10. Wild Times

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Blacksad
Comme la plupart des grandes villes, ou voire même pays, Zootopie était divisée en deux parties. La première, étant la plus grande, concentrant la quasi-totalité des richesses, et une minorité vivant dans une grande pauvreté, souvent inconnue ou ignorée par la première. C'était le cas de Happy Town, ce quartier délabré dans lequel peu d'âmes vivaient. Et encore, c'était à se demander si le mot "vie" était adéquat pour désigner l'existence de ces habitants miséreux et ignorés de tous. C'était dans ce quartier abandonné par Zootopie que se trouvait ce fameux Dépotoir. Il se trouvait dans une ruelle, au sous-sol d'un immeuble. Et lorsque j'ai vu à quoi ressemblait ce bazar, je ne m'étais pas attendu à mieux. Des multitudes d'objets, de pièces détachées, et de choses que je ne saurais même pas d'écrire gisaient à même le sol. Seules quelques personnes, sans doute d'une extrême pauvreté, hésitaient à acheter ces objets à la qualité plus que douteuse. Sûrement n'avaient-ils pas les moyens de se les acheter ailleurs. Une voix venant de derrière moi m'interpella soudain :

- Bienvenue au Dépotoir, l'ami !

Je me retournai pour faire face à mon interlocuteur que je reconnus aussitôt. C'était ce cheval, celui que j'avais vu le premier jour et qui avait donné une mallette à l'inconnu. Il ne faisait plus de doute maintenant qu'il avait un lien avec cet attentat. Je décidai donc d'être direct :

- Ecoutez, je vais être franc. Je sais que vous avez fourni quelques marchandises suspectes à un homme il y a deux jours.

- Ah, ça ! Beh va falloir être plus précis, l'ami. Regarde autour de toi ! Tu vois un seul truc qui ait pas l'air suspect ?

Énervé par son petit manège, je pris un donc un air un peu plus grave avant de lui répondre :

- Je te parle du gars de l'autre jour, visage caché, deux gardes du corps, tu vois le genre ? Avec une voiture de luxe appartenant sûrement au maire ? Ce gars à qui tu as remis une putain de mallette contenant la composition d'une bombe !

- Une bombe ? Ça n'me dit rien, j'vois pas du tout de quoi tu parles, mec. Et puis j'ai vu personne de ce genre dernièrement, tu crois vraiment que ce genre de personnes viendrait dans un trou paumé comme Happy Town ?

Comprenant qu'il se moquait complètement de moi, je compris que je n'obtiendrai rien avec la manière douce. J'optai donc pour la manière forte. En un geste, j'attrapai le cheval et le plaquai contre le comptoir, l'étranglant de mes deux pattes. Les clients, effrayés, s'éloignèrent alors le plus possible de moi. Je criai finalement au cheval :

- Ça ne te dit rien ? Et le fait que la bombe utilisée lors de l'attentat contre la marche de la paix était exactement la même que celle que t'as donné à ce gars, ça te dit rien non plus ? A qui t'as vendu ces composants ? Réponds !

- J'en sais rien, mec ! Dit-il en se débattant. Tout c'que j'peux te dire, c'est qu'il a dit travailler pour Ray Delhinger ! Et j'ai fait ce qu'il m'a demandé, lui fournir les composants d'une bombe artisanale. C'est tout !

Ray Delhinger... C'est impossible... Il n'avait tout de même pas fait ça ? J'étais tellement sous le choc de cette révélation que je lâchai le cheval qui retomba mollement au sol. En le regardant, je me rendis compte que j'y étais allé un peu fort, il avait maintenant des traces très visibles autour de son cou. Mais je n'avais pas le temps de me soucier de lui. Beaucoup trop préoccupé par le fait que Delhinger était probablement mêlé à tout ça, je ne pensais qu'à une chose, regagner le commissariat et faire part de ma nouvelle à Nick et Judy. Même si, pour l'instant, ils n'assuraient plus leur fonction de policiers, ils étaient les seuls ici à qui je faisais confiance. Je fonçai donc vers la porte, les clients apeurés s'écartant sur mon passage, et quittai le Dépotoir sans un regard en arrière. Mais alors que je déboulais en pleine rue, je fus soudain tiré de mes pensées par le son d'un hurlement.

Blacksad & Zootopie 2 : Le plan KeepersWo Geschichten leben. Entdecke jetzt