Chapitre 9: Cassé

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Markus


            Nous étions rentrés de la rétrospective au Musée des Arts Modernes Carl et moi. Il y eut beaucoup de gens présents. Carl me parlait pendant que je poussais son fauteuil roulant.

-Ce fut la fête la plus ennuyeuse auquel j’ai assisté ces vingt-cinq dernières années. A chaque fois que je vais à ce genre de choses, je me demande : qu’est-ce que je fous là ? je déteste les cocktails party, et tous les idiots qui y vont.

-Et bien, c’est une chance pour tous ces gens qui admirent votre travail que de vous rencontrer.

-Personne ne s’intéresse à l’art maintenant, tout ce qui compte pour eux c’est combien d’argent ils vont pouvoir s’en tirer. Allons prendre un verre dans le salon, toute cette excitation m’ont donné soif.

Nous entrâmes dans le salon et je lui servis un verre de whisky.

-Faites tout de même attention à ce que vous buvez, lui ai-je dit, vous savez ce que votre médecin vous a dit.

-Ouais… Et bien qu’il parle ! je suis assez vieux pour pouvoir choisir mes propres médicaments.

Après avoir bu son verre, je l’ai vu tourner sa tête en direction de l’atelier, ce qui me titilla. Mais le plus intrigant, c’était sa question qu’il me posa par la suite.

-As-tu laissé la lumière de l’atelier allumée avant de partir ?

-Non, non… je suis sûr de l’avoir éteinte !

-Appelle la police tout de suite.

J’ai alors appelé la police grâce à ma LED.

« Police de détroit, quelle est votre urgence ? »

-C’est l’android de Carl Manfred à l’appareil, au 8941 avenue Lafayette. Nous venons de rentrer chez nous et nous trouvons les lumières allumées, il peut y avoir eu un cambriolage.

« Une voiture de patrouille est en route. »

Carl tourna son fauteuil vers l’atelier.

-Allons voir, me dit-il.

Je me suis avancé en direction de l’atelier sans le prendre avec moi, je ne voulais pas qui lui arrive quoi que ce soit.

-Non Markus, je veux venir avec toi !

Mais j’ai continué à avancer, et en ouvrant les portes, je ne fus qu’à moitié surpris de voir Leo devant l’une des tables de travail, en train de dérober des tableaux de son père.

-Leo…

Il se retourna, surpris, avant de me répondre.

-Oh, regardez qui voilà… le jouet en plastique de mon père !

Carl était arrivé à mes côtés.

-Leo… dit-il, que fais-tu ici ?

-Et bien, t’as refusé de m’aider, donc je m’aide moi-même. C’est fou ce que paient ces gens pour ces bouts de tissu.

-Ne les touches pas !

-Ils seront à moi tôt ou tard de toute façon… t’as qu’à penser que c’est une avance sur mon héritage.

-Markus, sors-le d’ici, fous-le dehors !

Je me suis approché de Leo en levant la tête pour essayer de lui faire peur jusqu’à ce qu’il abandonne.

-Sois raisonnable… ça va t’amener à rien, lui ai-je averti.

-Tout ce que t’essaie c’est de me mettre dehors, m’a-t-il rétorqué. Qu’est-ce qui ne va pas papa ? je ne suis pas assez bien pour toi ? pas aussi parfait que cette chose ?

-Ça suffit ! pars maintenant ! dit Carl.

-Qu’est-ce qui le rend si spécial de toute façon ? continua Leo, qu’est-ce qu’il a de plus que moi ?

Il me poussa de rage.

-Laisse-le ! lui cria Carl.

Mais il prit le fauteuil de son père et le poussa en le faisant tourner. Il s’approcha de moi et commença à me parler d’un ton hautain.

-Allez viens, pour voir ce que tu peux faire !

-Markus, me dit Carl, ne te défends pas d’accord ? ne fais rien.

Je ne devais rien faire, même si Leo me pousserait à bout.

-Allez, frappe-moi, qu’est-ce que t’attends ? tu penses être un homme ? agis comme un vrai alors ! c’est quoi ton problème ? t’as peur ?

Il recommença à me pousser.

-ARRETE TOUT DE SUITE LEO ! cria Carl.

Cette fois-ci, il m’avait frappé au visage, ce qui me mit hors de moi. Il fallait que j’agisse, je ne pouvais pas le laisser me détériorer de la sorte. Je suis entré dans mon programme pour désintégrer l’ordre de Carl et j’ai frappé du poing, empli d’une grande rage, ce mur rempli de codes. Je pouvais désormais faire mon propre choix.

-Ah oui, c’est vrai ! dit Leo, j’avais oublié que t’étais pas humain, juste un minable bout de plastique !

Il m’attrapa par mon t-shirt.

-Ecoutes-moi… je vais te détruire, je vais te déchirer et personne ne pourra te sauver… ensuite il n’y aura plus que mon père et moi…

            C’est à ce moment-là que j’ai décidé de vraiment agir. Je mis mes mains contre ses épaules et je l’ai poussé du plus fort que j’ai pu. Il est tombé, la tête contre la machine permettant à Carl d’être surélevé.

Il était mort. J’avais tué le fils de mon propriétaire. J’étais tétanisé par la situation et par ce geste non contrôlé.

Carl rampa vers son fils qui était à terre et commença à pleurer sa mort.

-Leo… mon dieu… mon garçon…

-Carl, je…

-Ils vont te détruire Markus ! tu dois partir ! pars !

-Carl… j-je… je ne voulais pas…

-PARS MAINTENANT !!!

Mais avant que je ne puisse tout expliquer à Carl, la police était arrivée dans l’atelier.

-PAS UN GESTE !

Le policier visa son pistolet en ma direction et tira.

DETROIT: BECOME HUMANOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz