Blacksad & Zootopie 2 : Le plan Keepers

8. C'est irréversible

Blacksad
Cinq heures étaient maintenant passées depuis l'attentat tragique qui venait de frapper Zootopie. Assis dans ce couloir de l'hôpital, je voyais sans cesse passer les médecins, tentant désespérément de trouver un lit pour les derniers blessés. J'attendais le verdict du médecin concernant l'état psychologique de Nick et Judy, surtout Judy... juste Judy en fait. Je savais très bien que le renard, ayant déjà eu un passé assez sombre, n'aurait pas grand-chose à faire du fait d'avoir une fois de plus frôlé la mort. C'était surtout Judy qui risquait d'avoir du mal à s'en remettre. A la télévision, rien d'autre que de la colère, de la haine de la part des médias. Ce qui venait de se produire était un nouveau déchirement pour Zootopie, bien pire que ceux qu'elle avait connus jusqu'à maintenant. On avait déjà identifié le tueur : Connor Maxwell, un léopard déjà connu de la police. Il serait apparemment partisan des idéaux de Preybloom. Tout ce que nous avions vécu il y a trois mois maintenant était en train de resurgir. Je ne savais pas trop quoi en penser. Mais le seul bon élément, c'est qu'au moins, maintenant, j'avais une piste. La bombe utilisée par Maxwell était la même que celle utilisée par l'inconnu dans l'usine. Il y avait aussi un seul objet dans la voiture qui avait survécu à l'explosion, une carte à moitié brûlée sur laquelle était indiqué un lieu qui affichait une enseigne : Le Dépotoir. Je n'avais aucune idée de ce que cela signifiait, mais je ne tarderai pas à le découvrir. Alors que j'étais perdu dans mes pensées, je vis finalement Nick arriver, son visage n'affichant qu'une totale indifférence. Je me levai et commençai à marcher à côté de lui avant de lui demander :

- Alors ? Qu'a dit le médecin ?

- Il pense qu'on est plus en état pour l'instant d'assurer notre travail, qu'on est sûrement sous le choc de l'attentat. On est suspendus de nos fonctions jusqu'à nouvel ordre.

- J'en suis désolé pour vous... Répondis-je. Même si je pense que c'est tout de même nécessaire, du moins pour Judy.

Judy apparut alors derrière Nick, et s'approcha timidement. Elle semblait contenir au maximum son désespoir. Elle était forte, il n'y avait aucun doute sur ça. Voyant sa désolation, Nick attrapa tendrement la patte de Judy. Celle-ci leva alors un tendre regard vers lui. Ils se fixèrent ainsi un long moment, jusqu'à ce qu'une voix semblant venir de nulle part ne lance :

- N'est-ce pas adorable ?

Nick, Judy et moi tournâmes immédiatement le regard vers le nouvel arrivant : un loup polaire, accompagné de deux hommes armés, un regard jaune caché derrière des lunettes de soleil. Voyant le regard rempli de haine de Nick et la mine apeurée de Judy, je compris que cette arrivée n'augurait rien de bon. Avec un petit sourire en coin, le loup commença lentement à se rapprocher d'eux en continuant :

- Oh... ai-je dit ADORABLE ? Je voulais plutôt dire DÉPLORABLE. Zootopie vient de subir le pire attentat de son histoire, et vous, vous êtes là, à l'hôpital, alors que vous êtes à peine blessés, pendant que des gens crèvent à cause de vous ! C'est ça la police de Zootopie ?

- La ferme, Vector ! Cria Nick. Et qu'est-ce que tu fous ici ? Qu'est-ce que tu nous veux ?

- Oh, moi ? Rien. Je venais juste constater de moi-même votre incompétence.

Il s'agissait donc de ce Vector Frost dont Nick m'avait tant parlé la veille ! Passant outre Nick, le dénommé Vector s'approcha de Judy et, s'abaissant à son niveau, il lui lança :

- Alors, comme ça il paraît que la chanteuse Gazelle est décédée dans l'attentat ? Quelle triste nouvelle !

Un éclair de tristesse sembla traverser les yeux de Judy. Satisfait de cet effet, Vector continua :

- Et vous savez ce que les médias en disent ? "incompétence", "inutilité", "honte pour Zootopie", sont les mots que j'ai entendu à propos de la police aux informations. Et je dois avouer qu'ils n'ont pas tort. C'est de votre faute. Vous avez échoué, pas seulement échoué à protéger un groupe de manifestants naïfs d'un terroriste, mais échoué votre mission. Vous avez échoué à protéger Zootopie. Delhinger avait raison, les Trackers auraient dû assurer la protection de la marche. Si nous avions été là, rien de tout ça ne serait arrivé. N'ai-je pas raison, Mademoiselle Hopps ?