Le jour où Abby est morte

La liberté

Je me réveillai dans ce fossé humide. J'ai eu froid toute la nuit.

Je tremble sans savoir si c'est le vent caressant ma peau ou si c'est la peur qui prend mes entrailles. J'enlève les feuilles que j'avais déposé sur moi dans la nuit pour essayer de me réchauffer. La fine lumière du soleil réchauffe un temps soit peu mon visage toujours aussi douloureux. J'allais me lever quand j'entendis la voix de Pierre au loin :

- Trouver moi cette foutu gamine putain! Elle a tué Paolo merde!

- Oui patron

- Et faite vite ! le grand patron va nous buter sinon ! Et j'ai prévu de faire l'amour à ma femme ce soir, pas de mourir dans un bois.

Discrètement je pris le risque de regarder la scène, un peu comme ces artistes qui sont un peu trop curieux de voir le monde qui viennent les voir. Deux gros Mercedes noir, avec vitre teintée et au moins 350 chevaux sous le capot partent à toute vitesse de part et d'autres de la route. Pierre, énervé fume une clope énergiquement. Puis la jette au sol quand elle est à moitié et met un grand coup de poing dans le mur lugubre. Une trace de sang dégouline rapidement le long de ses phalanges, Puis sans aucun cri de douleur, il s'efface dans le bâtiment abandonné.

C'est à ce moment là que je décida de m'enfuir, en traversant la route, pour rejoindre la forêt. Je puisa le maximum de force qui me resté et je courus le plus rapidement possible, énergiquement, habille, avec une volonté extrême de liberté. Mais alors que mes gestes était d'une parfaite harmonie je sentie comme une décharge électrique à l'arrière du dos et m'effondra à même le sol. Quand je repris mes esprits quelques secondes après, malgré la douleur terrassante, je continuais de courir en m'enfonçant dans les bois, et tout ce que j'avais à l'esprit c'était de courir et rien que courir. Car il fallait que je retrouve ma famille, mes amis et surtout ma liberté.