Le Péché de la Vaine Gloire 53

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 Comme promis, Arakum, la femme-bête venant d'au-delà les mers, nous a conduit jusqu'à une porte. Heureusement, ou bien par la volonté de dame Merlin, nous pouvions rentrer sans nous faire remarquer puisque cette dernière avait été laissée ouverte.

Ainsi, nous pouvions assister à la conversation de dame Merlin avec le comte Veleadom à propos des Homme-bêtes. Leur sujet d'échange se trouvait sur une table, inconscient et toujours sous sa forme animale, c'était l'Alpha de la pêche, Healsea. Arakum et l'homme-pigeon eurent un sursaut en se rendant compte de ce qu'il se passait. Il y avait de nombreux outils, qui n'avaient qu'un seul but, ouvrir et mutiler un corps.

- C'est un beau spécimen que vous avez réussi à capturer. Certainement pas aussi beau que celui qui se trouve dans votre prison magique, mais intéressant quand même !

- Avez-vous terminé de prendre ses mesures, ainsi que de faire les prélèvements que vous vouliez ? Demandait alors dame Merlin.

- Oui, tout est bien noté et les échantillons de peau et de poils sont mis en sécurité, je pourrais les étudier plus tard.

- Vous parliez d'une méthode qui permet de leur redonner forme humaine, cela m'intrigue beaucoup.

- Il faut dire que cela n'a rien avoir avec la magie sur ce point. Leur transformation quoique impressionnante, n'est qu'une réaction physiologique à une sécrétion hormonale brutale.

- Intéressant, je dois bien avouer que ce domaine n'est pas ma spécialité, même s'il a fallu que j'y plonge pour certaine expérience personnelle.

- Cela n'en reste pas moins un honneur pour moi de partager ce moment avec vous. Surtout si j'ai l'immense privilège de vous transmettre mon savoir, à vous la plus grande mage de Britannia.

- Je ne suis pas une femme aussi facile à impressionner ! Mais montrez-moi plutôt votre prodige !

- Allons, je n'irais pas jusqu'à là. Même si... . Je dois bien avouer qu'il m'a fallu de nombreux jours de recherche pour arriver à ce résultat. Finalement, ce n'est qu'après avoir autopsié de nombreux homme-bêtes que j'ai pu obtenir cette potion.

- Je suppose donc que ce sont ses fameuses hormones que vous récupérez et purifiez.

- Je ne pouvais en attendre moins de dame Merlin, votre intelligence transcende tous les clivages de la connaissance.

Alors que les deux savants fous échangeaient sur ce sujet morbide. Je me devais de garder un œil sur les deux homme-bêtes qui m'accompagnaient. Si ces propos me choquaient, alors que pouvait-il en être de personne qui appartenait à la même espèce. Dame Arakum semblait énerver par les propos entendus, mais restait là à écouter sans bouger. Par contre, l'Alpha de la communication, Tweeter semblait bien plus perturbé par ses révélations. Il tremblait, les yeux en larme devant l'horreur des propos. Mais nous devions attendre le signal de dame Merlin, je leur avais bien spécifié cela avant de rentrer.

Le comte Veleadom prit une seringue, dont il éjecta une partie à l'extérieur, avant de commencer à chercher une veine sur le bras de l'homme-morse. Il semblait avoir du mal à attraper sa cible, se plaignant qu'elle roulait sans en comprendre moi-même le sens. Mais dame Merlin ne semblait pas pouvoir l'aider, elle ne devait certainement pas être adepte de ce genre de procéder, étant plus une habituée des potions et objets magiques.

Enfin, il sembla attraper sa cible, enfonça la fine aiguille dans le bras de l'homme-morse. Mais rien ne se passa, malgré le sourire immonde qui s'affichait sur le savant fou. Puis enfin une réaction se produisit. Elle commença un niveau de l'injection, ainsi d'abord son bras pris une couleur blanche, remontant progressivement vers son épaule, avant de répandre dans le reste de son corps.

Ce qui apparu était un homme âgé, en surpoids, ses pieds qui nous apparaissaient clairement, était ceux d'un homme qui avait toujours travaillé pieds nus. De nombreuses griffures, une plante des pieds épaisses, avec de nombreuses verrues qui semblait avoir été brûlé. Il semblait avoir travaillé toute sa vie au bord d'une plage, c'est du moins l'image que je m'en faisais.

- Comment vous pouvez le constater, mon traitement fonctionne parfaitement.

- Fonctionne-t-il sur un homme-bête conscient ayant pris sa forme animale ? Demandait alors dame Merlin.

Il était vrai que cela serait un avantage non discutable pour éviter cette guerre, mais cela serait aussi les priver d'une partie d'eux-mêmes. Je me stoppais dans mon raisonnement. Encore une fois, est-ce que mon ancien moi se serait posé ce genre de question ? Ce serait-il soucié de leur problème ? De leur bien-être si je n'étais pas un Péché Capital. Ainsi, puisque c'était eux qui m'avait fait devenir ainsi, je ne pouvais pas penser raisonnablement que dame Merlin accepter les propos de ce méprisable comte.

- Malheureusement non, s'ils sont conscients, cela n'a pratiquement aucun effet. Les plus faibles perdent cette forme que pendant une seconde, alors je pense que sur un guerrier aguerri, cela n'aurait aucun effet.

- En effet. En avez-vous une autre utilisation ? Vous semblez en avoir une bonne quantité. Le regard de dame Merlin se portait sur un flacon qui semblait faire l'équivalent d'un avant-bras dans sa hauteur.

- Je ne peux décidément rien vous cacher, chère Merlin. En effet, j'ai découvert une autre utilisation ! Une autre propriété à ce remède ! Ainsi, avec mes diverses expériences, j'ai constaté que je pouvais transformer que certaine partie du corps. Alors j'ai tenté de le faire sur des jeunes puis bien avant qu'ils ne sortent du ventre de leur mère. C'est grâce à cela que j'ai créé les Homme-animaux. Mais ne le dites pas autres Péchés Capitaux, je ne suis pas sûre qu'ils seraient capables de comprendre toute la subtilité de mes recherches.

- Oui, en effet.

- Il semblerait que quelque chose vous trouble, si vous avez la moindre question, je serais ravi d'y répondre. Comme je vous l'ai dit, c'est un privilège de partager mon savoir avec vous.

- Je trouve étonnant d'avoir donné naissance à une nouvelle espèce, simplement avec ce remède.

- Oh oui, excusez-moi, vous voyez cela n'a été que la porte d'entrée. Ma magie me permet de manipuler la source même de l'expression du corps. Elle n'est absolument pas faite pour le combat et elle demande une extrême minutie pour en exploiter toute sa puissance.

- Je vois, dans ce cas, j'espère que nos invités vont apprécier autant que vous l'enthousiasme que vous montrez.

La seconde après ces mots, le comte Veleadom se trouvait à terre, la seringue planant au-dessus de lui.

Nanatsu no Taizai : The Forgotten SinWhere stories live. Discover now