Peype avait vécu une courte et stressante vie comme tous les autres de ses camarades agneau d'élevage. Le jour où on l'avait amené à l'abattoir, il avait été égorgé, puis coupé en morceau, et on avait gardé ses tendons et ses sabots dans un coin. Le jour même, tous les abats et autres parties pas très ragoutante de ses camarades et lui avaient quitté les abattoirs de Nouvelle-Zélande jusqu'à divers endroits dans le monde qui avaient besoin de nourriture abordable et pas forcément de bonne qualité.
Le sabot de Peype arriva par la porte arrière au Centre Pénitencier Peik Lin Goh à Singapour, qui est une cité-État au Sud de la Malaisie, c'est-à-dire au Nord-Est de Madagascar. Le cuisinier de cette prison broya les abats, incluant le sabot de Peype, ce qui lui donna une sorte de viande hachée/pâte à modeler qu'il pouvait servir en galette ou en tant que protéine dans une bouillie puante.
Des gardes entrèrent dans les cuisines et s'entretinrent avec le cuisinier. Ils n'étaient visiblement pas des gardes de prison, vu leur costume-cravate et leur attitude générale. Le cuisinier leur offrit cinq plateaux-repas destinés aux nouveaux arrivés, qui était des enfants étrangers.
Le fragment du sabot de Peype passa les portes de la cuisine, traversa la cafétéria remplie de brigands en train de s'empiffrer, se fit transporter le long de dizaines de couloirs étroits, sombres, et surplombés de ventilation, et fini par arriver devant la cellule des enfants étrangers.
- Attends, quoi? fit Godefroy.
- Chut, laisse la finir.
- J'ai terminé, dit Phoebe.
- Ta mutation te permet de...
- Savoir ce que je mange, expliqua Phoebe. Je peux voir tout ce que ma nourriture a fait avant d'arriver à ma bouche.
- Maintenant tu connais le chemin pour sortir d'ici?? s'étonna Godefroy.
- Plus ou moins. J'imagine qu'on ne pourra pas passer par la grande cafétéria ou la porte arrière de la cuisine... Mais sinon, je connais un peu mieux la configuration de la prison.
- Il ne nous manque qu'un moyen de sortir de notre cellule... réalisa Moe.
Les jeunes mutants eurent toutes les idées les plus clichées - scier les barreaux avec une lime, creuser un trou à la petite cuiller, séduire un garde pour qu'il les laisse s'enfuir, etc - mais aucune n'était réalisable. Nassera leva la tête au plafond et remarqua une bouche d'aération. Dommage pour eux, elles étaient solidement fixées au plafond et barricadée.
Alors qu'ils étaient tous concentrés sur la bouche d'aération au-dessus d'eux, ils n'avaient nullement remarqué celle à l'extérieur de leur cellule, dans le couloir, qui était en train de lentement s'ouvrir.
Avec un BAM! - non, plutôt un « baaam » pas de « ! » - une forme sombre chuta devant la cellule des mutants décevants. Un décibel plus fort, et le garde au coin du couloir l'aurait entendue. Automatiquement, Nassera et Godefroy serrèrent leur poing. Devant eux se trouvait une fille qu'ils connaissaient bien. Elle avait des cheveux noirs qui encadraient son visage, et elle portait une tenue de combat mauve et grise reconnaissable entre mille.
- Vidia?? s'étonna Phoebe.
Elle leur fit signe de se taire en mettant son doigt sur ses lèvres. Aussitôt, elle prit une épingle à cheveux et s'afféra sur le cadenas de leur cellule. C'était tellement cliché et irréalisable que les mutants décevants n'avaient même pas songé à cette possibilité d'évasion.
- Ça va jamais marcher, grommela Godefroy.
Clic.
Les yeux de Vidia Kwan s'écarquillèrent. Elle non plus n'arrivait pas à croire ce qui se passait. Lentement, elle ouvrit la porte de la cellule et en fit sortir les mutants.
- Qu'est-ce qu'on fait, là? fit Godefroy, abasourdi.
- Chut, dit doucement Moe.
Lui est Vidia s'assuraient dans le plus grand silence de faire monter les autres dans le système de ventilation. Ils firent la courte échelle à Phoebe, Hepzibah, Nassera et Godefroy - ces deux derniers étaient plus réticents à accepter l'aide de leur ennemie jurée unidirectionnelle. Puis Moe aida Vidia à grimper, et puis il fit avec grande difficulté un pull-up pour s'y hisser.
Juste au moment où le pied de Moe disparu dans la bouche d'aération, un garde fit une ronde dans le couloir. Il remarqua le grillage sur le sol, puis quand il s'approcha, il vit que la cellule était ouverte - et bien sûr, vide. Il courut faire sonner l'alarme.
C'est ainsi dans la confusion et dans la ventilation que les mutants décevants finirent par s'échapper du Centre Pénitencier Peik Lin Goh, à 22h, heure de Singapour.
╔══╔══╣╠══╝══╝
Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.
(Btw, les persos dans le dessins en média sont Hepzie, Moé, Godefroy et Phoebe)
