Adopté

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Voyant que l'enfant ne bougeait pas, elles avancèrent, encore et encore.

Jusqu'à paraître à la lumière. C'était des loups. Des loups de grande taille, au pelage argenté pour la plupart, comme ceux que ses kidnappeurs dressaient à effectuer les taches les plus dangereuses. A la seule différence que ceux ci étaient sauvages. Bien sauvages .

L'enfant se leva. Il ne les craignait pas. Au contraire. Il les aimait. Sauvages ou pas, c'était ses seuls amis, les seuls ( avec Basile bien entendu ) qui le comprenaient.

Les loups s'étaient arrêtés et le dévisageaient avec insistance.

Cet enfant n'était pas comme les autres humains, il ne semblait absolument pas les craindre et sentait le loup . Le premier à s'avancer fut un louveteau de quelques semaines, malgré les grognements de sa mère, une grande louve noire. L'enfant s'assit par terre et commença à pousser de petits gémissements. C'était la première fois que le louveteau voyait un humain et celui ci ne paraissait pas bien méchant, au contraire, à travers ces petits cris il exprimait le désir de devenir son ami. Sans aucune crainte il vint se blottir dans les bras du petit homme. Ne percevant aucun signe d'agressivité de la part de la mère, celui-ci ce mit à le caresser et à lui parler doucement.

Un des loups  se mit alors à hurler, suivi de près par les autres.

À quelques kilomètres de là les trois cavaliers, qui s'étaient arrêtés dans une clairière pour la nuit, tendirent l'oreille. Ces hurlements lointains semblaient venir de la direction qu'ils avaient prise avec l'enfant quelques heures plus tôt. Le chef s'exclama, souriant :

-Les loups s'occupent déjà du cadavre, tu voit Edmond, quand je te disait qu'il n'y avait aucune chance qu'on le retrouve vivant .On s'en est débarrassés, les loups se chargent du reste..

Le concerné sourit à son tour:

-Vous avez raison mon seigneur,  les loups peuvent être de fameux alliés quand il s'agit de faire disparaître un prisonnier.

Un peu à l'écart, Basile souriait aussi. Il avait compris. Pendant les trois années que l'enfant avait passé à leur côté, il lui avait appris à communiquer avec les loups et à se comporter comme eux dans ce but. Il avait tout de suite compris qu'il n'y aurait pas de rançon et s'étant attaché à l'enfant, avait trouvé un moyen pour préserver sa vie: l'élever comme un loup et lui apprendre à communiquer avec eux.

L'enfant s'était très vite montré endurant , agile et indépendant. Ces qualités et l'amitié des loups allaient lui sauver la vie.

Ceux-ci, de leur coté s'apprêtaient à partir. La nuit était déjà bien avancée et il fallait partir chasser. Le louveteau et sa mère n'y participeraient pas. 

Alors que les autres loups s'en allaient, la louve l'attira quelques mètres plus loin, dans le renfoncement d'un rocher qui apparemment lui servait de tanière. Il entra le premier avec le louveteau ( toujours couché dans ses bras ) et s'endormit, épuisé . La louve le suivit se coucha sur eux pour les réchauffer. Dehors la neige commença a tomber ...

Aika,  Mousquetaire du RoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant