OneShot N°3.2 - La Foule (partie 2) - Trouve-moi

283 20 7
                                    

12 février 2021

La porte de son appartement s'ouvre et Bellamy n'a pas besoin de tourner la tête pour savoir qu'Octavia vient d'entrer. Après tout, seule elle a une autre clef de chez lui. Il l'entend marcher d'un pas décidé vers le canapé où il est confortablement installé, plongé dans sa lecture, puis souffler, exaspérée, avant de déclarer :

"Ok, c'est bon, ça suffit maintenant. Je n'en peux plus de te voir comme ça."

Bellamy lève les yeux de son livre au ton de la voix de sa petite soeur et la dévisage, interloqué et un brin agacé.

"Bonjour à toi aussi, O'", répond-il, narquois.

La brune pousse ses pieds de là où il les a installé sur sa table basse et s'assoit à leur place, puis l'observe en fronçant les sourcils.

"Ne joue pas à ça avec moi, grand-frère. Quand vas-tu te décider à me dire ce qui ne va pas ? ».

Bellamy soupire et se redresse dans son canapé en cuir brun. Il soupire et referme son livre avant de le poser à ses côtés ; ce n'était pas comme s'il était vraiment en train de le lire de toute façon. Octavia continue de le fixer de ses yeux vert inquisiteurs et le jeune homme sent bien qu'il s'agit d'une conversation qu'il ne peut plus éviter. 

Cela fait trop longtemps qu'Octavia marche sur des oeufs autour de lui, demande comment il va sans pour autant brusquer des aveux, tente de le faire parler sans pourtant oser le confronter. Et s'il ne peut s'empêcher de sourire affectueusement en constatant à quel point sa soeur a changé au contact de son petit-ami, il savait que cette mascarade ne pourrait pas durer éternellement. La Octavia d'avant Lincoln n'aurait jamais hésité à lui rentrer dedans, à forcer les mots en dehors de lui, à le harceler jour et nuit jusqu'à ce qu'il crache le morceau. Ces six derniers mois avec lui l'ont adoucie, lui ont appris à faire preuve de retenue et de respect pour les sentiments des autres. 

Bellamy est en fait assez fière du fait qu'elle ait tenu deux mois et douze jours avant d'exploser. 

"Je vais bien", déclare-t-il pourtant, impossible de se montrer autre chose qu'entêté.

Sa soeur inspire profondément, puis répond :

"Allez, Bellamy, ça fait plus de deux mois que je te vois te morfondre. Tu passes ton temps à l'intérieur, tu ne sors même plus avec Miller et Monroe. Ça fait des semaines qu'on a pas vu ta tête au bar ou en soirée."

"C'est parce que j'essaie de me concentrer pour la suite de mon roman, O'. Je suis auteur, tu te souviens, et maintenant que j'ai réussi à être édité, j'ai des délais importants à tenir."

Il ne s'agit pas vraiment un mensonge, pas tout à fait. Bellamy a effectivement passé beaucoup de temps à écrire ces dernières semaines, ou du moins à essayer d'écrire, mais il s'agissait avant tout une excuse pour ne pas avoir à socialiser.

"C'est la Saint-Valentin dans deux jours, Bell'", enchaîne sa soeur.

Il ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel. Il aurait dû se douter que la visite à l'improviste d'Octavia avait un but. Bellamy regrette soudain le temps où sa jeune soeur clamait haut et fort que la fête des amoureux n'était une célébration commerciale et refusait de se plier aux exigences de cette société capitaliste. Cette année, elle se laisserait sûrement choyer par Lincoln qui était, en plus de toutes les qualités qu'elle passait son temps à énumérer, un grand romantique.

"Est-ce que tu as prévu quelque chose ?" poursuit-elle comme si de rien n'était. "Ça fait longtemps qu'on a pas vu Gina, non plus. Je croyais que ça devenait sérieux entre vous ?"

Bellarke HiatusWhere stories live. Discover now