Chapitre 10: Un malheur ne vient jamais seul

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Les filles assises dans mon salon me fixent avec attention, le moment est crucial. Gueguette allume une cigarette et boit une gorgée de vin. Françoise se ronge nerveusement les ongles tout en entortillant une mèche de ses cheveux autour de son index. Son front est aussi plissé qu'une robe de mariée un lendemain de noce. Gigi décapsule une bière à l'aide d'un briquet et Louise fait griller les saucisses avec les poivrons dans la cheminée.

-Alors ? Tu vas nous raconter ou tu attends qu'on te pose des questions me fait Louise impatiente.

Nerveusement, je saisis un mouchoir en papier pour le déchiqueter en petits morceaux.

-Je ne sais pas par où commencer.

-Tu vas nous dire comment tu t'es retrouvée dans cette situation en si peu de temps ? Qu'est ce que tu as fait pour en arriver là ? Ce n'est tout de même pas tout le monde qui fait la Une des journaux « people » en moins d'une semaine dit Françoise en attrapant le « Voici » parut en kiosque.

Mon regard n'ose plus se poser dessus. Chaque fois que je vois ces images j'ai l'impression que mon cœur va exploser.

Sur la couverture on peut voir le selfie pris avec Joan Camisanegra lors de notre soirée à l'hôpital, et en gros titre « La responsable ». Aux pages 7 et 8 du magasine, il y a des photos de Rob et moi à l'aéroport en train de nous embrasser, ou de charger les valises dans la voiture. Rob est terriblement beau sur ces images, c'est tout ce qu'il me reste de lui. Quand j'y pense, mes yeux se remplissent de larmes.

-Je ne sais même pas par où commencer, les choses sont arrivées si vite.

-Commence par le commencement. Lorsque tu l'as rencontré au Chikipop, tu savais que c'était l'acteur de Spielberg ? C'est lui qui t'envoyait des messages un peu salasses ? me demande Gueguette.

-Au Chikipop, comme vous le savez déjà, je pensais que c'était le type avec qui j'avais couché il y a quelques semaines... mais visiblement, il y a eu un léger quiproquo. Enfin, quand je dis ça...je pense qu'il y a eu un très gros malentendu.

-Comment ça un malentendu ? Vous aviez pourtant l'air de bien vous entendre l'autre soir lance Françoise en tirant sur sa cigarette. Je n'appelle pas ça un malentendu quand quelqu'un te met sa langue dans ta bouche...c'est un rapprochement physique consenti.

-Oui, si on le voit de cette façon, tu as totalement raison. Mais, si tu as tous les éléments, tu te rends compte que c'est effectivement un malentendu.

-Bon, tu arrêtes avec tes mystères et tu racontes l'histoire maintenant.

Louise me menace avec une saucisse grillée au bout d'une pique.

-la vérité, c'est que lorsqu'il s'est pointé derrière moi au Chikipop, c'était pour me demander de déplacer ma voiture car je m'étais garée juste devant lui sans m'en rendre compte et Luigi le proprio de la boite, lui a dit que je me trouvais au bar. Quand il est arrivé, j'ai pensé que c'était mon inconnu et je ne sais pas pourquoi, j'ai eu la soudaine envie de lui manger la bouche. Oui, je sais, c'est un peu cru, mais c'est ce qui m'est arrivé. Lui, ne sachant comment se défaire de moi a reculé...et moi, je suis restée accrochée à lui ! Et c'est là que nous avons entamé une danse ensemble...enfin, j'ai cru que c'en était une, mais le pauvre essayais juste de se débarrasser de moi. Plus il me repoussait, plus je m'accrochais, je croyais que c'était une chorégraphie, je le trouvais très avant-gardiste. Je m'imaginais dans une comédie musicale. Je l'embrassais de force, il me prenait le visage avec les mains pour me décoller de lui, j'étais une vraie moule accrochée à son rocher d'après ce qu'il m'a dit. Je ne le voyais pas comme ça...enfin, je me trouvais assez audacieuse ce soir là. Certainement que je n'aurais pas dut boire...

Tu finiras seule...avec des chats. (Thriller Erotico-Comique)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora