Ma famille vient de Nouvelle Orléans, nous y avons toujours vécu. Depuis le commerce triangulaire. À la base nous étions français mais les américains avaient racheté cette part de leur territoire et nous sommes devenus étasuniens. Si notre famille était encore d'actualité c'était parce que nous étions des colons, des colonisateurs, nous avions une plantations et des esclaves que mes ancêtres répertoriaient dans des livres reliés de cuir rangés dans le grenier du domaine. Ils y sont toujours. Je les avais feuilleté une fois. Il y avait un nombre incalculable d'assassinats, de blessés et de malades c'était pour cette raison qu'ils ne restaient pas plus de dix ans en vie dans la plantation, ils mourraient. Au fond du domaine, il restait deux cabanes d'esclaves. Elles étaient faites en bois, à présent il n'y avait que quelques planches qui tenaient par l'opération du saint esprit aux grands pilonnes enfoncés jusqu'à un mètre sous terre. Nous l'avions su quand mon père avait essayé de détruire ses vestiges de notre passé d'assassin. Mais le travail étant trop difficile, il avait abandonné. C'était certainement mieux ainsi, j'aimais bien me réfugier dans cet ancien village d'esclaves. Je leur rendais hommage en leur offrant des fleurs que je posais sur un rond d'herbes brûlées. C'était sûrement l'endroit où ils faisaient un feu et se réunissaient. J'aimais notre demeure, je ne me voyais pas vivre dans un appartement comme certains de mes camarades de classe où même dans un maison avec jardin. Le domaine était le seul habitat dans lequel j'acceptais de vivre ma vie et c'était aussi le plus beau lieu de vie que je n'avais jamais vu, ou plutôt le seul. Car nous ne voyagions que très peu, une fois nous étions allé en France pour nous acheter une maison de vacances. Mais nous ne trouvions pas chaussure à nos pieds et étions repartis après deux mois de recherche.
Un matin d'automne, plus précisément à la mi-octobre, j'allai retrouver ma mère dans le salon comme tout les dimanches pour faire du piano. C'était un piano à queue qui appartenait à mes arrières-arrières-grands-parents. Ils l'avaient ramené d'Allemagne en 1885 après la conférence de Berlin. Donc, je m'installai près de ma mère. Une magnifique femme brune aux yeux bleus qui portait superbement le tailleur, la jupe crayon et les escarpins vernis. Elle aimait s'attacher les cheveux en chignon et laisser certaines mèches fuir la discipline, elle avait ses éternels traits d'eye-liner sous les yeux et son superbe collier de nacres autour du cou. Je lui souriais et elle ouvrit le livre de partition sur sa préférée : la lettre à Élise de Beethoven. Nous commençâmes à jouer et ne nous arrêtâmes que lorsque mon père fit entrer mon cousin dans la pièce. Ma mère et moi nous levâmes et le saluâmes. Gaspard. Il venait diner tout les week-end chez nous. C'était une habitude qu'avait installé mon père pour toujours rester proche de son filleul. Il ne l'avait pas été avec un autre et avait apprit deux ans plus tard qu'il était décédé d'une leucémie. Nous nous installâmes à table à midi et mangeâmes assez silencieusement. L'après-midi, je partis au bord de l'étang face à notre domaine avec Gaspard. Nous en faisions le tour chaque week-end pour pouvoir parler.
-Alors, comment ça se passe au lycée?
Gaspard était mon cousin le plus proche, je ne parlais pas aux autres, ni à ses sœurs. Il était extrêmement gentil et faisait tout pour me faire plaisir. Il avait le même âge que moi mais était beaucoup moins mature, enfin c'était se que disait ma mère. Gas était un grand blond aux yeux bleus, il faisait du judo et du piano. Chaque membre de la famille pratiquait un sport et un instrument. Moi je faisais du piano et de la danse. Mais il y en avait qui jouaient de la harpe, du violon, de la flûte et du trombone ; et aussi qui faisaient de l'athlétisme, de la gymnastique, et du tennis.
-Gas, tu vas quand même pas me faire le coup de l'oncle lourd?
-Il faut croire que si.
-Très bien alors ça se passe très bien, j'ai de bon résultats, m'entends bien avec les professeurs et n'arrive jamais en retard.
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Carnet de Prologues
RandomBonjour à tous et à toutes, dans ce carnet j'ai décidé de faire de chaque partie un prologue d'histoire que je compte écrire un jour ou l'autre. Donc je vous propose d'utiliser ce carnet en faisant une sorte d'échange, le principe est simple: donne...