13. Ce que je suis

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Nick
J'étais certain que, si Vector se planquait quelque part, c'était là, dans cet entrepôt. Nous y arrivâmes quelques minutes seulement après avoir quitté le commissariat. Nous étions tous les trois très anxieux, nous savions que tout serait bientôt terminé. Il s'en était passé des choses en cette journée. L'attentat, l'agression du maire, Wild Times... Et pourtant, j'avais l'impression que tout cela remontait déjà à très loin. John nous attendrait dans la voiture pendant que Judy et moi irions dans l'entrepôt, au cas où il arriverait quelque chose. Une fois dedans, nous allumâmes nos lampes de poche. Vu l'obscurité de la nuit qui y régnait, il serait dur de voir si quelqu'un se cachait là-dedans. Cependant, nous n'eûmes pas à chercher longtemps. Des bruits de pas très nets venants en notre direction se firent très vite entendre. Celui qui approchait ne craignait clairement pas d'être repéré. Nous nous tournâmes alors tous les deux pour faire face à Vector. Cette fois-ci, il était seul, pas un mercenaire à l'horizon. Il semblait également avoir été bien amoché. Sa tenue de combat avait été mise en lambeaux, sa coiffure habituellement dressée en arrière retombait en avant, et ses lunettes de soleil qu'il portait toujours gisaient au sol en mille morceaux. Qu'est-ce qui avait bien pu se passer ? Néanmoins, toujours avec ce même sourire cruel, il lança à mon attention :

- Tu vois Nick, encore une fois t'as réussi à tout faire foirer. Delhinger a tout découvert, mes Trackers se sont retournés contre moi, prétendant que tout ça allait trop loin, et Wild Times vient de voir s'envoler en fumée sa dernière chance d'exister.

Alors que je m'approchai de lui d'un pas ferme, prêt à lui régler son compte, il sortit un pistolet qu'il pointa vers moi. Immédiatement je m'arrêtai. Son sourire se fit alors encore plus large, puis, pour une raison que je ne compris pas, il jeta le pistolet à terre, à mes pieds. Incrédule, je tournai un regard interrogateur vers lui. Il reprit alors :

- Fais-le, Nick. Je sais que t'en meurs d'envie, c'est tout ce qu'il te reste à faire, maintenant. C'est la seule chose qui t'a permis de survivre jusqu'ici, pas vrai ? Ton désir de vengeance ? Allez, vas-y !

Je ne sentais même plus en moi la force de répondre à toutes ces provocations, mais j'étais décidé à mettre fin à tout ça. Je ramassai alors l'arme et la pointai vers Vector. Mais alors que j'étais prêt à tirer, j'entendis Judy me crier :

- Non ! Nick ! Ne fais pas ça!

- Qu'est-ce que tu veux que je fasse d'autre ?! Lui hurlai-je. Si je le laisse en vie, il recommencera, c'est sûr, personne ne sera en sécurité tant qu'il vivra !

Mais alors que je me retournai vers le loup, Judy m'attrapa le bras et reprit :

- Nick... Si tu fais ça, il aura réussi à montrer au monde entier qu'il avait raison, que les prédateurs ne sont rien d'autre que des sauvages !

- Tsss... Ricana Vector. Prédateurs, proies, ou Keepers... Ils se bouffent tous entre eux, y'en a pas un pour racheter l'autre. Au final, on est tous les mêmes, des sauvages !

Alors que j'étais totalement déstabilisé par ce que Judy venait de me dire et que je commençai à baisser mon arme, Vector me lança une remarque qui raviva immédiatement ma colère :

- Tu vois, Nick, je savais que tu échouerais. Tu échoues toujours. Tu as échoué à entrer chez les scouts, comme tu as échoué à créer Wild Times, tout comme tu as échoué à être un bon policier, et tout comme tu as échoué à protéger Judy.

N'en pouvant plus, je donnai à Vector un coup de pied qui l'expédia directement au sol et braquai à nouveau mon arme vers lui. Mais sans savoir pourquoi, je tournai mon regard vers Judy. Avec un regard suppliant, elle me lança :

Blacksad & Zootopie 2 : Le plan KeepersWhere stories live. Discover now