6 : Affronter n'importe quelle situation

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(17.02) terminer los croquitos page 7/8/9/diez (ouais je te note tes devoirs en espagnol y'a quoi ? -L&O)

DON'T FORGET : CE SOIR C'EST FIESTA !! (-Clare)

...

-Pas mal.

Elo sursauta et laissa tomber son eye-liner, qui roula sur le sol jusqu'aux pieds de son frère. Justin se pencha pour le récupérer, souriant.

-Putain me dis pas que tu viens, dit Elo en le grondant du regard.

-Où ça ? dit le jeune homme d'un faux air innocent.

-Je te hais. T'as intérêt à me déposer, du coup.

-T'inquiètes, je vais chauffer la bagnole ! s'exclama-il avec un clin d'œil avant de disparaître dans le couloir.

Elo roula des yeux en soupirant et corrigea rapidement son trait noir avant de jeter un œil à son reflet dans le miroir. Ce soir, Clare l'avait invitée à une soirée dans Paris, dans un super appartement en plein cœur de Montmartre avec vue sur le Sacré-Cœur. Elo n'avait pas demandé à qui était cet appart, puisqu'elle avait compris aussitôt que Clare cherchait à rapprocher sa meilleure amie de son nouveau groupe de potes. Et, dans le fond, Elo ne les jalousait plus vraiment. Ils avaient l'air cool, et ça tenait à coeur à Clare. Et puis, si son frère y allait aussi pourquoi pas elle ?

Elo rassembla ses affaires et rangea tout son fourbi dans sa pochette brodée. Clés, check. Élastique à cheveux, check. Tongs -on ne sait jamais-, check. Oui, c'était une grande pochette.

Quitte à rencontrer les nouveaux amis de Clare, Elo avait décidé de mettre le paquet. Ils avaient tous l'air canons, et elle voulait s'intégrer au maximum dans le décor et ne pas faire tache. Déjà qu'elle était la seule banlieusarde au milieu de tous ces parisiens... Mais ce soir, Elo voulait se concentrer sur leurs points communs plutôt que sur leurs différences. Après tout, elle se sentait jolie dans sa robe fourreau vert sapin. Et avec ses talons beige qui la grandissaient ainsi que ses bijoux dorés qui étincelaient, elle se sentait à l'aise.

Elle prit soin de fermer sa chambre à clef avant de dévaler l'escalier quatre à quatre, aussi vite qu'elle le faisait toujours.

-Vous partez déjà ? se plaignit leur mère en les voyant enfiler leurs manteaux dans l'entrée.

-Désolée m'an, le devoir nous appelle, blagua Justin en l'embrassant sur le front.

-Mais je pensais que vous partiriez à vingt-et-une-heures, pour qu'on ait le temps de discuter un peu tous ensemble dans le salon avant, dit-elle d'un air déçu.

-Une autre fois, promis, dit Elo.

-Vous me dites ça à chaque fois.

La voix de sa mère était si chevrotante, si triste, que Justin se sentit obligé d'ajouter :

-Ouais mais cette fois c'est pour de vrai. On ira même au resto en famille la semaine prochaine, si tu veux.

Sa mère sembla retrouver un peu le sourire et ils arrivèrent à quitter la maison sans trop d'anicroches. Dans la voiture, Elo constata avec un goût amer qu'elle était soulagée de ne pas avoir croisé son père. Cela lui fit mal, d'autant plus qu'ils avaient été très proches à un moment de sa vie. Il lui avait appris à faire du roller, à nager le crawl, à tirer avec une batte de baseball et à faire ses lacets. Et, en grandissant, il l'emmenait et venait toujours la chercher aux soirées auxquelles elle allait. Il faisait des blagues qu'elle seule pouvait comprendre, et l'appelait 'ma gonz' pour rigoler. Mais ça, c'était il y a bien longtemps.

EloWhere stories live. Discover now