Chapitre 11: Les vagabondes

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Kara


            Il était tard et je fus réveillée par le chauffeur du bus.

-Fin de la ligne… m’a-t-il dit.

-Fin de la ligne ?...

-Ouais, vous devez descendre maintenant.

Le bus arrêté, j‘ai regardé à travers la vitre. Il faisait complètement noir dehors et Alice et moi devions aller là-dedans. Elle dormait, la tête sur mes genoux. Je l’ai réveillée en douceur, la caressant à l’épaule.

-Réveille-toi Alice… nous devons partir.

La jeune fille ouvra difficilement ses petits yeux et nous nous sommes levées de nos sièges pour avancer vers la sortie du bus. Avant de sortir, je me suis retournée vers le conducteur.

-Savez-vous s’il y a un endroit pour dormir par ici ?

-Je n’en ai aucune idée... Tout ce que je peux vous dire, c’est que vous devez partir.

Cette personne ne nous sera d’aucune aide, Alice et moi sommes donc descendues du transport. Nous nous sommes arrêtées dans un quartier, seules les lumières des bâtiments et des quelques lampadaires qui longeait la route l’éclairaient. J’ai regardé le bus partir, nous laissant seules sous la pluie et dans le froid. Lorsque je me suis retournée, j’ai vu Alice qui s’était assise sous un arrêt de bus, ses mains frottant ses bras et tremblotante.

-Ça va aller ? lui ai-je demandé. On va trouver un endroit pour passer la nuit.

En face de nous se trouvait un android, stationné sous un autre arrêt de bus. J’ai dit à Alice de ne pas bouger le temps de traverser la route pour lui demander de l’aide.

-Nous avons besoin d’un endroit pour dormir… ai-je dit à l’android, tu connais quelque part où nous pourrions passer la nuit ?

Il me regarda d’un ton bref avant de reprendre son ancienne position, sans dire un mot. J’ai rejoint Alice bredouille.

-Alors ?... me demanda Alice.

-Rien… cet android ne nous sera d’aucune aide.

Il fallait que j’analyse les environs. Proche de nous se trouvait une laverie, nous y sommes allées de ce pas. Lorsque nous y sommes entrées, la chaleur nous redonna un peu d’espoir.

-Il fait meilleur ici, tu te sentiras mieux.

Il y avait dans cette laverie un jeune homme qui s’était assoupie, un casque sur les oreilles et le téléphone à la main. Il devait être le propriétaire des vêtements dans la machine en face de lui. Il me vint une idée. Je me suis avancée vers la machine et je l’ai ouverte pour prendre les vêtements qui étaient propres et secs.

-Qu’est-ce que tu fais ? me demanda Alice en chuchotant, de peur de réveiller le jeune homme. Ce ne sont pas nos vêtements !

-On en a besoin, toi pour te réchauffer et moi pour me débarrasser de cet uniforme.

-Mais c’est du vol ! on ne peut pas faire ça !

C’était une chance pour nous que d’en trouver, je ne pouvais pas ignorer cette occasion. Je les ai alors pris. J’ai donné une doudoune à Alice, ce qui, malgré son mécontentement de mon vol, la réchauffa. Pour ma part, j’ai mis une veste kaki puis un bonnet qui masqua mon identité.

Nous sommes sorties de la laverie, le jeune homme ne s’étant pas réveillé une seule fois. Même s’il faisait froid dehors, je voyais qu’Alice frissonnait moins que tout à l’heure. J’ai bien agi en prenant ces vêtements.

DETROIT: BECOME HUMANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant