Chapitre 16 ~~ Quatrième Conseil

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Je me réveillai pelotonner contre un arbre. Je n'avais pas encore l'esprit très clair et observai autour de moi. Nous avions tous dormi ( ou veillé) sur les rives du lac en attendant que le jour se lève ou du moins que 8h30 arrive. Nous nous étions regardés comme des chiens de faïences pendant un moment avant que la fatigue nous rattrape. Si jamais on découvrait le nom de celui qui avait mit le feu, j'étais certaine que plusieurs d'entre nous lui feront la peau.

Je baillai et me redressai. Personne n'avait recroisé la route de Radja, Gabriel et Thimeus depuis la Nuit, ils n'étaient pas venus au lac comme nous autres. Morts ? En tout cas, les villageois n'avaient pas trouvé de cadavres dans l'auberge. Jakob, réveillé, regardait dans le vide les yeux brillants, la mort de Theo l'avait secoué. Moi, j'avais vu la scène et j'étais certaine du nom du responsable. Arthur.

J'étais persuadée de l'avoir vu pousser le garçon par la fenêtre. Je m'éloignais de lui depuis mais il ne semblait pas comprendre pourquoi. Je ne savais pas pourquoi j'étais aussi déçue et meurtrie. J'avais l'impression qu'il s'était foutu de ma gueule. Ce n'était pas le cas.. Il avait juste joué et essayé de gagner. Quand je saurais le rôle de Théo, j'aurais peut-être plus d'information sur ce qu'il s'était passé. Si Arthur était un loup particulièrement doué en mensonge ou un villageois devenu complétement dingue. Il dormait actuellement roulé en boule sur lui même en face de Tristan.

Le châtain aux nombreuse taches de rousseur était blotti contre Isaak. De ce que j'avais compris, ce dernier lui avait sauvé la vie. Ils avaient l'air vraiment proches. Deux loups ? Le métis croisa mon regard et me fit un sourire bref alors que l'autre garçon gigotait dans son sommeil.

Mina et Karl étaient assis l'un à côté de l'autre au bord du lac et discutaient à voix basse. Complotaient-ils pour tuer un loup ? Ou.. le prochain innocent ? Ils étaient étranges. Ils se faisaient confiance.. Ils ne devraient pas. Je soupirai en retournant mon regard sur le blond allongé sur l'herbe que je commençais presque à considérer comme un ami.

Anastasia et Kaelan étaient assis épaules contre épaules mais ni l'un ni l'autre ne dormait. Ils regardaient juste le ciel avec un air pensif. Un couple de loups ?

Cissy ronflait comme un moteur à ma gauche. Peut-être qu'elle était louve elle aussi ? En tout cas, le bruit qu'elle produisait rythmait mes pensées. Avec l'orphelinat, j'étais habituée à dormir sous le tempo des ronflements sonores de mes camarades.

La dernière Meli me fixait depuis un bon moment. Elle était la première à avoir détecté l'incendie, pensai-je. C'était elle avec son odorat puissant qui avait senti le liquide inflammable mais ça en faisait une suspecte. Moi, j'avais humé plusieurs fois pourtant je n'avais rien senti. Était-elle la personne qui avait déclenché cette combustion ?

Il était déjà 7h58 d'après ma montre et j'avais très faim. Mon ventre me le fit savoir par un gargouillement pas très discret. Je n'avais pas beaucoup dormi avec ce sinistre événement. Meredith avait rejoint les autres villageois non-joueurs après m'avoir remercié plusieurs fois de lui avoir un peu sauvé la vie. La maison qu'elle occupait était l'une des plus proches de l'explosion dans le village.

Arthur s'éveilla en s'étirant longuement. Il avait mauvaise mine. Peut-être parce qu'il avait tué un garçon ! Isaak réveilla doucement Tristan en lui chuchotant des mots à l'oreille et en le secouant doucement. Kaelan réveilla moins délicatement Cissy en lui renversant de l'eau sur la tronche. Je ne pu m'empêcher de ricaner intérieurement mais ce son ne passa la barrière de mes lèvres. Nous nous dirigeâmes tous vers la place du village sans entrain. J'entendis quelqu'un chuchoter qu'il crevait la dalle mais c'était peut-être le fruit de mes entrailles.

Nous fûmes surpris de voir Radja, Gabriel et Tim déjà présents. Chacun sur l'un des blocs de pierre à grande distance les uns des autres. La grande noire avait l'air beaucoup plus en forme que ses compagnons masculins. Gabriel avait l'air d'être un mort-vivant avec ses cernes profondes et son teint​ pâle et Tim était replié sur lui-même avec une grimace de douleur. Je les plaignais. Ils avaient dû se faire mal en sautant d'une fenêtre. Pas mal de joueurs avaient fait ça, d'après ce que j'avais compris.

Le Maitre du JeuWhere stories live. Discover now