Prologue 17: Renaissance

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Ma famille vient de  Nouvelle Orléans, nous y avons toujours vécu. Depuis le commerce  triangulaire. À la base nous étions français mais les américains avaient  racheté cette part de leur territoire et nous sommes devenus  étasuniens. Si notre famille était encore d'actualité c'était parce que  nous étions des colons, des colonisateurs, nous avions une plantations  et des esclaves que mes ancêtres répertoriaient dans des livres reliés  de cuir rangés dans le grenier du domaine. Ils y sont toujours. Je les  avais feuilleté une fois. Il y avait un nombre incalculable  d'assassinats, de blessés et de malades c'était pour cette raison qu'ils  ne restaient pas plus de dix ans en vie dans la plantation, ils  mourraient. Au fond du domaine, il restait deux cabanes d'esclaves.  Elles étaient faites en bois, à présent il n'y avait que quelques  planches qui tenaient par l'opération du saint esprit aux grands  pilonnes enfoncés jusqu'à un mètre sous terre. Nous l'avions su quand  mon père avait essayé de détruire ses vestiges de notre passé  d'assassin. Mais le travail étant trop difficile, il avait abandonné.  C'était certainement mieux ainsi, j'aimais bien me réfugier dans cet  ancien village d'esclaves. Je leur rendais hommage en leur offrant des  fleurs que je posais sur un rond d'herbes brûlées. C'était sûrement  l'endroit où ils faisaient un feu et se réunissaient. J'aimais notre  demeure, je ne me voyais pas vivre dans un appartement comme certains de  mes camarades de classe où même dans un maison avec jardin. Le domaine  était le seul habitat dans lequel j'acceptais de vivre ma vie et c'était  aussi le plus beau lieu de vie que je n'avais jamais vu, ou plutôt le  seul. Car nous ne voyagions que très peu, une fois nous étions allé en  France pour nous acheter une maison de vacances. Mais nous ne trouvions  pas chaussure à nos pieds et étions repartis après deux mois de  recherche.

Un matin d'automne, plus  précisément à la mi-octobre, j'allai retrouver ma mère dans le salon  comme tout les dimanches pour faire du piano. C'était un piano à queue  qui appartenait à mes arrières-arrières-grands-parents. Ils l'avaient  ramené d'Allemagne en 1885 après la conférence de Berlin. Donc, je  m'installai près de ma mère. Une magnifique femme brune aux yeux bleus  qui portait superbement le tailleur, la jupe crayon et les escarpins  vernis. Elle aimait s'attacher les cheveux en chignon et laisser  certaines mèches fuir la discipline, elle avait ses éternels traits  d'eye-liner sous les yeux et son superbe collier de nacres autour du  cou. Je lui souriais et elle ouvrit le livre de partition sur sa  préférée : la lettre à Élise de Beethoven. Nous commençâmes à jouer et  ne nous arrêtâmes que lorsque mon père fit entrer mon cousin dans la  pièce. Ma mère et moi nous levâmes et le saluâmes. Gaspard. Il venait  diner tout les week-end chez nous. C'était une habitude qu'avait  installé mon père pour toujours rester proche de son filleul. Il ne  l'avait pas été avec un autre et avait apprit deux ans plus tard qu'il  était décédé d'une leucémie. Nous nous installâmes à table à midi et  mangeâmes assez silencieusement. L'après-midi, je partis au bord de  l'étang face à notre domaine avec Gaspard. Nous en faisions le tour  chaque week-end pour pouvoir parler.

-Alors, comment ça se passe au lycée?

Gaspard était mon cousin  le plus proche, je ne parlais pas aux autres, ni à ses sœurs. Il était  extrêmement gentil et faisait tout pour me faire plaisir. Il avait le  même âge que moi mais était beaucoup moins mature, enfin c'était se que  disait ma mère. Gas était un grand blond aux yeux bleus, il faisait du  judo et du piano. Chaque membre de la famille pratiquait un sport et un  instrument. Moi je faisais du piano et de la danse. Mais il y en avait  qui jouaient de la harpe, du violon, de la flûte et du trombone ; et  aussi qui faisaient de l'athlétisme, de la gymnastique, et du tennis.

-Gas, tu vas quand même pas me faire le coup de l'oncle lourd?

-Il faut croire que si.

-Très bien alors ça se passe très bien, j'ai de bon résultats, m'entends bien avec les professeurs et n'arrive jamais en retard.

Carnet de ProloguesWhere stories live. Discover now