OneShot 4.4 - S'il y a bien une chose que je sais (c'est que je t'aime)

218 18 9
                                    

Partie 4

En trois années de relation de couple dont presque deux ans de vie commune, jamais une dispute n'avait auparavant séparé Clarke de Bellamy pour la nuit. Quoiqu'il arrive, peu importe la raison de leur querelle, ils étaient de toute façon trop obstinés tous deux pour aller au lit avant que celle-ci ne soit réglée une fois pour toute.

C'est peut-être pour cette raison qu'une fois installée (in)confortablement sur le canapé de son amie Raven, Clarke est incapable de trouver le sommeil.

Elle tourne et se retourne encore, incapable de mettre son cerveau en veille. Elle repasse dans son esprit leur soirée, chacune des paroles qu'ils se sont échangées, chacune des expressions de Bellamy, même si cela doit lui briser le coeur encore et encore. Elle essaie de comprendre comment elle en est arrivée là, comment elle a pu ne pas s'apercevoir qu'elle était enceinte, même si elle peine à réaliser que c'est bel et bien la réalité.

Elle fouille dans chacun de ses souvenirs, depuis la fin septembre et leurs vacances au bord de l'océan, jusqu'à aujourd'hui. La fatigue continuelle, les nausées aléatoires, la perte d'appétit, les vertiges constants et la façon dont ses émotions semblent toujours sans dessus dessous... Elle se demande comment elle n'a pas pu s'en apercevoir avant. Elle est médecin, pour l'amour de dieu !

Cependant, elle était tellement prise par ses études, par la vie quotidienne, par ses examens et son internat à l'hôpital... Elle a mis sur le compte du stress et de la difficulté de son parcours tous ses symptômes, allant même jusqu'à ignorer le plus évident et à oublier que son cycle aurait dû avoir lieu plus d'un mois auparavant...

Clarke saisit pour la énième fois son téléphone placé sur la table basse à ses côtés et déverrouille l'écran. Immédiatement, les messages échangés avec Bellamy s'affichent. Le dernier texto qu'il lui a envoyé brille sur l'écran et lui fend le coeur à nouveau. Pourtant, il ne s'agit que d'un simple "désolé", accompagné de la photo de ses résultats d'analyse.

Clarke n'avait eu besoin que d'un coup d'oeil sur le papier pour constater qu'elle était effectivement bien enceinte (et également anémiée mais ce n'était pas vraiment une surprise vu son état de fatigue). Cela ne l'empêchait pas de relire les résultats encore et encore.

À nouveau, les larmes affluent à ses paupières. Elle verrouille le téléphone et le replace sur la table avant de se tourner sur le dos et d'essayer de respirer calmement par le nez. Elle interdit à la panique de la laisser la submerger, à la culpabilité de la laisser avoir raison d'elle, à ses ses sentiments de les laisser obscurcir son jugement.

Pourtant, malgré tous ses efforts, ses mains viennent se poser sur son ventre plat et elle peine à imaginer que dans quelques mois, il sera proéminent. Cependant, un bébé se développe et grandit à l'intérieur d'elle, partage déjà avec elle toutes sortes de choses : l'oxygène, les nutriments, le sang... À l'heure qu'il est, il fait la taille d'une myrtille environ et développe déjà certains de ses organes vitaux.

Clarke plaque ses paumes sur ses yeux et grogne de frustration. Maudits soient ses cours médicaux et son récent internat en obstétrique ! La jeune femme n'avait certainement pas besoin de tout ce savoir supplémentaire pour l'empêcher de dormir.

Malheureusement, lorsqu'elle s'efforce de ne pas penser à l'éventuel futur d'un éventuel bébé, ses pensées la ramènent vers Bellamy, ce qui n'aide en rien son esprit à se calmer.

Le différentes expressions de son visage la hantent et elle revoit tantôt la culpabilité, tantôt la joie, tantôt le désespoir qu'il a affiché lors de leur conversation. Le doute et la tristesse sont également présentes pour animer ses souvenirs et Clarke est ravie du spectacle que son cerveau lui offre. Tout ce qu'elle demande, c'est un peu de répit. Après tout, elle aussi doit gérer sa culpabilité, son désespoir, ses doutes, sa tristesse. Et aussi tenter de comprendre la joie qui bouillonne sous la surface du reste de ses émotions et qu'elle ne parvient pas encore à appréhender.

Bellarke HiatusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant