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TW ! Pour les personnes fragiles, ce chapitre décrit une agression physique, si vous y êtes sensibles, vous pouvez passer directement au chapitre suivant ! Le harcèlement et les violences sont des causes qui me touchent, c'est pourquoi j'ai choisis d'en parler un peu ici, car c'est important. Je suis sidérée que des femmes (et des hommes) puissent se faire agresser pour littéralement zéro raison.

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Après avoir entendu cette voix, des frissons se sont répandus sur toute la longueur de mon corps. Je m'arrête net, et je vois des ombres s'approcher de moi. Je n'arrive pas à voir combien ils sont.

"T'es sourde ?"

C'est vraiment la pire situation qui pouvait m'arriver, si je les ignore et accélère peut être qu'ils me laisseront partir. Je reprend ma route mais ça n'a pas l'air de fonctionner, j'entends une autre voix.

"Oh ! Tu crois aller où comme ça ?"

Je n'ai pas vraiment le choix, j'avale ma salive et répond "Je suis désolée mais je suis attendue, je dois y aller."

"Ah bah elle sait parler, qu'est-ce que tu fais ici toute seule ?"

"Je suis en route pour rejoindre une amie."

"Même s'il fait sombre, j'arrive à voir que t'es plutôt bonne. On peut dire que j'ai le flair pour ça. Tu peux rester un peu, c'est pas cinq pauvres minutes qui vont te mettre en retard."

J'entends ses potes ricaner derrière lui et la peur monte de plus en plus. Je ne sais pas quoi faire pour sortir de cette situation. A ce moment, l'un d'entre eux sort du groupe pour se placer derrière moi. Avec la lumière des lampadaires de la rue d'en face, j'arrive maintenant à distinguer trois personnes. Ils sont aussi très grands, plus que moi en tout cas, ce qui n'est pas du tout rassurant.

"Je dois vraiment y aller, mon amie va s'inquiéter."

"Tu partiras pas d'ici sans nous donner au moins ton numéro. Après si tu veux donner plus que ça, c'est avec plaisir hein !"

Malgré la pénombre j'arrive à voir leurs sourires et cette lueur dans leurs yeux quand ils s'approchent de moi, leurs intentions ne sont pas du tout bonnes. J'ai une envie de vomir. J'essaie d'avancer mais les deux devant moi me bloquent le passage et quand je me retourne, le troisième tend ses bras pour m'empêcher de passer.

"S'il vous plaît, laissez moi passer."

"Ne sois pas rabat-joie, tu sais, on peut vraiment s'amuser ensemble." Au moment où il prononce cette phrase, il me caresse la joue du dos de sa main. Je suis pétrifiée, je n'arrive plus à bouger et je cherche du regard n'importe quelle solution : une sortie, une personne. Nimporte quoi qui pourrait m'aider. Je me dis que si j'en frappe un, je peux essayer de courir et crier à l'aide.

A cet instant, comme s'il pouvait lire dans mes pensées il ajoute "Je sais à quoi tu penses, mais n'essaie pas, on est trois et tu es seule. Allez, si tu acceptes de t'amuser un peu avec nous ça sera rapide et on te laissera partir." Il attrape mon poignet et me plaque contre le mur en s'approchant de moi. Sans réfléchir, ma main par réflexe vient s'écraser sur sa joue.

Pendant un court moment qui semble durer une éternité, il ne bouge plus mais je crois voir un sourire se former sur ses lèvres. "Ahah, c'est qu'elle est sauvage en plus... mais tu n'aurais jamais dû faire ça." La seconde qui suit, je me retrouve sur le sol, sonnée. Il m'a donné un coup de poing, de toutes ses forces, la moitié de mon visage semble paralysé et je sens progressivement la douleur monter. Je sens un goût de fer dans ma bouche et quand je crache, je vois du sang par terre.

Les deux autres me redressent et me maintiennent contre le mur, quand le troisième se rapproche, je saisis ma dernière chance, je commence à hurler le plus fort possible mais dès l'instant où je crie, l'un d'eux plaque sa main contre ma bouche. Instinctivement, je mords sa main pour retenter d'appeler à l'aide quand le « chef » de leur groupe, celui qui m'a donné le coup, sort un couteau et le place contre ma gorge. Je n'ai jamais eu aussi peur pour ma vie qu'à cet instant. Je n'ai jamais eu aussi peur tout court.

Il commence à glisser le couteau le long de mon cou, vers ma poitrine et d'un coup de lame, il déchire mon haut. Je me retrouve à moitié dénudée devant trois inconnus et je fais tout mon possible pour retenir mes larmes, je ne veux pas leur donner satisfaction en leur montrant que je suis complètement terrorisée.

"Euh mec, on va peut être un peu trop loin là non ?"

"Ta gueule ! Tiens la."

Ils commencent à se prendre la tête, leur attention n'est plus entièrement sur moi c'est ma chance, je donne un coup de pieds entre les jambes de celui qui se trouve en face de moi et essaies de me débattre pour m'enfuir. Mauvais choix. Les deux autres font deux fois ma taille et mon poids, j'ai à peine réussis à bouger d'un mètre que je me suis retrouvée à terre de nouveau. Après ça, je reçois un coup dans le ventre, il s'est relevé et me rends la pareille.

"Salope ! Tu te prend pour qui ? Je voulais utiliser la manière douce mais c'est toi qui l'aura voulu."

Ces paroles à peine prononcées, une avalanche de coups s'abattent sur moi, il me semble que le troisième qui disait aller trop loin est le seul à ne pas me toucher, il est en retrait pendant que ses deux collègues me battent avec leurs pieds. A un certain moment, je ne sens même plus la douleur, j'ai l'impression de vivre mes derniers instants, je sens la vie s'échapper de mon corps quand d'un coup :

"OH ! Qu'est-ce que vous faites ?"

Les trois pourritures s'arrêtent et se retournent, le chef me regarde et me dit "t'as de la chance sale pute." et les trois partent en courant. Sans même m'en rendre compte, un soupir s'échappe de mes lèvres et je me redresse avec difficulté, je ne pense plus à la douleur, tout ce que je veux c'est sortir de cette rue. 

Mon sauveur m'interpelle mais mes jambes ont l'air de fonctionner sans mon cerveau et je me retrouve à courir, je sors de la rue et repère la salle de concert au loin. Je ne pense plus à rien, je cours juste en regardant la salle, après cinq bonnes minutes de course j'aperçois un membre de la sécurité et je m'approche de lui en sortant mon billet de concert, plié, au fond de ma poche. 

A cet instant, il me regarde inquiété et puis tout devient flou, puis noir, puis plus rien

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Pour celles et ceux qui ont lu ce chapitre, j'espère que ce n'était pas trop dur à lire, j'ai essayé de représenter la réalité du mieux que j'ai pu en me basant sur des témoignages, si vous avez de quelconques remarques/critiques n'hésitez pas !

Scénario | FF BangchanWhere stories live. Discover now