When Senpai notice you...

Chapitre 2 -

Killer PDV

Tout le reste de la journée, j'ai ei la joie de sentir des tooooonnes et des tooooonnes de regards peser dans mon dos. Rien qu'en temps normal, je n'aimais pas forcément attirer l'attention, je préférerais largement rester l'ombre. Mais depuis ce matin, c'était tout le contraire qui se produisait...

Et en plus, les gens n'étaient pas forcément discrets quand ils me regardaient. Je les entendaient chuchoter à mon passage, et me montrer du doigt ou de la phalange très impoliment.

J'avais beau faire de mon mieux pour les ignorer, c'était un peu difficile à certains moments... Surtout quand certains élèves venaient carrément se fourré devant moi pour bien me regarder, moi, celui qui avait défié devant tout le monde un des Bad, lui parlant sans qu'il ne m'y engage. Moi qui avait osé prendre la place d'un élève pour la punition du boss du lycée. Moi, qui à partir de demain, allait devenir son esclave...

- Eh eh ! C'est toi qui t'es dressé face à Nightmare ce matin ? apparu quelqu'un juste en face de moi.

Parfois, certains venaient vraiiiiment très près. Mais cette fille aux cheveux noirs attachés en queue de cheval, qui était apparu juste en face de moi, était bien la première à oser me parler.

- Euh... c'est à dire que... bredouillais-je, pris au dépourvu qu'on me parle, habitué plutôt à ce que les élèves m'ignorent.

- Oups, vraiment désolée de t'embêter ! s'excusa la jeune fille en reculant de quelques pas. Je m'appelle Kira au passage ! Et toi ?

- Euh... Killer... réussis-je à dire, avant qu'elle continu à parler à toute allure.

- Drôle de nom... Mais ce n'est pas le plus important ! Te souviens tu de ma première question ? Si la réponse est non, alors je vais la reposer pour toi ! Est ce que c'est bien toi qui t'es dressé face à Nightmare ce matin ??? me demanda-t-elle, me laissant cette fois un blanc à la fin pour répondre.

J'allais lui répondre, mais une voix venant de derrière moi le fit à ma place plus vite que ce que je voulais, tandis qu'un bras apparaissait soudainement autour de mes épaules.

- Yup, il va bien être mon esclave ! Ah la la... j'ai hâte d'être demain !

Pas besoin de préciser qui était arriver je suppose... D'un coup, toute la foule de curieux qui s'agglutinait autour de moi depuis ce matin recula de quelques pas prudemment.

- Ouh la... On dirait que le boss de ce lycée ne veux pas qu'on lui chourre son nouveau joujou, plaisanta Kira, la seule qui n'avait pas reculé à son arrivée. Bon bah c'est pas tout, mais moi, j'ai très envie de rentrer chez moi, alors bye tout le monde !

Et après un rapide signe de main dans notre direction, elle s'en alla vers la sortie du lycée en trottinant gaiement,  son sac tambourinant dans son dos à chacun de ses sauts, nous laissant tous derrière à la regarder avec de grands yeux. Cette fille était-elle plus courageuse que la moyenne, ou juste totalement stupide pour s'adresser ainsi au boss du lycée comme elle l'avait justement si bien dit ?!

Je commençais à craindre pour sa future survie, quand un rire grave résonna dans mon dos, faisant rentrer la tête de tout le monde d'au moins quelques centimètres dans leurs épaules.

- Woah, fit Nightmare après s'être calmé de son fou rire aux allures strictement maléfiques, cette journée aura été pleine de surprises ! Deux élèves qui osent me parler en quelques heures seulement ? Déjà qu'un seul ça ne m'était pas arrivé depuis une éternité... Pfiou...

Je commençais à me sentir mal à l'aise, avec son bras toujours accroché  autour de mes épaules, comme un vieux pote. Ce qu'on n'était plus vraiment depuis longtemps malheureusement...

- Mais ce n'est pas la raison principale de ma venue ici, continua Nightmare, car sinon je serais déjà le cul posé dans mon canapé à jouer tranquillement aux jeux vidéos depuis longtemps si c'était le cas.

Je sentis le poids de son bras s'enlever, mais seulement pour que sa main se pause sur mon épaule, tandis que de l'autre il me soulevait le menton pour que je le regarde droit dans les orbites.

- Eh bien, eh bien, ricana-t-il en souriant sadiquement. Je ne t'imaginais pas aussi idiot pour être prêt à échanger ta liberté contre le réglage de comptes d'un inconnu. A moins que tu ne le connaisses en réalité ?

- Non, je ne le connaissais pas, repondis-je en dégageant la main qui m'emprisonnait le menton. Mais il m'a fait assez d'excuses aujourd'hui pour me coller toute ma vie en reconnaissance à ce que j'en ai compris. De plus, je n'appelle pas ça un réglage de comptes, vu ce qu'on sait tous ce que tu allais lui faire subir !

Je sais que je ne devrait pas lui répondre ainsi, mais cette journée m'avait épuisé, bien que plus mentalement que physiquement, elle avait été éprouvante dans les deux cas. Et mes nerfs à vif n'en pouvaient strictement plus du tout, ils avaient juste hâte que je soit chez moi pour se relâcher totalement et pouvoir ainsi gueuler partout à quel point je suis con et inconscient d'avoir fait une telle chose.

Si j'avais fait profil bas jusqu'à maintenant, ce n'était pas parce que j'étais couard, au contraire. C'était pour éviter de laisser mon mauvais côté prendre le dessus et commencer à me comporter comme Nightmare et les autres Bad, à tout casser sur leurs passages sans s'inquiéter de ce que ressentiraient les autres. Comme quand on était enfants...

- Ouh la, couché medor, on dirait que tu vas me mordre, ricana méchamment le squelette noir en face de moi, dégageant à son tour sa main de ma poigne, mais plus brusquement que je ne l'avais fait. Je te rappelle qu'à partir de minuit cette nuit, tu seras mon bon petit toutou, et tu devras m'obéir au doigt et à l'oeil si tu ne voudras pas être puni.

- Je te rappelle que notre contrat stipule clairement qu'aucune  violence, qu'elle soit physique ou morale, n'a le droit d'être faite. Sinon, j'annulerais ce marché dès que tu oseras me faire du mal, repliquais-je, les yeux plissés.

- Oh, mais mon très cher, tu oublies un détail...

- Lequel ? demandais-je, déstabilisé par sa réponse.

- Tu as dit que ta punission ne devrait comporter aucunes violences. En aucun cas celles des autres.

- Mais...

- Doooonc, si tu essaies de te rebeller contre moi, tu ne pourras t'en vouloir qu'à toi-même si quelqu'un est blessé par ta faute. Du coup, tu as grand intérêt à bien m'obeir. Compris ? dit-il, finissant sa sentence par une pichenette en plein dans mon front.

- Mais... tentais-je de protester, mais il ne m'en laissa pas le temps.

- Bien, si on s'est compris, je n'ai plus rien à dire, fit-il, me tournant le dos et commençant à se digérer vers la sortie, les gens s'écartant à son approche. Sur ce, je rentre chez moi, pour enfin pouvoir poser mon arrière-train dans mon divan jouer aux jeux vidéos. J'ai hâte de te revoir demain, toutou !

Je tendis la main vers lui, mais il avait déjà disparu au loin. Sans autres possibilités, je le reposais à sa place, et soupirais lourdement.

Mais dans quelle galère je m'étais engouffré cette fois-ci...