Chantage pur et simple

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*(Chapitre corrigé)*


*Décompte : 49 semaines à vivre. *

Il est douze heures lorsque j'arrête mon service. Rick ne cesse de me remercier un nombre incalculable de fois pour le travail que j'ai fourni. Pour lui j'ai été d'une grande aide.

Je prends mon sac à main et me dirige vers la sortie.

- A demain patron !

Rick me sourit et me fait un signe de la main. Trop occupé à servir les clients, il n'a pas le temps de venir me dire en revoir.

Une fois dehors, la fraîcheur du temps me sort de ma rêverie. Je marche en direction de mon modeste appartement lorsqu'on me bouscule. Je m'étale littéralement par terre et me rends vite compte que la personne qui m'a poussée est en fait un voleur. Un voyou qui prend la fuite avec mon sac à main ! Il ne contient pas d'argent, mais ma carte d'identité et ma carte bancaire s'y trouvent. Et j'ai très peu envie d'en repayer des nouvelles.

- Au voleur ! crié-je pour me faire entendre.

Beaucoup de passants avaient vu la scène mais ne s'étaient même pas attardés plus que ça, comme si la situation était banale.

L'individu n'est encore qu'à quelques dizaines de mètres lorsque Liam, venu de nulle part, arrive près de moi.

- Ça va ? Tu n'as rien de cassé ?

- Mon sac bordel ! je continue de hurler malgré moi.

Il ne lui faut pas plus de dix secondes pour courir aux trousses du voleur.

Allez Liam, encore quelques mètres et c'est bon.

Trois mètres, deux mètres, un mètre. Et voilà le voleur est a terre ! Et il se fait littéralement tabasser par monsieur arrogant alias mon sauveur.

Pour aujourd'hui. N'exagérons pas.

J'arrive près d'eux et supplie Liam d'arrêter, que si quelqu'un prévient la police, il sera arrêté pour coups et blessures. Malgré les circonstances, il ne sera pas épargné.

A peine se concentre t-il sur moi que le voleur se relève et s'en va en courant. Mon sauveur voulait le suivre mais je lui ai demandé de le laisser partir. Je ne crois pas que le bandit soit prêt à recommencer de sitôt !

- Merci Liam, je ne sais pas comment te remercier.

- En venant dîner avec moi tout simplement ? Si tu refuses tu n'auras plus jamais ton sac entre tes mains...

Je cligne des yeux plusieurs fois et ris d'agacement.

- Mais j'en reviens pas, tu es entrain de me faire du chantage pour que je vienne poser mon postérieur sur une table en face de toi et faire semblant que nous sommes amis depuis toujours ?

- Intelligente la petite. Cette offre est non négociable de toute façon. A prendre ou à laisser, à toi de choisir Lisa.

- D'abord c'est Lise crétin ! Et puis, tu manques vraiment pas de culot toi. Tu n'es pas un gosse de riches pour rien. Tu as peut-être l'habitude d'acheter les gens, mais avec moi ça ne fonctionnera pas comme ça.

- Alors c'est non ?

- C'est oui ! Parce que j'ai bien compris que je ne récupérerai pas mon sac, et que j'y tiens beaucoup! Mais après ce dîner, je ne veux plus te revoir dans ma vie espèce d'arrogant.

Je prends de force mon sac qui se trouve toujours dans ses mains. Ce mec est né arrogant et mourra très probablement de la même façon !

Allez Lise, prends ton courage à deux mains.

Et puis, le plus beau célibataire de France t'invite à dîner avec lui ! Ce n'est pas rien non plus.

- On va dîner où ?

- Je vais te déposer chez toi et je passerai te prendre à dix-neuf heures.

- Et si je ne suis pas présente pour le rendez-vous en bas de mon immeuble, tu feras quoi ?

- Je monterai et sonnerai probablement chez tes voisins pour savoir le numéro de ton appartement. Arrivé devant, je sonnerai et si tu ne répond pas, tu auras un appartement sans porte d'entrée. Alors autant te dire que tu devras être prête.

Sa menace a l'air très sérieuse. Est-ce que j'oserai le mettre au défi et risquer de perdre mon battant à tout jamais ?

Je me résigne.

- Je serai à l'heure ! Aucun souci, pas besoin de monter chez moi.

- C'est bien ce que je pensais. Tu vois que tu sais être raisonnable quand tu veux Lisa.

- C'est Lise bordel ! je râle.

J'avance quelques mètres plus loin, je suis face à mon immeuble. J'explique à Liam que j'habite ici et que c'est donc là que je l'attendrai à dix-neuf heures.

- A toute à l'heure Lis...e

- Ouais.

S'il se trompe encore de prénom, je crois que je l'étrangle !

Arrivée devant ma porte d'entrée, je relâche la pression d'un coup. Punaise je crois que je ne suis jamais passée par autant d'émotions en dix minutes.

La colère quand j'ai vu l'individu s'en aller avec mon sac que j'ai bien cru ne plus jamais revoir. Le soulagement que j'ai ressenti lorsque Liam est revenu avec. Pour finir par la colère que j'ai éprouvé lors de son chantage d'enfant pourri gâté.

Un jour je crois que je vais tuer ce mec de mes propres mains, peut-être juste avant de mourir, pour ne pas croupir en prison mes derniers jours. Ça me semble être une très bonne idée ! A noter dans un coin de ma tête...

Je rentre dans mon appartement après cette journée très épuisante et je m'accorde une petite sieste.

Lorsque j'ouvre les yeux, la réalité me rattrape d'un coup et j'ai peur d'avoir loupé mon rendez-vous avec Liam. Je me redresse donc en quête de trouver mon radio réveil.

Dix-huit heures.

Et merde ! J'ai dormi trop longtemps. J'ai à peine le temps de me préparer..

Je prends une douche qui ne dure pas plus de cinq minutes. Je regarde dans mon armoire après une robe qui pourrait faire l'affaire. Je suppose que vu le compte bancaire que monsieur doit avoir, il ne va pas m'emmener dans un fast-food mais plutôt dans le type de restaurant que toutes les filles rêvent d'être emmenées avec l'homme qu'elles aiment.

Le problème ? C'est qu'il n'est pas mon copain et que je ne rêve pas du tout de dîner avec lui. Même un repas avec un cochon me paraît être plus envisageable !

Je finis par trouver cette magnifique robe rouge, longue jusqu'aux genoux, qui moule parfaitement mon corps. Ce soir, je serai une femme fatale. Et ça me va !

La toute dernière fois.Where stories live. Discover now