Chapitre 3 - 3 : Face-à-face (Edward)

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{Oups, j'ai oublié de poster le chapitre de mercredi ! Le voici aujourd'hui, en vous souhaitant une bonne lecture ! 😉}

Je repartis en claquant la porte sans une once de remords. Maintenant que le dossier était rendu, il y avait quelque chose que je devais faire. Je revins dans la bibliothèque, cherchant une silhouette familière que j'avais croisée hier à ma plus grande surprise, étant donné qu'il me semblait que Hugues l'avait viré juste avant d'être attaqué. Je reconnu rapidement la tête d'oiseau ébouriffée de Shiezka, qui portait une pile de livres et autres à ranger.

Je traversai la pièce dans sa direction en faisant mine de chercher un livre. Quand elle s'engagea dans une allée, je partis dans la suivante. Je regardai autour de moi, comme si j'étais en quête d'une cote bien précise, mais en réalité, je cherchais plus à savoir s'il y avait des gens à portée de voix. En arrivant au bout du rayonnage, je jetai un coup d'œil à ma gauche. Shiezska était à moins de deux mètres, en train de remettre en place des dossiers sur l'étagère. Tels que nous étions, dans un angle reculé de la bibliothèque, personne n'aurait pu nous voir debout côte à côte. C'était idéal.

- Shiezka, murmurai-je pour attirer son attention.

- Edward Elric ! fit-elle d'un ton surpris, esquissant un mouvement dans ma direction.

- Ne bougez pas, continuez à travailler comme si de rien n'était, répondis-je d'un ton un peu sec.

Elle se figea et se tourna de nouveau vers les étagères, reprenant son travail d'un air hésitant. De mon côté, je penchai la tête pour lire les noms écrits sur la tranche de livres présentés en bout de rangée, bien que me fichant royalement de leur contenu.

- Vous avez été engagée de nouveau par l'armée ?

- Oui.

- Je vois... Faites attention à vous. Hugues a été tué parce qu'il en savait trop. Etant donné que vous êtes la dernière personne à l'avoir vu et que vous l'avez aidé dans son enquête, vous êtes susceptible d'être visée à votre tour.

- ...Qu'est-ce que je peux faire contre ça ?

- N'ayez pas l'air trop intelligent, répondis-je en toute honnêteté. S'ils sentent que vous avez des soupçons ou que vous êtes susceptibles de trouver des choses, ils n'hésiteront pas à vous faire disparaître.

La femme s'arrêta dans ses mouvements, je sentis qu'elle vacillait. Il faut dire que si les militaires étaient prêts à mourir sur le champ de bataille, les personnes qui travaillaient dans le QG n'étaient pas forcément habituées à cette idée.

- Ils... Qui sont ces « Ils ? ».

- Des personnes influentes dans l'armée. Très influentes.

- C'est pour ça que vous me conseillez de ne rien trouver ?

- Oui.

- ... Mais si j'en découvre plus, malgré tout ?

- Alors vous n'en parlerez qu'à moi.

- Et si vous n'êtes pas là ?

- ...Vous pourrez le dire à Mustang.

- Ah non, pas lui !

Je ne pus retenir un petit sourire face à sa réaction spontanée. Je comprenais tellement son sentiment.

- Je sais que vous le détestez, murmurai-je d'un ton sérieux. Je vous ai bien vu lui hurler dessus. Mais vous vous méprenez sur son compte.

- Comment pouvez-vous dire ça d'un ton aussi assuré ?

- Parce que tous les deux, nous savons des choses que tous les autres ignorent.

- Qu'est-ce que... ? commença-t-elle à demander avant de s'interrompre.

Je devinai que quelqu'un s'était approché dans sa direction, aussi reposai-je le livre que je faisais semblant de feuilleter et m'éloignai-je à pas lents en étudiant les livres entassés sur les rayonnages. Je préférais ne pas passer trop de temps avec elle pour éviter d'attirer l'attention, j'espérais que notre discussion suffirait à calmer la hargne qu'elle éprouvait envers mon supérieur hiérarchique. Il ne faudrait pas qu'elle foute par terre notre plan, ou qu'elle soit attaquée. Moins elle attirait l'attention sur l'affaire de Hugues, mieux ça serait. Globalement, on ne savait pas à qui on pouvait faire confiance, à de rares exceptions près. Mustang, bien qu'il soit le supérieur hiérarchique le plus irritant que la terre ait jamais portée, en faisait partie.

Je ressortis de la bibliothèque en m'étirant ; je méritais bien de me détendre quelques minutes. Et je savais parfaitement à quoi j'avais besoin. Je me dirigeai vers le standard téléphonique pour aller téléphoner chez les Rockbell. Ces deux-là étaient toujours à Resembool, Apparemment, Winry travaillait d'arrache-pied, et Al s'ennuyait sec. Mon appel serait sûrement le bienvenu.

Bras de fer, Gant de velours - Deuxième partie : Central-cityOù les histoires vivent. Découvrez maintenant