Dour ha Tan

Chapitre 16 1/2 : De Corps Et D'esprit

De Corps et d'esprit

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Les femmes fortes d'esprit on une instinct plus aiguisé.
Une perception plus élevée du monde.

Et l'espoir d'une voix qui s'entend jusque dans l'au-delà.

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Lorsque l'on s'ennuie ou que l'on a peur, on s'invente des gardiens.

Des personnages plus fort que le destin. Ayant la capacité de lui tenir tête.

On s'invente des mondes pour palier à notre impuissance face au réel.
Des animaux magiques, des alliés puissants aux pouvoirs redoutés, des capacités cachées, une volonté et un pouvoir à la hauteur de nos espérences...

On s'isole en une sphère modelée par nos envies, nos espoirs, nos sentiments et notre idéal.

Le réel ne devient alors qu'un mot. Un concept lointain. Un lieu morne si l'imaginaire ne l'élève pas.

Mais le retour à la réalité est un soufflet.

Ce que l'on croit être le cadeau des dieux, une malédiction.

Notre monde protecteur se révèle être utopie destructice.

À trop espérer de ses rêves, la réalité fini par nous en déchoire.

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Mère, père, frère

Aujourd'hui est le jour de mon mariage.

Le monde de Tanderrar est bien différent du calme agréable de nos grandes vallées balayées par les vents chauds.

Ici, j'ai froid....

Ellinanh suspendit sa plume au dessus du papier granuleux couleur sablé. Deux gouttes d'ancre réussirent à noircir la petite lettre "d" du dernier mot.

Arrêtée dans son mouvement autant qu'accrochée à ses pensées, la réalité s'était échappée.

Une seule pensée claire s'était formée dans son esprit.
Seule Vérité parmi le chaos tumultueux qui l'habitait.

Elles sont revenues.

Les petites ombres.
Ces allucinations.
Sa folie cachée.

Elle devinait ce qu'elle étaient. Elles se manifestaient de différentes manières. Soit par des cauchemars venant la tourmenter pendant son sommeil. Soit tel un voile s'insinuant à travers sa conscience et emprisonnant les couleurs. Se substituant presque à la réalité et l'enfermant dans cette fameuse sphère sombre et inéluctable.

Elles les avaient depuis petite. Elle vivait parfois, coupée de la réalité et enfermée dans une spirale temporelle et cauchemardesque qui lui semblait durer des heures. Parfois, elles étaient si réelles. D'autres fois, elle ne voyait que des ombres mouvantes, menaçantes, ou n'entendait que des voix. Comme les prémices d'un danger, d'une vision qui finirait définitivement par la rendre folle.

En réalité, ces ombres n'avaient jamais réellement disparues puisqu'elles les savaient enfoui au plus profond d'elle. Dans un gouffre qu'elle redoutait visiter, et dont elle ne connaissait même pas l'emplacement.