Le jour où Abby est morte

un moment de doute..

     

Je pris fébrilement les écouteurs et mis la première musique de la playlist, je fus encore plus étonnée quand j'ai entendu la musique que m'avait mis mon ancien petit ami, un soir d'hiver lorsque nous étions tous les deux assis dans l'herbe fraiche sous les étoiles. Comment ce fameux L.M pouvait-il savoir que cette musique était l'une de mes préférés ?                                                         C'est à ce moment là que je pris le temps de m'effacer sur cette musique berçant doucement mes oreilles, savourant l'instant, pensant un millième de seconde être couché dans le gazon de ce petit parc de notre village. 

"Je fume une cigarette mentholé tout en buvant un demi pêche bien fraie, l'air est glacial mais il m'a prêté sa veste pour que mon corps arrête de trembler. Je l'observe avec un sourire niais sur les lèvres, comment ne peut-il pas se rendre compte que je l'aime à un point indéfinissable. D'un simple mouvement de corps il me prend dans ses bras et met une musique douce, entraînante tout en chantonnant le refrain " rien ne desserrera nos mains, rien n'éteindra l'éphémère, nous forcerons , nous forcerons le destin" cet idiot m'avait fait lâcher une larme car ce jour là, il m'avait promis bien plus que de l'amour. Il m'avait juré que partout où j'irai  il serait avec moi, que le destin était fait ainsi et que plus aucune onde négative séparera cela.. "

Pourtant où es-tu à présent, mon ange aux yeux foncé de diablesse ? là où aujourd'hui j'ai le plus besoin d'aide..

J'ouvre les yeux, reprend ma respiration, je suffoque et jette le mp3 sur le lit, mes larmes coulent chaudement sur mes joues bleuâtres, pour la première fois de ce combat terrorisant. Je prends la chaise et la jette contre la vitre, incassable évidemment. Mon cœur refuse de périr ici, il s'ouvre primordialement pour déverser ma haine, ma rancœur envers cet homme qui m'a blessé en s'effaçant de ma vie d'un seul trait. Je fracasse mes phalanges contre les murs sales de cet entrepôt, je hurle non pas de douleur  mais de rage et c'est en versant une dernière larme que je me jure de continuer à me battre coûte que coûte pour pas qu'il retrouve celui qui un jour m'a sauvé la vie..