Chapitre 13

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Juvia

-Juv...Juvia a...doit..
-Je ne comprends pas? Que se passe-t-il?

Mes yeux piquaient. Me dépassant de toute sa hauteur, Yoichiro affichait une mine de plus en plus inquiète.

-C'est que..

Je n'y arrivais pas. Les mots ne voulaient pas sortir comme si une force inexplicable les retenait dans ma gorge. C'était trop dure à supporter. Ma culpabilité ne cessait d'augmenter. A chaque fois qu'il posait ses yeux sur moi, la sensation de mal-être enveloppait mon corps. Cela durait depuis deux semaines. Deux horribles semaines que j'affrontais son regard tendre et bienveillant. Un regard qui m'étouffait de l'intérieur. Comment lui dire? Comment lui dire que mon cœur ne lui était pas destiné? J'avais l'impression d'imploser. Il ne me méritait pas: j'étais bien trop instable pour lui, il valait mieux que moi. Et même si je refusais encore de l'admettre je savais quel était le vrai soucis dans cette histoire.  Toutes ces excuses tangibles n'étaient qu'un prétexte visant à m'éloigner de la réalité des choses. J'étais irrémédiablement amoureuse de Grey.

-Tout vas bien?

A ce moment là il avait poser sa main sur ma joue gauche, essuyant une larme au passage. Ses attentions allaient me manquer.

-Juvia t'aime mais pas de la manière dont tu l'aimes, dis-je d'une traite en relevant vivement les yeux vers lui.

Les gouttelettes salées ruisselaient brûlant et picotant ma chaire. Sa main était retombée d'un geste mou. L'inquiétude du départ avait maintenant laissé place à la tristesse.

-Tu l'aimes depuis longtemps n'est-ce pas? Demande-t-il faiblement.
-Comment?
-Les pleurs d'une femme ne mentent pas. Tu as mal pas vrai?
-Mhmm, acquiesçais-je.
-On aura au moins essayé.
-Non ,non Juvia n'a pas essayé! Elle a réellement apprécié tous moments passés avec Yoichirō-san. Ses sentiments étaient sincères, c'est juste que....
-Je n'étais pas la bonne personne, conclut-il.
-Juvia est ignoble.
-Tu es est amoureuse. J'espère seulement qu'il se rend compte de sa chance.

J'aurai aimer lui dire que c'était peine perdu. Que le pire dans tout ça, c'est que cette douloureuse rupture ne rimait à rien. Mais le voir contenir ses émotions était bien plus pénible que je ne l'imaginais. J'aurai voulu qu'il me cris dessus, qu'il m'accuse. J'aurais voulu qu'il me retienne.

Alors que je m'apprêtais à lui adresser mes derniers sentiments, je fus immédiatement coupé par lui-même:

-S'il te plaît Juvia, n'en rajoute pas. J'aimerai que tu partes en ayant était sincère jusqu'au bout. Ce n'ai plus à moi d'entendre ces mots là.

Ces mots là, comme il l'avait dit, n'avaient plus aucun sens. Sept lettres et trois mots qui ne valaient plus rien. Comment réussir à retrouver un semblant de franchise lorsque je ne le suis pas avec moi même.

                       ****

Grey

Ces derniers temps, marcher me faisait un bien fou. Entre mission intensives et vagabondage dans les rues, je continuais de me perdre volontairement. Aujourd'hui encore je parcourais les chemins étroits et poussiéreux de la ville commerçante. Les mains dans les poches, j'attendais le départ de l'astre rayonnant. Dans le noir de la nuit, j'arrivais bizarrement à me retrouver.

-Excusez-moi monsieur, pourriez-vous m'aider à soulever ce cajot, me dit une marchande du coin.
-Oui bien sûr.

Je pris la grosse caisse contenant principalement des pommes. C'est vrai que pour une vielle dame comme elle, transporter quelque chose d'aussi lourd n'était pas pratique. Enfin bon, chacun se débrouille comme il peut.
Elle m'indiqua donc où la mettre. Mais avant que je n'eusse le temps de la poser, quelqu'un me percuta faisant tomber tous les fruits.

-Désolé! s'écria la personne à terre.

Étrangement je connaissais cette intonation bien qu'elle me semblait lointaine. C'est seulement lorsque je me pencha pour ramasser les pommes que j'aperçus sa teinture bleuâtre. Elle était là devant moi.
Ramassant ce qu'elle venait de faire tomber, elle n'avait pas encore remarquer ma présence. Désemparée, Juvia se confondait d'excuses. Pourtant ses yeux ne s'étaient pas relevés. Pourquoi fallait-il que je la recroise? Ne voulant pas m'affirmer pour l'instant, je la laissa finir son petit ramassage. De toute façon elle allait bien lever la tête pour pouvoir me remettre les pommes. Et c'est d'ailleurs ainsi qu'elle réalisa enfin son malheur. Toujours au sol, j'avais une vue terrible sur le ronflement de ses seins. Mais merde alors! En deux mois j'étais parvenu à l'éviter et maintenant que j'avais réussi à la tenir loin de moi, mon être la réclamait. Voyant que je m'étais un peu trop attardé sur son décolleté, elle le recouvra de sa main. Je détourna le regard, gêné d'avoir été pris sur le fait.

-Juvia s'excuse encore une fois, elle ne regardait pas devant elle, me répéta-t-elle tout en essayant de se remettre sur pied.

Elle n'attendais visiblement pas de réponse de ma part étant donné qu'elle me remit instantanément la barquette en main. Et tout cela sans le moindre contact visuel. J'avais décidément plutôt bien réussi mon pari: je ne faisais plus parti de sa vie. J'étais passé à côté de tellement de choses que je m'en étais voulu amèrement. Je l'observais disparaître au loin. Je ne voulais pas. Sans m'en rendre compte ma langue se délia d'elle même et cria ce que mon cœur aurai voulu lui crier depuis longtemps déjà.

-Attends!

Bon sang mais qu'est-ce-que je foutais!

Juvia se retourna, cherchant si c'était bien à elle que l'on venait de s'adresser. C'est quand son regard tomba sur le mien qu'elle compris que l'auteur de cette exclamation n'était personne d'autre que moi.

-Je....Tu vas bien?

Mais qu'est ce qui n'allait pas chez moi! Quel con je faisais!

Elle me regarda curieusement. Tu m'étonnes qu'elle se doute de toi mon pauvre Grey.

-Oui, finit-elle par répondre.

Un silence passa au cour duquel j'eus tout le plaisir de la contempler. Ce taré de tête à clous avait vraiment raison lorsqu'il disait que la grossesse embellissait le moindre aspect d'une femme.

-Juvia ne comprends pas pourquoi vou..tu l'as rappelé.

Le problème c'est que moi non plus je ne sais pas pourquoi.

-Je voulais juste te féliciter pour ton enfant, expliquais-je peu sur de moi.

Quel drôle de menteur je fais. J'ai la haine et rien d'autre.

-Merci, lâcha-t-elle dans une grimace équivoque.

Ce petit cirque avait assez duré. Il fallait que je mette fin à cette relation malsaine. Au fond j'étais le seul à m'être engouffré là dedans. C'était moi qui avait cherché et trouvé l'impardonnable.

-Écoute, je~
-Juvia est désolé,

Putain! Qu'est-ce qu'elle me faisait là? C'était quoi cette réponse totalement incohérente?
Voyant que je n'avais toujours pas réagit, elle poursuit:

-Elle est consciente d'avoir était un peu trop encombrante. Elle sait que cela t'as étouffé plus qu'autre chose et elle s'en excuse aujourd'hui, avoua la bleutée timidement.
-Je ne compr~

Avant qu'elle n'ai pu me donner plus de détails, elle s'en alla aussitôt. A peine l'avais-je retrouvée qu'elle s'était déjà enfouie.

Je ne la comprendrai jamais. Cette femme aussi folle que séduisante m'avait retourné le cerveau. Elle m'avait planté  comme un con au milieu de nul part.
Rahhhhh, fichus femme! Je n'avais pas encore digéré ses dernières paroles. C'était comme si elle m'avait fait ses adieux. Et au fond, je crois que c'est ça qui me foutait les boules. Je la voulais près de moi. Gajeel avait sans doute raison...

Une nuitTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon