est à mon tour de te protéger, je le ferais même si je dois défier celui qui a tué son propre fils.»

Je tournais la tête vers le ciel, observant le ciel assombris qui derrière un coucher de soleil faisait place à une atmosphere plus sombre, probablement naïve j'espérais retrouver Said au plus vite, que la mort nous réunirait. Mais avant.. Je nous vengerais, et je regarderais une seconde fois la mort, je le regarderais mourir comme j'ai vu Said me laisser sa vie.

Zeinah - «Soif de vengeance»

 Zeinah - «Cœur Battant De Syrie» Où les histoires vivent. Découvrez maintenant