31 - Je ne veux pas de vous

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C'est plus ou moins en forme que j'arrive au bureau lundi matin. Ma semaine de cours ayant été difficile (enfin, surtout les entre-cours), j'ai profité du week-end pour me reposer. Et tout ce que je peux dire désormais, c'est qu'il n'y a rien de mieux que dormir.

En ville, on sent que le mois de novembre est sur le point de se terminer. En effet, j'ai découvert ce lundi 26 que les agents ont déjà installé quelques décorations. Dans un haut-le-cœur, je songe que dans quelques semaines, des foyers s'offriront des cadeaux en souriant et chantant.

Bon, je l'avoue, j'exagère un peu en présentant la chose. Mais ce n'est pas de ma faute, je n'ai jamais aimé cette période. Je ne la déteste pas. C'est juste que je ne comprends pas pourquoi tant d'affolement pour une date.

Après tout, nous sommes des pions qui achetons et remplissons les poches des commerçants. Les enfants sont trompés et nous les adultes, faisons ce que nous leur interdisons : nous mentons. Puis une fois plus grands, nous leur brisons le cœur. Pourquoi donc qualifier cette journée de « féérique » alors que ce n'est qu'une façade pour cacher les nombreux démons de la race humaine ?

— Nikki, comment vas-tu ?

La voix de monsieur Hills me sort de mes pensées et c'est avec joie que j'oublie l'arrivée prochaine de Noël pour l'ange de la compagnie.

— Zachary ! Bien et toi ?

Sa présence me redonne le sourire. Je crois que cette semaine m'a aidée à comprendre que je le considérais véritablement comme un ami. Sa présence est une bouffée d'air frais.

— Parfaitement bien. Tu as vu en ville ? Nous commençons à être envahis par l'esprit de Noël ! s'écrie-t-il joyeux.

Bon, impossible d'oublier l'approche de décembre finalement... Il semblerait que notre avis concernant cette dernière diverge. En même temps, ça ne m'étonne pas. Zachary est tellement joyeux, c'était obligé qu'il aime cette période.

— J'ai vu ça oui.

Je devine au visage de Zachary que je n'ai pas réussi à cacher mon agacement. Merde, fini l'illusion, mon ami arrête de sourire.

— Ne me dis pas que tu détestes Noël quand même ?

Je n'ai pas envie de le décevoir, surtout quand je repense à comment il était heureux à son arrivée. Mais pourquoi mentir ?

— Eh bien, disons que je n'ai jamais compris l'envergure que prend cette fête.

— Mais enfin Nikki ! C'est magique ! C'est le moment durant lequel tout le monde ose montrer ses sentiments, c'est la période durant laquelle les yeux s'émerveillent et...

— Et c'est aussi la période durant laquelle on se met à découvert, parce qu'on ne se rend pas compte à quel point la société profite de tout ça pour nous voler, le coupé-je.

Le soupir de Zachary me fait comprendre que je le contrarie. Tant pis, même quand nous sommes amis, il arrive que les avis divergent. Et justement, c'est le cas en ce moment.

— On n'est pas obligé d'acheter.

Comme je hausse un sourcil, monsieur Hills continue.

— Un enfant qui offre un dessin à ses parents, une personne qui utilise ses mains pour construire quelque chose, tout cela ne demande pas d'argent.

Sauf si la personne doit utiliser du bois ou d'autres matériaux, bien évidement. Mais je décide de laisser parler Zachary.

— Tiens, tu sais quoi ? Si tu es libre samedi, je pense que m'accompagner à l'orphelinat de FosterChild te fera voir les choses différemment.

Alliance explosive 1 (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant