OneShot N°1 - La meilleure des médecines

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Le jour où Clarke rencontre Bellamy pour la première fois, il a un bras cassé, l'arcade sourcilière ouverte, des égratignures partout et un soupçon de traumatisme crânien. 

Rien d'étonnant lorsqu'on grimpe à mi-hauteur d'un chêne vieux de cent-cinquante ans pour aller en sortir une petite fille en larmes, puis au sommet de ce même arbre afin de récupérer le cerf-volant coincé de cette même petite fille. On a beau être grand, sportif et téméraire, rien ne peut vous sauver de la chute lorsque votre pied glisse sur sa prise et que la branche à laquelle vous vous rattrapez craque sous votre poids. 

Rester immobile durant les examens, puis calme en attendant les résultats, puis résigné lorsque Clarke déclare vouloir le garder en observation durant la nuit, semble être un véritable calvaire pour Bellamy.

Quand ni son sourire ravageur, ni son regard de chien battu, ni son humour cinglant ne réussissent à le sortir d'affaire, la colère prend le dessus. 

Et si dans une autre vie, Clarke aurait pu être sensible à ce sourire chaleureux, à ce regard profond et cet humour particulier, la jeune femme n'est certainement pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. 

"Si vous voulez éviter les visites à l'hôpital, vous n'avez qu'à faire plus attention à vous."

Bellamy n'écoute apparemment pas son conseil, puisque Clarke a l'opportunité de le revoir pour la deuxième fois un mois plus tard. Une éraflure de balle le mène à nouveau droit aux urgences. C'est à cette occasion que la docteur en médecine découvre qu'en plus d'être grand, sportif et téméraire, de posséder (et de savoir utiliser) un sourire charmeur, un charisme certain et une intelligence affûtée, Bellamy Blake est également officier de police. 

Et si Clarke ne peut pas s'empêcher de remarquer à quel point son uniforme lui sied, c'est simplement parce que la science lui a donné des yeux. Autant qu'elle s'en serve à bon escient.

"J'imagine qu'on se reverra assez vite, Princesse."

Clarke n'a pas le temps de penser à quelque chose d'intelligent pour lui faire ravaler son petit sourire satisfait et son surnom présomptueux. Bellamy passe le seuil des urgences, son bras blessé en écharpe (même si la jeune médecin devine que l'attelle ne restera pas en place bien longtemps). Elle sait qu'il a malheureusement raison et qu'elle sera amenée à le revoir assez (trop) vite. 

Et si elle est surprise de ressentir plus d'excitation que d'agacement à cette pensée, elle le met sur le compte de ses trente-six heures de travail d'affilée et au manque de sommeil qui les accompagne. Ce n'est pas comme si elle pouvait contrôler ses émotions dans cet état.

La troisième fois où Clarke retrouve Bellamy, c'est cette fois à son tour de l'appeler (enfin, d'appeler la police, pas Bellamy lui-même, pourquoi aurait-elle son numéro de toute façon ?).

Ce soir là, nulle trace du sourire charmeur, du regard attendri, ou de l'humour aiguisé, seulement un sérieux à toute épreuve, une posture rigide et un calme olympien pour guider son sens du devoir lorsque lui et Miller, son coéquipier, arrivent pour prendre en charge la toute jeune Charlotte victime de violences domestiques et gravement blessée.

Clarke les guide jusqu'à la chambre en leur exposant le dossier, puis observe d'un œil méfiant l'officier pendant qu'il questionne la jeune fille, prête à intervenir si elle sent que Bellamy pousse trop la fragile victime dans ses retranchements. Cependant, il s'avère rapidement que Clarke n'a rien besoin de faire. Elle ne peut que regarder et remarquer (tout en s'interdisant d'admirer) la douceur dont Bellamy fait preuve et qu'elle n'aurait pas soupçonnée, la façon dont sa voix, pourtant d'ordinaire puissante et grave, s'apaise et s'attendrit lorsqu'il s'adresse à Charlotte, et la manière unique dont l'émotion qu'il retient (et qui fait parfaitement écho au chaos qu'éprouve Clarke elle-même) fait briller ses yeux bruns.

Bellarke HiatusWhere stories live. Discover now