10. NOUVELLE

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                                           🎵H.E.R -  EVERY KIND OF WAY🎵


PDV SUE:

Le premier mois a été le plus dur, ne plus avoir sa présence dans le camp m'avait fait un manque. Le soir je pensais à ses imitations du Sergent Richards qui me faisaient rigoler. Je donnerais tout pour le voir se moquer de lui et de sa petite taille comme il l'aimait tant le faire. Croire qu'on pouvait s'attacher à quelqu'un en si peu de temps, avant je n'aurais jamais cru ça possible. Pour moi il fallait des années et des années pour construire un lien d'amour, mais je m'étais trompée, ce sentiment t'attaquait durement et tu ne pouvais que le suivre. Je voulais savoir comment il se portait et est-ce que son travail était plus dur là-bas qu'ici. Mais comment lui envoyer un courrier sans que les gens te demande pourquoi envoyer un courrier à un soldat coréen et je pense que c'était la même chose pour lui. Les soldats coréens ne pouvaient se permettre d'entreprendre une relation avec nous danseuses, nous "appartenions" aux soldats Américains. Rien que ce mot me donne envie de vomir, je n'appartenais à personne à part à moi-même. 

Mes journées étaient longues et fatigantes, je partais à notre endroit pour écrire dans mon carnet, mais sans sa présence l'ambiance n'était plus la même, c'était triste et sans vie. J'avais arrêté d'y aller, je restais dans mon lit tout en pensant à mon retour aux Etats-Unis. Je n'avais qu'une hâte : rentrer à la maison. À quoi bon rester ici quand il n'y avait plus d'attache... Mais il me restait encore huit mois ici à subir ce train-train infinissable. Voir les soldats martyriser les nord-coréens, danser pour les soldats, ne pas pouvoir sortir comme on le veut de ce camp, rien n'allait et le moral de certaines filles de notre troupe prenait un coup sur notre humeur. 

Au bout du deuxième mois, les entraînements pour moi devenait de plus en plus compliquer à suivre. J'étais tout le temps fatiguée, je n'arrivais plus à suivre la cadence et ça Mme Anderson l'avait bien constatée. Au début, elle me criait dessus pour que je fasse de mon mieux, j'acquiesçais toujours mais le jour où je m'étais évanouie à cause d'un trop gros effort, Mme Anderson culpabilisa. Elle avait appelé directement le médecin pour qu'il m'examine, elle avait peur que j'ai pu attrapé n'importe quelle maladie ici. Le médecin avait pris à part ma professeure pour lui parler, le lendemain j'étais à son cabinet, il me posa plusieurs questions dont je mentais pour la plupart. A chaque mensonge, Mme Anderson levait son sourcils pour me faire comprendre que ce que je disais été faux, néanmoins je ne changeais pas ma version. Mme Anderson nous regardait sans parler, elle était même stressée. Le médecin me tendit un petit verre pour que j'urine, il avait exprimé qu'il me pensait vraiment malade. J'étais mal, très mal, j'avais qu'une seule peur et que cette maladie puisse détruire ma carrière.

J'étais devenue parano, ma professeure m'avait retiré de la troupe jusqu'à je sois en forme. C'était un cauchemar, mon rêve de l'ABT s'envolait de plus en plus devant mes yeux, si je n'arrivais pas là, je n'y arriverai jamais là-bas. Mme Anderson m'avait permis au bout d'un certain temps de faire que l'échauffement avec eux, je ne discutais pas, c'était déjà un grand pas pour moi. Kaylee m'avait demandé ce que j'avais vraiment, je ne savais quoi lui dire parce que même moi je ne savais pas. J'attendais que le médecin ait ses résultats le plus vite et qu'il confirme à Mme Anderson que j'étais apte à danser. 

Pendant les répétitions pour ne pas voir le travail des filles et découvrir le jour J, je sortais me promenais dans le camp. Un jour je m'étais retrouvée figer devant les grillages tout en regardant les nord-coréens parler. J'avais dû rester beaucoup trop longtemps stagne car l'un d'eux m'agressa verbalement. Je ne comprenais rien mais tout ce que je savais il n'était pas très heureux de me voir. Le sergent Richards vint directement pour arranger la situation, puis il resta avec moi, d'abord dans un silence jusqu'à il entame une conversation. J'avais essayé de l'éloigner de moi en disant que j'étais malade et que c'était contagieux mais il ne le prit pas en considération. C'est comme ça que j'avais appris qu'il était né à Dallas, qu'il avait deux soeurs et deux frères et bien sûr qu'il était le dernier de la fratrie. Qu'il s'était engagé dans l'armée parce que c'était de famille, mais malgré tout il aurait voulu être policier. Je ne fus pas étonnée à vrai dire, il avait une tête à faire ces deux métiers. Pour ma part, lui raconter ma vie ne me plaisait pas, j'avais presque inventé un passé, je ne me voyais pas lui dire la vérité sur ma vie même s'il avait été franc envers moi. 

𝓛ove 𝓘n 𝓣he 𝓢hadow (𝓞h 𝓢eHun)Where stories live. Discover now