Chapitre 1

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Les gens couraient partout dans la grande ville de Florence se bousculant, s'injuriant. La grande place en était le théâtre d'une animation où les familles visitaient la culture italienne tout en gardant à vue les petits enfants curieux, où les vieillards italiens fumaient la pipe tandis que leurs femmes parlaient avec vivacité et expression. Cette agitation était survolée d'un groupe de musicien qui émettait une musique animée à la lumière de cette chaude après-midi. Les chiens circulaient entre les touristes à la recherche d'un point d'eau ou d'un pigeon à effrayer, pendant que les peintres criaient leur talent, haut et fort.

Dans cette fresque humaine, une jeune française, Jilian Ervans, observait la place, un plan à la main et son appareil photo dans l'autre. Vêtue d'une robe blanche légère et de lunettes de soleil noire, elle avait comme tous les autres chaud et soif. Mais elle n'avait pas le temps de s'arrêter plus longtemps. Comme la plupart des gens qui couraient, elle avait un train à prendre ainsi qu'une correspondance plus loin. Son alte à Florence n'était qu'éphémère puisqu'une toute autre destination l'attendait en bord de mer. La jeune femme de vingt-et-un an regarda une dernière fois la cathédrale devant elle avant de faire demi-tour en direction de la gare. Là, elle reçut un coup de fil de son père qu'elle s'empressa de décrocher, connaissant l'anxiété de ce dernier.

- Hola, répondit-elle.

- Bonjour ma chérie, alors bien arrivée ?

- Je n'y suis pas encore, j'attends actuellement mon train, répondit-elle en vérifiant le quai sur son billet.

- N'oublies pas que Rosita t'attendra là-bas.

- Je le sais, papa.

Son père la garda ainsi au téléphone jusqu'à ce que son train arriva. Les passagers se ruèrent dans ce dernier comme si leur vie en dépendait. Il fallait dire que la lourde et brulante chaleur de l'été italien rendaient les gens impatients et surtout en quête du moindre endroit frais. Jilian aida une mère avec sa poussette avant de prendre place dans le wagon deuxième classe. Elle mit ensuite ses écouteurs puis s'affaissa dans son siège, fermant les yeux quelques instants. Ce repos ne dura pas longtemps puisqu'à côté d'elle, le bébé qu'elle avait aidé à accéder au train se mit à pleurer durant tout le trajet, et ce, malgré les nombreux et vains essais de sa mère à le calmer. Une aide qu'elle se mis à regretter aussitôt.

Jilian était de nature calme et réservée, elle aimait faire le bien et aider les autres plutôt que râler et se plaindre. Cette dernière ne s'imposait pas et respectait les règles. À l'université, cela ne lui rapporta pas de nombreux amis mais quelques rares et sincères amis. Elle n'en pouvait compter que quatre sur lesquels elle savait qu'elle pourrait toujours compter.

Sa famille complétait ce réseau de confiance. Une petite mais chaleureuse famille, bien, qu'elle aussi, avait ses agitations et ses moments de crise. Jilian avait un frère jumeau, Arthur, et comme les légendes le prédisaient, ils étaient certes fusionnels. Tous deux s'étaient particulièrement rapprocher au décès de leur mère, il y avait de cela cinq ans. Leur aîné, Michael n'était pas aussi proche d'eux mais savait être là quand il le fallait. Du moins, il essayait. Leur père avait su reprendre maladroitement la relève de l'éducation avec trois adolescents anéantis dont l'aîné des garçons était devenu incontrôlable et le plus jeune ingrat tandis que la fille était devenue muette. Mais les temps sombres s'étaient dissipés et ils avaient retrouvés un équilibre.

Aujourd'hui, la jeune fille avait décidé de faire une pause de ses études et se dirigeait vers, ce qu'elle espérait être une réponse à ses questions. Le petit village en bord de mer, Kaleo, où l'attendait l'une des meilleures amies de sa mère. La femme d'une quarantaine d'année, qui tenait un restaurant, avait justement besoin d'une serveuse en plus et avait donc passé un marché avec Jilian : une chambre contre de l'aide. La jeune fille avait de suite acceptée, saisissant l'opportunité d'épargner un peu d'argent.

Après quelques heures de train, celui-ci arriva à destination et Jilian sortit dans les premières. La chaleur lui tapa en plein visage alors que le soleil l'éblouissait. La jeune fille mit sa main devant ses yeux après avoir retiré ses écouteurs afin de tenter y repérer la silhouette si reconnaissable de Rosita. Lorsqu'elle la vit, Jilian se rapprocha d'elle.

- Benvenuto ! S'exclama ladite femme en écartant ses bras.

Cette dernière était de taille moyenne et de corpulence prononcée mais pas en enbonpoids. Ces cheveux mi-longs raide noirs étaient lâchés tandis que sa tenue décontractée et son tablier montraient qu'elle avait laissé son restaurant quelques instants pour accueillir la jeune française.

- Mama Rosita ! Se réjouit Jilian.

La concernée enlaça la jeune femme avant de la regarder des pieds à la tête.

- Dio mio, Giuliana, que tu es devenue une belle femme ! La complimenta Rosita avec son bel accent italien prononcé. Tu n'étais qu'une petite fille la dernière fois que je t'ai vu. C'était où, dis-moi ?

- A Paris.

- Paris, oui... quelle ignoble ville ! Rit l'italienne en faisant semblant de frissonner.

Jilian sourit face à ce souvenir. Elle avait dix ans lorsque sa mère l'avait emmené à la rencontre de ses amies les plus proche. Rosita n'avait guère aimé la ville qu'elle avait qualifiée de superficielle. L'italienne avait bien fait rire la jeune fille qu'elle était et, de ce fait, Jilian en avait gardé une très bonne image.

Cette dernière saisit son sac et la suivi jusqu'à sa voiture. Rosita parla durant tout le trajet, voulant tout savoir sur la jeune étudiante mais sans pour autant lui laisser le temps de répondre. Elle lui expliqua ensuite en quoi consistait son travail ainsi que ses horaires. Cela consistait à servir les clients, nettoyer les tables, apporter à boire aux marins qui leur apportaient leurs poissons frais et à avoir trois jours de congé par semaine. Rien de malhonnête.

La voiture quitta la ville avant de traverser plusieurs petits villages jusqu'à s'enfoncer un peu plus vers là où la mer s'était trouvée refuge entre la terre, créant ainsi un renfoncement rien qu'aux villageois et qui faisait la spécificité de Kaleo. Très peu de touristes venaient et cela les satisfaisaient amplement. Rosita arrêta alors la voiture devant un hôtel-restaurant, La Francesca, qui portait le nom de la fille de la patronne. Ce dernier donnait vue sur le port et sur l'étendue d'eau.

- C'est magnifique ! Fit Jilian en sortant de la voiture.

- Bienvenue chez toi, ajouta Rosita avant de lui adresser un clin d'œil.

La jeune femme sourit et observa à nouveau l'horizon où s'étendait des voiliers. Elle se sentit bien et ne regretta pas d'être venue. De belles choses allaient lui arriver ici, en ce petit village de Kaleo, elle n'en doutait plus à présent.

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1er chapitre, court, posté!

Comme chaque histoire, il faut qu'elle se mette en place alors c'est normal si le début parait un peu lent :)

J'espère tout de même que vous aimerez et n'hésitez pas à le faire remarquer par une petite étoile ou un petit commentaire ;)

Ps: j'aime bien aussi les lecteurs fantômes, vous inquiétez pas !

Time of a moment - Tom HollandOù les histoires vivent. Découvrez maintenant