Chapitre 12 - 8 : De retour (Roy)

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- Je suis venu directement chez vous après avoir pris le train pour Central-city. Al et Winry sont chez Gracia Hugues et m'attendent. J'ai appris des choses à Resembool, et je devais vous en parler...

- De mon côté, j'ai récupéré aujourd'hui le fruit des recherches de Scieszka sur Juliet Douglas, je me suis dit que ça pourrait t'intéresser, répondis-je en posant le plateau sur la table.

- Je suis désolé d'être entré sans permission, c'était très malpoli de ma part, marmonna l'adolescent, les yeux baissés vers ses pieds qui se tortillaient dans ses chaussettes. En plus je me suis endormi sur votre canapé...

- Eh bien, je n'avais qu'à rentrer plus tôt, tu ne te serais pas endormi, lançai-je d'un ton léger, comme pour clore la conversation.

Je suis en train de lui passer trop de choses... Si je commence à réagir comme ça, je lui donne vraiment toutes les libertés, il deviendra un subordonné encore plus têtu et incontrôlable qu'il ne l'est déjà.

- J'aurais dû vous prévenir... murmura-t-il d'un ton contrit.

On aurait dit un chiot pris sur le fait d'une bêtise, à tel point que je me sentis incapable d'avoir la moindre rancœur envers lui.

- C'est bon, je te dis. Raconte-moi plutôt tes découvertes, que je sache si cela justifiait d'entrer chez moi sans permission, ordonnai-je, renonçant définitivement à lui faire payer sa prise de liberté.

En prononçant ses mots, je lui tendis un verre d'eau qu'il prit entre ses mains, se rasseyant sur le canapé, visiblement mal à l'aise. Il me coulait des regards un peu inquiets, et je me mis à me demander avec un peu d'appréhension ce qui l'avait poussé à revenir de manière aussi hâtive. De mon côté, je pris place dans le fauteuil qui lui faisait face, prêt à l'écouter, après avoir pris un peu de saucisson, l'autorisant implicitement à se servir, ce dont il ne se priva pas par la suite.

- Dites... commença-t-il d'un ton un peu inquiet, semblant ne pas être prêt à commencer son rapport.

- Oui ?

- Vous n'avez pas... euh... votre bras va mieux ? fit-il d'un ton étrangement décousu, comme s'il ne savait pas ce qu'il s'apprêtait à dire. J'ai appris que vous aviez été hospitalisé.

- Ah, oui, ça. La blessure est un peu profonde, donc il faut que j'évite de le solliciter pour un moment, mais rien de grave ni d'irréversible.

Il hocha la tête avec un sourire fugace, le genre de sourire un peu machinal. Je le sentais mal à l'aise.

- Et toi, tu es guéri ?

- Oui, je suis comme neuf, je n'ai plus que des cicatrices du passage Floriane.

- Et les blessures de Barry le boucher ?

Il cligna des yeux, manifestement surpris. Je toussai, un peu gêné d'aborder un sujet peu professionnel, et tâchai de me rattraper en reprenant un ton plus distant.

- Quand je t'ai tiré en arrière, j'ai senti que tu avais des bandages, expliquai-je. Si tu es blessé, il faut me le dire, c'est inutilement dangereux de cacher ce genre de choses durant une intervention sur le terrain.

A ces mots, il rougit violemment et eut des gestes tellement maladroits que j'avais presque l'impression de le voir s'empêtrer dans des câbles invisibles.

- Je... Désolé de ne pas en avoir parlé, bredouilla-t-il. Mais ce n'était pas important, je ne pensais pas que c'était utile de le mentionner. Ça ne m'empêchait pas de combattre.

- Et tu es guéri maintenant ?

Edward hocha la tête sans desserrer les dents, visiblement mort d'embarras

Bras de fer, Gant de velours - Deuxième partie : Central-cityOù les histoires vivent. Découvrez maintenant