Chapitre 7

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Les orages et les tempêtes italiens étaient réputés dans le pays. Alors, quand un touriste voyait du soleil et de la forte chaleur, il se réjouissait ou se plaignait sans significations derrière. Les italiens, eux, savaient que généralement, cela annonçait un bel orage. Le village de Kaleo avait échappé aux plus terribles maritimes qu'avaient connus l'Italie grâce à son renforcement dans la terre mais avait tout de même souffert durant certains. Aussi, quand Donatelo arriva avec la nouvelle d'un orage dans la semaine, ce fut l'un des rares moments où Rosita perdit son sourire et fit sortir ses rides d'inquiétude. La patronne s'absenta d'ailleurs toute la matinée, surement pour prendre des mesures avec les villages et villes voisines.

- Et, Mateo ! L'intercepta Jilian. Qu'est-ce-qu'il se passe ? Posa-t-elle ensuite, n'ayant pas suivis.

- Mon père a eu un avertissement d'un orage, voir d'une tempête imminente.

- Et c'est grave ?

Jilian ne s'y connaissait pas en orage ni en navigation, ni même si un orage était d'office destructeur. Mais à voir le regard du jeune italien, elle sut que sa question était plus rhétorique qu'autre chose.

- Nous avons une forte chaleur depuis quelques semaines...Je ne le sens pas, Jil'.

Cette dernière grimaça puis lorsque Mateo reprit son service et dégagea la vue qu'elle avait sur les côtés du port grâce aux grandes fenêtres, elle y remarqua monsieur Baglioni, un vieil octogénaire qui semblait à nouveau perdu. C'était un petit homme, de 86 ans qui n'avait plus trop toute sa tête et à qui il arrivait de se perdre dans le village alors qu'il y avait grandi. Cela peina quelque peu Jilian mais la jeune fille lui souriait toujours lorsqu'il venait au restaurant. Cette fois-ci, elle sortit elle-même afin d'aller l'aider à s'assoir.

- Bonjour monsieur Baglioni, le salua-t-elle doucement et en italien pour ne pas l'effrayer.

Le petit homme releva la tête et lui adressa un regard perdu mais se laissa faire lorsque Jilian l'aida à s'assoir sur le banc non loin d'eux ayant vu sur la mer.

- C'est vous Rosita ? Vous faites bien jeune aujourd'hui ! S'exclama-t-il.

- Non, monsieur, c'est Jilian. Du restaurant.

- Jilian ? Répéta-t-il une fois assit, sa cane en main. Oh oui, la jolie serveuse qui m'a servi hier ? Celle avec le joli accent ?

Jilian acquiesça en lui souriant, ne s'éloignant pas encore de lui.

- Dites, j'ai entendu dire qu'il y allait avoir un orage, c'est vrai ? Posa-t-il ensuite.

- Rien d'alarmant, je vous rassure, ne vous en faites pas, mentit-elle légèrement pour ne pas inquiéter le petit homme déjà visiblement troublé.

- Oh, bien, bien.

- Avez-vous besoin de quelque chose, monsieur Baglioni ?

- Non, non, ca va, répondit-il avec un signe de main. Ne vous occupez pas d'un vieux crouton comme moi, vivez, jeunesse.

Jilian rit face à ce ton d'humour puis fit demi-tour. La jeune brune croisa au passage le regard de Tom à qui elle rendit son sourire avant de se remettre au travail. Les deux jeunes gens avaient passé un peu plus de temps ensemble depuis quelques jours et s'étaient trouvés de nombreux points commun, comme le goût pour le voyage et l'aventure, le fait de simplement suivre sa vie ou encore le fait d'adorer les chiens. Tom lui avait parlé du sien, quant à Jilian, elle avait mentionné son travail de bénévole dans un refuge. Le jeune acteur lui avait révélé ses « talents » physiques et lui avait même dit qu'il lui apprendrait à surfer lors d'un de ses jours de congés. Cela, la française en douta mais elle avait apprécié la proposition.

Time of a moment - Tom HollandOù les histoires vivent. Découvrez maintenant