FILLE INAPPRIVOISÉE

~Chapitre 16~

On s'enfonçait de plus en plus dans la forêt. Mirolès ne disait rien. Après un moment de silence, il se mit soudainement à grimper à un arbre avec l'agilité d'un lynx. Arrivé au sommet, situé à 5m de hauteur, il se mit assis et regarda Verlaine avec un sourire moqueur.

- Allez, grouille-toi de grimper! Avant que je m'endorme!

- Je ne monte pas, moi! J'ai le pied dans le plâtre je te rappelle!!

- Débrouille-toi!

Verlaine resta à attendre. Ne sachant pas quoi faire d'autre. Au bout d'une minute, Mirolès sauta avec un choc lourd sur le sol.

Bon -dit-il en se frottant les main- J'ai repéré quelques trucs qui bougeaient dans les arbres. Plus vite on aura commencé, plus vite on aura fini.

La leçon dura toute la nuit. Verlaine avait passé presque 10h a apprendre les bruits que faisaient les renards, les écureuils, les sangliers, les cerfs et tout un tas d'autres animaux. C'était une leçon intéressante mais très éprouvante. Pourtant, bien que très énervant, le garçon expliquait bien et très clairement, on voyait que Mérinos était passionné d'enseigner ses capacités à quelqu'un. Mais malheureusement pour lui, c'était Verlaine. L'adolescente était épuisée et ne rêvait que d'une chose, rentrer pour dormir un peu.

La leçon terminée, le jeune garçon et Verlaine se mirent en route pour retourner au camp.

- Je.. peux te poser une question ? -demanda timidement la jeune fille-.

- Nan.

- Pourquoi tu.. me supporte pas? Pourquoi tu tiens tellement à me faire partir?

- Parce que.

Après 5min où l'ambiance s'était assombrie, Mirolès décida de parler.

- Parce que tu es une fille. Il n'y a jamais eu aucune fille dans notre clan et je suis sûr qu'il y a quelque chose d'anormal avec toi. Je me méfie de toi. J'ai un mauvais pressentiment et je ne suis pas du genre à croire aux coïncidences.

- Donc tu as voulu me tuer à cause d'un pressentiment ?

- J'étais bourré ce soir-là, ok!! -cria le garçon, commençant à s'énerver-. Je me suis emporté, j'ai bien vu comment les autres te défendaient comme si tu étais leur propre fille. Ça me dégoute qu'ils puissent se retourner contre moi. Tout ça à cause de TOI!

Son visage avait viré au rouge vif sous le coup de sa rage. Pour évacuer sa colère, il frappa de toute ses forces contre un arbre à proximité. Quelques pommes de pin chûtèrent lourdement au sol.
Sans un regard, il finit par rentrer au camp, suivit de loin par Verlaine qui ne voulait pas le provoquer davantage.