PARTIE 2 : Plouf dans l'eau

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CHAPITRE X
Juvia

Mes yeux se plissent pour se protéger des rayons du soleil aveuglant. Nostalgique, je pense furtivement  à mes défuntes lunettes de soleil, réduites à néant par la taille quarante du pied gauche de mon frère.

Mes pieds nus frôlent l'herbe fraîche du petit parc autour de la piscine. Dans le ciel, aucun pauvre nuage menace d'apparaître à l'horizon.

Je regrette la pluie. Je regrette le vent et l'odeur de l'air humide qui annonce la prochaine pluie. Ici tout sent le brûlé. Tout est sec.

D'une main rapide mais fatiguée, je secoue mon tee-shirt pour permettre à ma peau suante de respirer. Il fait chaud, beaucoup trop chaud.

L'eau turquoise du bassin brille au soleil. Gajeel porte sur son épaule la glacière où le pique-nique est conservé et Levy la bouée immense en forme de canard jaune, celle qu'ils ont acheté en promo hier.

Le lieu est bondé de monde, on slalome difficilement entre les corps en plein bronzage, les crèmes solaires éparpillées et les serviettes de plage. Deux transat se libèrent. Levy court. Aucune hésitation. Elle pose sa bouée dessus.

Il suffit de quelques secondes exposée au soleil pour que mon corps veuille baisser sa température trop élevée. La fraîcheur de l'eau m'appelle et un premier doigt de pied à l'intérieur du bassin me fait frissonner. Mes genoux, mes hanches puis mes genoux s'y noient volontiers. L'eau me détend. Après quelques brasses, je profite des rayons du soleil. Et ça fait du bien. Beaucoup de bien.

Un cri. Puis plusieurs encouragements. Plouf. Eclaboussures. Je rouspète parce que les gosses c'est ce que je déteste le plus au monde. Eux et leur cri, leur brutalité et leur ingéniosité qui trompe les adultes.

– Rackheid, reviens par ici !

Un jeune homme emprisonne le petit démon dans ses bras. Le petit se débat, cri et pleure. Spectatrice de la scène, je me demande réellement si l'enfant connait l'adulte.

– Tu sais vraiment rien faire c'est pas possible.

Un adolescent au maillot de bain bleu vole le mioche des bras de l'autre. Quinze secondes suffisent à le calmer. Les deux hommes ensembles me reviennent à la mémoire. Devant le supermarché. Ceux avec Lucy ?

– Natsu, c'est ça ?

Ma facilité à communiquer me surprend et celle qui me permet de me souvenir de son prénom aussi. Le jeune homme aux cheveux roses sourit en me voyant. Il prend quelques secondes pour mettre un prénom sur mon visage.

– Et toi..Juvia ?

Natsu est bavard. Le sourire aux lèvres et les gestes animés, il me présente son petit frère que j'avais vu hier et son neveu, le petit blond. Monstrueux, le petit jeune parvient sans souci à s'échapper des bras de son oncle trop occupé à discuter.  Il se fait recueillir par deux petites filles.

Volubiles, leurs questions sont trop pressées et se bouffent entre elles.

« Tu t'appelles comment ? », « Tu as des parents ? », « Tu as quel âge ? ».

Natsu fulmine. Lui, il n'en peut plus de son neveu. Il prend les devants et s'approche du groupe d'enfants. Il l'attrape fermement sous son bras, le blond gigote. Il aimerait sans aller. Ses brassards frottent les côtes de Natsu et doivent l'irriter. Je grimace pour lui, trop sensible à ce geste imaginé sur mon corps.

– Pardon du dérangement...,il est intenable ce minus. S'excuse le rosé.

Des pleurs. Son neveu se met à criser, là, au milieu de la piscine. Silencieusement, je le détruis.  Il devient une tornade, ses cris sont des tonnerres et ses coups de pieds des coups de foudre. Natsu est l'arbre qui se la prend en pleine gueule. Ses bras sont comme des branches cramées, griffés par les ongles du petit.

Les vagues éphémères Where stories live. Discover now