Les ailes du messager 4

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 Enfin libéré de ce rapport à faire, je pouvais respirer et profiter du retour à la maison. Malgré que notre capital se trouvait sous terre, la lumière de la surface arrivait jusqu'à nous. Bien sur, sous terre, les journées étaient plus courtes. Malgré toute l'ingéniosité de nos bâtisseurs, nous ne pouvions pas nous libérer des règles qui régissent la nature et les rayons du soleil. Je ne connaissais pas les détails de ce prodige, simplement un système de tunnel orienté d'une manière particulière.

À l'intérieur, nous ne manquions de rien, l'eau douce n'était pas un problème. Une cascade se trouvant au sud de la ville, nous fournissait le précieux liquide. C'était une rivière souterraine, le chemin en avait été quelque peu dévié, mais la sortie se trouvait toujours au même endroit. Ainsi de l'extérieur, rien ne paraissait changé, nous permettant de vivre sans être repéré.

De même, un habile système de culture avait été mis en place, privilégiant des espèces qui n'avaient pas besoin de beaucoup de soleil pour se développer. Le vrai problème provenant de l'approvisionnement en viande, pour ma part cela n'était pas un problème, manger des graines me suffisait à me remplir l'estomac. Mais pour les carnivores, cela avait une importance capitale, fournir les quantités suffisantes pour nourrir tout une armée, pour la garder en pleine forme, prête au combat.

C'était alors l'une des missions principales des Alphas de la chasse et de la destruction. Ils devaient assurer un approvisionnement régulier d'animaux d'élevages ou sauvages venant des villages attaqués. Le tout arrivé jusqu'à nous via des tunnels, permettant alors de nourrir tout une population toujours prête pour la dernière bataille. Cela était dommageable pour notre propre culture, nous qui vivions en harmonie avec la nature, ne pas trop prélever pour permettre au cycle de se reconstituer.

Bien sur, étant sous terre, il n'y avait pas de vent, enfin dans la majorité des cas, parfois, lorsque la température montait dans les bas quartiers, un léger courant d'air pouvait se faire sentir. Et cela dans tous les sens du terme. Après tout, enfermé entant d'individu dans un espace aussi réduit, consommant en permanence, il faut bien que cela ressorte.

Chaque famille avait effectivement le droit à un logement qui lui était propre. Mais la taille était toujours la même, que vous viviez en couple ou avec enfant. Tous se ressemblaient, toujours fabriqués de la même manière, la même forme, les uns sur les autres. Il fallait un moment aux nouveaux pour réussir à se repérer, et finalement, nous avions adopté un système propre aux hommes. Nommé nos rues, nos croisements, et même numéroté nos habitations pour pouvoir nous repérer, nous donner rendez-vous.

Ainsi, chaque quartier portait le nom du clan d'homme-bête qui y vivait. Il n'y avait point de privilège pour les Alphas, nous vivions avec les nôtres dans les mêmes conditions, même les Quatre Calamités n'avaient pas ce privilège. Même si pour être honnête, tous les quartiers ne se valaient pas. Que ce soit le quartier qui se trouvait à côté du nôtre, où la position dans la ville.

L'eau qui nous arrivait par la cascade au Sud de la ville était d'une grande clarté. Mais au fur et à mesure qu'elle avançait dans la ville, elle se teintait d'une couleur jaunâtre et d'une forte odeur âcre. Ainsi, il avait été décidé que les espèces possédant un odorat le plus développé changerait de lieu. Une grande migration au sein même de la ville eut lieu qui dura plusieurs jours. Tout se fit dans le calme, après tout cela était la décision de notre leader.

Je me suis retrouvé ainsi dans les appartements les plus au Nord. Pour la simple raison que notre odorat n'était pas très développé. Je n'avais pas voulu leur dire que nous, homme-pigeon, nous avions une excellente mémoire des odeurs. On pouvait dire que retrouver mon chez-moi en était grandement simplifié. Certainement la même chose pour les grands prédateurs.

Le moment était enfin arrivé, après avoir traversé toute la ville et le quartier des faucons, je pouvais enfin la retrouver, ma famille. Je me présentais devant la porte, mais d'un seul coup un frisson me parcourra, le sentiment qu'un danger arrive. Non, en ouvrant la porte, le danger était déjà là.

Nanatsu no Taizai : The Forgotten SinWhere stories live. Discover now