Chapitre 125 : Mais tu n'avais pas le droit non plus.

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MAËLLE

Les minutes que nous passons dans la voiture jusqu'à l'hôpital me paraissent des heures. Harry ne dit rien, moi non plus. Je suis trop occupée à stresser et me ronger les ongles nerveusement.
Jesse est à l'hôpital, entre la vie et la mort, et je réalise enfin à quel point ça me ferait mal de le perdre définitivement.
Il a quand même fait grandement partie de ma vie et j'étais même prête à l'épouser.
N'ayant pas eu le temps d'attendre Ashley, nous avons demandé à Tyra, une voisine, de venir garder les enfants avant de sauter dans la voiture.
Lorsque nous arrivons à l'hôpital, j'attends à peine que la voiture se soit garée et saute hors du véhicule pour m'engouffrer dans les immenses murs du Addenbrooke's Hospital.

- Bonsoir, je suis Maëlle Berry. La police m'a appelée pour un ami Jesse... Jesse Metcalfe.

Je tremble, j'ai la voix peu assurée — j'ai tout simplement tellement peur.
On ne met pas très longtemps à m'indiquer le chemin à prendre. Il est aux soins intensifs.
Je les remercie brièvement et m'élance vers les escaliers. Il me faut quelques minutes à peine pour trouver sa chambre et le spectacle est atroce.

- Jesse...

Je porte la main à ma bouche et les larmes me montent aux yeux. Il est relié à tellement de fils, de tubes, de trucs médicaux, et j'ai l'impression d'avoir été plongée au coeur même d'un épisode de Grey's Anatomy... en beaucoup plus triste et cruel.
Hésitante, je m'approche du lit et m'assois sur une chaise tout prêt de son corps inerte. Il est si amoché, des bandages partout sur le visage, mais j'arrive à reconnaitre ses traits que j'ai tant aimés.

- C'est bien que vous soyez venue.

Je sursaute et me retourne.

- Excusez-moi, je ne voulais pas vous faire peur, me sourit-elle gentiment. Je suis le docteur Warren, je me suis occupée de votre ami.

- Merci, c'est gentil.

Ma voix est à peine audible. Le médecin me sourit brièvement, avant de faire quelques pas vers moi, le visage grave.

- Je vais être honnête avec vous, il ne passera sans doute pas la nuit.

- Quoi... ? murmuré-je. Je... Je ne comprends pas.

Il allait bien, hier. Il était... Il était tout ce qu'il y a de plus vivant.

- Je vous conseille de prendre le temps de lui dire au revoir, madame.

Puis sans demander son reste, le médecin tourne les talons et quitte la chambre d'hôpital. Je me tourne alors vers Jesse, les yeux écarquillés et brûlants. Les larmes menacent de couler d'un instant à l'autre, mais je refuse de les laisser faire.
Le faire, c'est comme admettre qu'il va partir.
Le faire, c'est comme le condamner à une mort certaine et ce n'est pas ce que je veux.
Je prends alors délicatement sa main fragile dans la mienne et colle mon front à son bras.
En fermant les yeux, je me mets à prier, fort, encore et encore, toujours plus fort. Je prie tous les Dieux, tous les saints, les apôtres, j'implore tout le monde de me laisser vivre encore un temps avec celui qui, un jour, était tout pour moi.
Les bips incessants et réguliers des machines me rendent dingue, mais d'un autre côté, ils me rassurent : ça veut dire qu'il n'est pas encore parti.

- Jesse, je t'en prie, ne me fais pas ça... Je t'en supplie, reste avec moi, Jesse, reste avec moi.

Je me redresse pour caresser son visage tuméfié. Il ne réagit pas, alors que Dieu sait comme j'aurais aimé qu'il le fasse...

Never shed tears » h.s ─ TOME 3 (PARTIE 2)Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora