Chapitre 15

2.7K 321 20
                                    

Point de vue de Devon

Je soupire d'aise en m'affalant sur le canapé.

Skyller, installée à ma droite n'a pas l'air d'avoir fini de me raconter quelques anecdotes de sa vie après avoir bu de la vodka. Je pense d'ailleurs que le taux d'alcool présent dans son sang en est largement pour quelque chose, tandis que moi je la regarde, un sourire niais plaqué aux lèvres comme un idiot face à l'énergie et l'enthousiasme qu'elle met dans son récit.

"Je t'ai déjà raconté comment j'étais au lycée?" Dit-elle fortement.

J'effectue un mouvement de gauche à droite avec ma tête pour lui signifier que non, même si je suis quasiment sûre qu'elle me l'aurait quand même raconté si je lui disais oui.

"J'étais laide, tellement que si tu m'avais vue, tu ne m'aurais sûrement pas reconnue. J'ai radicalement changé à l'université. Pas que je suis devenue belle, non loin de là, juste que j'ai commencé à prendre soin de moi, enfin plus qu'avant..." Elle raconte telle une petite fille.

À partir de là, je n'écoute plus son monologue que je peine à croire. Elle, moche? Ça doit sûrement être une blague ou elle était aveugle à une époque. Cette femme est tout sauf moche et pour le savoir, on a juste à la regarder. Ses cheveux bruns, qui ce soir sont remontés en une queue de cheval, ne manquent pas de virevolter à chaque fois qu'elle fait un mouvement. Ses yeux sont aussi captivants qu'envoutants, ce qui n'a pas manqué de me faire effet dès que j'ai posé mes yeux sur elle, sans parler de son sourire. À vrai dire, il n'y a pas que ça qui m'attire chez elle, il y a aussi sa taille élancée ; ses lèvres charnues sans omettre l'aura qu'elle dégage par sa présence.

Je me surprends à aimer chez elle ce que je déteste chez les autres. Moi, qui d'habitude aime les filles de préférence blondes, petite de taille avec des rondeurs à certaines parties du corps, je suis surpris de ce que cette femme arrive à me faire éprouver. Quant à la nature de ce que je ressens pour elle, je ne peux pas mettre un nom dessus, je n'y arrive pas. De l'amour ? Mais est-ce que l'amour au premier regard existe-t-il? Parce qu'en fait, elle m'a subjugué depuis le départ, depuis que je l'ai vue courir jusqu'à l'ascenseur un soir par pur hasard -en passant, c'est par hasard aussi qu'on s'est revu le lendemain, à croire qu'il fait bien les choses.
De l'obsession? Je n'en ai aucune idée, tout ce que je sais, c'est qu'elle m'attire comme un aimant, comme si j'étais ensorcelé. 

Et voilà que je me mets à penser comme une femme dans une putain de comédie romantique.

"Devon tu m'écoutes?"

Le sujet de mes pensées vient de me faire redescendre sur terre.

"Pourquoi tu ne réponds pas à ma question?"

Une question ?

"Répètes, je n'ai pas très bien entendu." Je demande.

"Pourquoi est-ce que l'autre jour tu t'es comporté bizarrement, fin pas bizarre bizarre mais pas comme d'habitude. J'ai même pensé qu'à un moment tu voulais m'embrasser mais tu ne l’as pas fait. En fin du compte, tu sais quoi, laisse tomber c'était juste l'impression que j'ai eue, ce n'est sûrement pas vrai, n'est-ce pas?" Déblatère-t-elle.

Moi qui ne voulais pas en parler, je me trouve maintenant contraint de le faire. J'ai essayé d'oublier ce jour depuis plus d'une semaine, d'oublier mon regret. C'est vrai que j'avais eu une envie presque incontrôlable de l'embrasser mais j'ai réussi à me contrôler sur le moment. Néanmoins, j'ai fort regretté le lendemain, je me suis même trouvé lâche. Moi qui d'habitude conseille aux gens de foncer pour ne pas regretter, c'est moi-même qui me suis lamentablement défilé. C'est plus facile de donner des conseils que de les appliquer sur soi. J'ai donc joué la carte de l'indifférence et a fait comme si de rien n’était les jours qui ont suivi.

Dorénavant, je ne vais plus mettre de frein, je vais foncer, peu importe de ce qu'il advienne. Enfin, si l'occasion se présente de nouveau, quoi que rien ne m'empêche de le provoquer.

Je la regarde droit dans les yeux et affiche un rictus, quelque chose à laquelle elle ne s'attendait pas vu l'incompréhension sur son visage.

"Tu aurais voulu que je t'embrasse?"

"Sincèrement? Oui." Répond-elle prestement.

Je souris cette fois-ci aussi, plus que content de sa réponse et remercie intérieurement l'alcool qui la rend aussi spontanée. Il se pourrait donc qu'on soit sur la même longueur d'onde elle et moi. C'est intéressant.

Je me rapproche d'elle dangereusement avec un air sérieux sans la quitter du regard. J'encre mes yeux dans les siens qui se sont voilés d'une lueur méconnaissable. Plus je m'approche, plus sa respiration devient saccadée. Elle se statufie et déglutit difficilement. Sa respiration se fait frénétique exactement comme la mienne. Puis, quand nos deux visages ne se sont séparés que d’à peine cinq centimètres, je me stoppe.

"Et si je le faisais là, maintenant, qu'est-ce que tu en dis?" Je déclare subtilement.

Suite à ma phrase, elle déglutit encore une fois, elle semble aussi déstabilisée par ma question que par la proximité qui sépare nos lèvres.

Quant à moi, si à l'apparence je dois paraître plutôt calme et confiant, c'est loin d'être le cas. Pour dire vrai, j'ai peur, je suis même pétrifié. Ce qui me terrorise surtout c'est de me faire rejeter. En passant, si je lui ai posé la question ce n'est pas pour être prévenant. Et même si l'entendre me dire explicitement qu'elle veut que je l'embrasse serait encourageant, je voulais par-dessus tout, être rassuré.

L'attente qu'elle met à articuler la réponse me rend d'autant plus anxieux. Il semblerait que l'effet de l'alcool se soit volatilisé par conséquent, sa spontanéité est aussi partie par la même occasion.

"Alors?" Dis-je impatient, je laisse paraître cependant un air détendu.

"Moi, je dis que je suis absolument d'accord." Fait-elle.

Sans plus attendre, je comble immédiatement la distance entre nos deux corps. Mes lèvres mouvant avec les siens, c'est sans surprise que je découvre des lèvres soyeuses et délicates. Une multitude de sentiments m'abritent. Lentement au début, la cadence monte au fur et à mesure, le baisé devient alors plus intense, plus fiévreux. Ses mains partent à la découverte de mon torse, mon dos, avant qu'elle ne les enfuis dans mes cheveux pendant que les miennes sont presque partout à la fois: son cou, ses seins, son dos et finalement, je l'agrippe par les fesses afin qu'elle se positionne sur mes genoux, à califourchon sur moi. Profitant que sa bouche s'entrouvre lorsqu'elle gémit, ma langue part retrouver la sienne pour une danse exaltante tout en savourant le goût d'alcool mélangé à la saveur mentholée de sa bouche. C'est exquis.

C'est devenu de plus en plus difficile de m'arrêter et si elle ne le fait pas, la suite promet d'être très, très intéressante et... Excitante.

Coucou

Me tuez pas s'il vous plait, la suite sera pour bientôt.
Sinon qu'est ce que vous avez pensé de ce chapitre au point de vue de notre cher et tendre Devon?

Ça vous a plus ou pas?

N'hésitez pas à me faire part de vos avis ou même de vos suggestions si vous en avez.

Désolé pour les fautes, je n'ai pas vraiment eu le temps de corriger ce chapitre.

Bisou

Ex list [Terminé]Where stories live. Discover now