Blacksad & Zootopie 2 : Le plan Keepers

3. Tribulations du passé

Blacksad
La nuit était tombée depuis longtemps lorsque je rejoignis finalement l'hôtel où Weekly et moi devions passer la nuit. Lorsque j'entrai dans la chambre, je trouvai Weekly endormi sur le lit, recouvert de photos provenant de soirée d'inauguration de l'arrivée de Gazelle. Il semblait avoir passé une bonne soirée, contrairement à moi. Ma première journée d'observation de ce trafic me laissait finalement avec encore plus de questions qu'au départ. A mon arrivée dans cette ruelle, je remarquai de loin un cheval brun, semblant négocier avec un animal dont le visage était caché par une large écharpe noire. Impossible de distinguer l'espèce animale à laquelle il appartenait. Derrière lui se trouvaient deux autres animaux habillés en costume noir qui semblaient surveiller les lieux, cherchant sûrement à protéger l'homme masqué. Le cheval remit finalement une mallette à l'inconnu qui disparut en un geste, accompagné des deux autres animaux, à bord d'une voiture noire luxueuse que seule une personne très fortunée se serait risquée à acheter. Le cheval disparut tout aussi vite. Mais quelque chose ne collait pas. A ce qu'on m'avait dit, l'affaire sur laquelle j'enquêtais ne concernait rien d'autre qu'un petit trafic d'armes organisé par quelques truands de bas étage. Ce qui n'était clairement pas le cas de cet inconnu qui semblait disposer de hauts moyens financiers et même d'un service de sécurité. Pour qu'une personne du niveau que semblait avoir l'inconnu puisse s'associer avec ce genre de petits malfrats, comme ce cheval, il devait clairement s'agir de plus que quelques armes achetées illégalement. J'avais tout de même noté la plaque de la voiture avant que celle-ci n'ait eu le temps de disparaître. La seule chose qu'il me restait à faire pour pouvoir continuer cette enquête était d'appeler le commissaire Smirnov afin qu'il me fournisse la localisation de cette voiture. Ce que je fis. Après que le téléphone ait longuement sonné, j'entendis enfin la voix du commissaire et lui répondis :

- Commissaire Smirnov ? Ici John Blacksad. J'ai repéré les trafiquants d'armes. J'aurais besoin que vous me localisiez une voiture. D'ailleurs, il semblerait que cette affaire nous amène à enquêter sur bien plus qu'un simple trafic d'armes. Il se pourrait que nous soyons confrontés à quelque chose de bien plus dangereux encore...

Judy
Après cette soirée beaucoup moins riche en émotions qu'elle devait l'être, je rentrais finalement à la maison. Bien que la soirée fut très animée, je ne me sentais pas vraiment à ma place. Il n'y avait là-bas quasiment que des personnes fortunées ou disposant d'un certain rang politique, trop occupées à parler de sujets auxquels je ne comprenais absolument rien. Même le maire Delhinger, qui m'avait chaleureusement invitée, semblait ne pas remarquer ma présence. Les seules personnes avec lesquelles je pus relativement discuter furent quelques mercenaires de Trackers chargés de la surveillance, même si je me méfiais quelque peu de Vector Frost, leur chef, me demandant toujours la raison qui avait provoqué une telle colère chez Nick en le voyant. Gazelle ne put d'ailleurs être présente qu'un court instant, ses managers prétendants sans cesse des rendez-vous importants. Il y avait aussi cette sorte de fouine à l'appareil photo qui semblait fourrer son nez partout. Bien qu'elle m'était insupportable, j'avais quelque peu l'impression qu'elle m'évoquait quelqu'un. Et pour le comble, il s'était mis à pleuvoir lorsque j'ai décidé de partir. Bref, une soirée pas si géniale par rapport à mes attentes. Mais alors que j'allais quitter la grande salle, je sentis une patte se poser sur mon épaule. Je reconnus immédiatement qu'il s'agissait de celle de Vector. Une vague de mal-être commençant à m'envahir, j'entendis le loup murmurer derrière moi d'une voix débordant de malveillance :

- Prenez garde à vous, Hopps... Les mammifères de nos jours ont beau porter ce masque de civilité, il reste toujours, quelque part en certains de nous, cette folie animale qui ne demande qu'à être libérée à tout instant. Vous êtes mieux placée que quiconque pour le savoir... vu que vous vivez en plein dans sa tanière...