Chapitre 8 | Rien (1)

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Je reste dans la classe en attendant que la cloche sonne la fin de la pause déjeuner. Heureusement pour moi que ma salle soit vide, cela me permet de faire les cent pas et essayer de comprendre ce qui m'est arrivé.

Je ne comprends absolument pas mon acte. Deux secondes plus tôt, je lui faisais comprendre qu'il m'insupportait et que je regrettais ce baiser. Mais en une fraction de seconde, mon inconscient a prouvé le contraire.

La classe se rempli petit à petit, donc je reste à ma place et fais mine de réviser mes notes pour l'exposé que je dois présenter dans quelques minutes, avec ce cher Thomas Ricci.

Mon cerveau ne marche plus correctement depuis que j'ai rencontré ce garçon. Mes actes sont irréfléchis, incontrôlés. De plus, Thomas occupe toujours un coin de mes pensées, quoi que je fasse pour le renier, il est toujours présent.

En même temps, ce gars m'insupporte. Son arrogance, sa confiance en soi démesurée et ses techniques de dragues lourdes, m'agacent à un point inimaginable.

L'objet de mes pensées vient d'entrer dans la salle de cours, au moment même où la sonnerie annonce la fin de la pause. Contrairement à ce matin, Thomas ne m'ignore pas. J'aurais bien aimé qu'il le fasse, cela aurait plus facile pour moi. Il m'a l'air, à présent, enclin à une discussion. Son sourire charmeur est accroché à ses lèvres et je ne peux empêcher mon cœur de flancher.

—Hey, chuchote-t-il en arrivant à notre table.

J'arque un sourcil. Il ne semble pas énervé par notre altercation de tout à l'heure. Je ne comprends vraiment pas ce garçon. Il est tout aussi illogique que moi. Le mettrais-je dans un état semblable au mien ?

Thomas, face à mon absence de réponse, demande :

—Prête pour la présentation ?

Je hoche doucement la tête et reporte mon attention sur mes notes, à propos de Solow.

Madame Richard entre dans la classe, empêchant Thomas de poursuivre son lourd interrogatoire. Elle note les absences, puis nous demande à Thomas et à moi, de venir au tableau, présenter notre travail.

Je m'avance les jambes flageolantes. Je sais que ce n'est pas le fait de passer devant tout le monde qui m'effraye. C'est le fait d'être avec lui.

Je chasse mes pensées négatives, me disant que ce sera la dernière fois que j'aurais à faire à ce garçon. Après, plus rien ne m'obligera à avoir des contacts avec lui.

—Quand vous vous voulez, nous annonce madame Richard.

Thomas me regarde, attendant mon top départ, que je lui accorde. Il débute la présentation :

—La croissance est l'augmentation soutenue, pendant une ou plusieurs périodes longues, du PIB.

Mon cerveau se déconnecte un instant. Je ne vois plus que les lèvres de Thomas remuer. La classe a disparu. Madame Richard a disparu. Le son produit par les conversations de mes camardes est inaudible. Seule la voix de Thomas me confirme que je ne suis pas sourde. J'entends chacun de ses mots, mais n'en saisis pas le sens.

Soudain, Thomas prononce mon nom, à voix basse :

—Cassandra ?

Je suis extirpée de mes pensées et réalise que c'est à mon tour de présenter ma partie de l'exposé.

—Donc, commencé-je, Robert Solow explique la croissance grâce au modèle de la croissance exogène, que l'on appelle le modèle de Solow.

Je récite ma partie parfaitement et ne me laisse pas perturber par les regards charmeurs de mon camarade.

A la fin de la présentation, la classe nous applaudi, ainsi que madame Richard. Notre professeur nous pose quelques questions, pour voir si nous n'avons pas pompé tout notre exposé sur internet, mais nous passons cette étape avec brio.

Thomas et moi regagnons notre table, puis madame Richard débute son cours.

—On a géré, me glisse Thomas à voix basse.

J'émets un son très faible en guise d'acquiescement. Je n'ai pas vraiment envie d'engager la conversation avec lui. En revanche, mon voisin semble déterminé à en avoir une, donc il essaye de me déconcentrer :

—Allez Chérie, je sais que tu ne suis absolument ce que dit la prof. En plus, c'est exactement le sujet de notre exposé.

Je tente de rester focus sur le cours, mais il s'avère que cette tâche est impossible avec Thomas Ricci comme voisin.

—Chérie...

Je joue nerveusement avec un stylo entre mes doigts, histoire de me concentrer sur autre chose que sur ses paroles. Thomas remarque bien, que je suis sur le point de lâcher prise, alors il donne le coup de grâce :

—Bon, je voulais te remercier pour le baiser de tout à l'heure...

Je plaque mes mains sur sa bouche, sans attirer l'attention de madame Richard, cette fois-ci. Quelques élèves autour de nous, nous dévisagent mais ne s'attardent pas sur notre cas.

—Ça ne va pas ? m'énervé-je à voix basse. A quoi joues-tu ?

—A rien, je voulais seulement qu'on parle, car ce cours est d'un ennui.

Un rictus satisfait étire ses lèvres, mais je détourne aussitôt le regard. Ses lèvres ont un effet sur moi, c'est indéniable. Seulement, il faut que je m'en libère et moins j'aurais de contact avec Thomas, mieux ce sera.

—Chérie, ne braques pas.

—Arrête de m'appeler comme ça.

Il ricane en posant sa main sur mon épaule. Je me défais immédiatement de son emprise et Thomas aborde un air offusqué :

—Qu'y a-t-il petite tigresse ? On sort les crocs ?

—Quand est-ce que tu vas me laisser tranquille Thomas ? Sérieusement je ne te comprends pas. Un coup, tu me dragues et quelques heures ensuite, tu m'ignores royalement. Je ne sais pas sur quel pied danser avec ta bipolarité !

***

Hey ! Comment allez-vous ?

📌Qu'avez-vous pensé du chapitre ?

📌Pourquoi tout cela obsède tant Cassandra ?

📌Cela aurait-il un lien avec "cette" histoire ?

📌Qui est le plus bipolaire des 2 selon vous ?

📌Comment avez-vous connu cette histoire ?

Votez, commentez et à demain !

xoxo❤️

Les flammes de la passion | 1Where stories live. Discover now