Chapitre 78 Prendre l'air

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Pdv Ginny

J'ouvris les yeux à cause du soleil qui éclairait ma chambre. Pff, même lui ne me laissait pas tranquille.

Je lâchai un grognement avant de mettre ma tête sous mon oreiller en m'enroulant dans ma couette. Evidemment, je n'arrivais plus à me rendormir alors que j'étais fatiguée. 

- Pourquoi ? me demandai-je en parlant à voix haute.

Je rejetai violemment ma couette, énervée, et sortis de mon lit en soufflant. Il était sept heures ! Sept heures ! Sept heures ! J'en avais vraiment assez de mon cycle de sommeil inexistant et de mes nuits incomplètes. Quand allais-je réussir à récupérer mes heures de sommeil perdues à penser ou à cauchemarder ?

J'ouvris sans douceur ma fenêtre et celle-ci claqua contre le mur. Toute cette histoire m'énervait.

J'inspirai de grandes bouffées d'air pour tenter de me calmer. J'avais vraiment envie de tout envoyer valser. Encore plus quand je me souvins de ce qu'il s'était passé la veille.

- Vie de merde, lâchai-je en laissant mes cheveux voler au vent, la tête par la fenêtre.

Je sentis que mes larmes commençaient à couler le long de mon visage. Pourtant je n'avais pas envie de pleurer, mais je n'arrivais pas à les arrêter. Je n'en avais plus la force. Je ne savais même pas si je comptais retourner voir Drago, ça serait beaucoup trop dur et impossible à surmonter.

- Ginny ?

Je me retournai en essuyant mon visage à l'aide de ma main droite. C'était George qui se tenait contre le mur, face à moi.

- Qu... Quoi ? réussis-je à demander avec une grande difficulté.

Je n'avais même pas envie de savoir pour quelle raison il s'était levé aussi tôt. 

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? s'inquiéta-t-il en fronçant légèrement les sourcils.

- Je... Je n'en peux plus, fondis-je en larmes.

Je baissai la tête en fermant les yeux et George vint me serrer dans ses bras. Je ne fis plus rien à part pleurer sur son épaule. Je n'avais pas envie de bouger, j'étais bien. Pour une fois. 

- C'est à cause de Drago ? s'enquit-il en séchant quelques unes de mes larmes.

J'hochai la tête.

- Comment l'as-tu deviné ?

- Hier soir quand vous êtes rentrés avec Hermione et que tu es directement montée dans ta chambre, on s'est tous inquiétés. Maman est venue te voir mais tu dormais déjà. Ensuite on a forcé Hermione à nous expliquer ce qu'il s'était passé donc on est tous au courant.

Je ne savais pas quoi répondre, je n'étais pas vraiment en état de dire quelque chose de toute façon.

- Je te propose qu'on aille faire un tour dans le jardin pour en discuter et te faire prendre l'air.

- Je suis en pyjama George, lui fis-je remarquer.

J'essuyai une énième fois mon visage avant d'observer le sol.

- Ce n'est qu'un détail ça !

Je n'eus pas le temps de répondre que je me sentis décoller du sol. Je compris ensuite que George était en train de me porter. Qu'est-ce qu'il lui prenait ?

- George, je ne suis pas blessée, à quoi tu joues ?

- Au moins, je suis sûr que tu me suives jusque dans le jardin.

Il sortit de ma chambre tandis que je m'accrochai à son cou pour ne pas tomber. Puis, je finis par sourire légèrement. Je pouvais toujours compter sur mes frères pour me remonter le moral.

Je fermai les yeux quand il descendit les escaliers car je devais reconnaître que j'avais une légère appréhension. On ne pouvait pas savoir si j'allais tomber ou me cogner quelque part non ?

Une fois dans le jardin, il me posa en plein milieu de l'herbe, près de l'entrée, avant de s'asseoir à mes côtés.

- Et si je n'ai pas envie de parler ? soupirai-je en observant les nuages blancs dans le ciel.

- Tu viens de le faire, rit-il en s'allongeant dans l'herbe.

- Ha ! Ha ! Ha ! Je suis morte de rire, ironisai-je.

Soudain, un souvenir me revint en mémoire. Sûrement parce que j'étais dans l'herbe. Celui où je me trouvais dans le parc de Poudlard avec Drago. Quand nous faisions nos devoirs avant qu'ils ne s'envolent et qu'on tente de les ramasser. Et enfin, quand nous avions échangé notre premier baiser avant qu'il ne s'excuse et me laisse avec mes questions.

Puis je me dis que Drago ne se souvenait sûrement plus de ce moment ce qui me fit extrêmement de mal.

- Ginny ? George ? nous appela ma mère depuis la fenêtre de la cuisine.

Je me retournai et lui fis un rapide geste de la main tandis que mon frère se contenta de lever son bras au-dessus de sa tête pour montrer qu'il était bien là.

- Que faîtes-vous dehors en pyjama ? s'affola-t-elle.

- Rien, on prend l'air.

Je ne la voyais plus. Peut-être qu'elle était partie ou retournée à ses occupations sans plus de questions.

Finalement non car la porte s'ouvrit sur elle.

- Vous allez bien ? continua-t-elle.

- Oui, oui, mentis-je.

Je jetai un coup d'oeil à George dans le but de lui faire comprendre qu'il aurait pu m'aider à répondre sauf qu'il dormait. Mon frère s'était vraiment endormi dans notre jardin ? Sérieusement ? En si peu de temps ? Il était rapide au moins...

- On ferait mieux de rentrer, il fait un peu frais, décida ma mère.

Je mis un coup de poing dans le bras de George pour le réveiller mais ça n'avait pas l'air de le déranger car je n'eus aucune réaction de sa part.

Je n'insistai pas et me mis debout sans grand enthousiasme. J'essuyai rapidement mon pyjama, m'apercevant qu'il y avait quelques tâches d'herbe.

- George, debout. Ton lit n'est pas ici, sourit ma mère en tentant de réveiller mon frère.

Je commençai à me diriger vers l'intérieur quand je vis Narcissa s'avancer vers moi. Cette personne, c'était le genre de femme qui était tout à fait présentable le matin, bien habillée, pas vraiment fatiguée alors que moi c'était tout le contraire. Si on regardait mon visage, on ne voyait sans doute que mes cernes et mes yeux rouges à force d'avoir pleuré. Quant à ma tenue, n'en parlions même pas. Devais-je rappeler que j'étais en pyjama, dehors, devant la mère de mon petit-ami qui au passage avait oublié qu'il m'aimait ? Il n'y avait vraiment qu'à moi que ce genre de chose arrivait...

- Bonjour, débuta-t-elle. Je m'excuse de venir si tôt mais Blaise m'a expliqué ce qu'il s'était produit et je pense que nous devrions en discuter.

- Oui bien-sûr, allons-y.

Je n'en avais aucune envie mais de toute façon je n'avais pas le choix.

Quand vos familles se détestent [Drinny]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant