XXXVI. Plan de dernière minute

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Il est parti le lendemain très tôt.

Après cette nuit, Katsuki espérait se réveiller en face du garçon dont il est bêtement tombé amoureux. Celui à qui il avait donné sa confiance et abandonné sa fierté en le laissant voir ses faiblesses, ses sentiments et ses larmes. Katsuki souffrait affreusement après ça, mais sa douleur au cul n'entrait pas en compétition avec celle de son cœur en trouvant seulement un mot laissé sur l'oreiller froid à côté du sien. Mot qu'il déchira sans le lire.

En ignorant les picotements dans le bas de son dos – endroit auquel Katsuki n'aurait jamais pensé avoir mal un jour –, il quitta le lit de son copain avec sa nouvelle ambition de casser tout ce qui se trouverait sur son passage, Eijiro lui devait bien ça après avoir filé à l'anglaise. Il n'y remettra jamais les pieds de toute façon.

Il se dirigea vers le salon pour démarrer sa tuerie de meubles de l'appartement d'Eijiro. Sa surprise prit le pas sur ses envies de tout briser en voyant Ashido assise à même le sol, le chat noir du roux dans les bras. Elle caressait lentement la tête du félin qui miaulait d'une façon bien étrange.

– Il cherche son maître, lui expliqua la jeune femme.

Katsuki n'arrivait pas à croire que son petit ami soit parti sans son fidèle compagnon qu'il chérissait inconditionnellement.

– J'ai dit que je m'en occuperai... mais...

Ses mots se noyèrent dans ses sanglots à peine retenus. Elle marmonnait entre deux reniflements qu'Eijiro était parti depuis six heures en laissant devant sa porte les clefs de l'appartement et de la nourriture pour chat avec un mot pour elle aussi sur le paquet de croquettes. Apparemment, ils seront à New York dans la soirée, c'était trop tard pour le ramener ou essayer de le convaincre.

Katsuki ne pleurerai pas pour lui. Pas encore du moins. Mais voir une personne aussi pétillante de vie et de joie telle qu'Ashido fondre en larmes lui rappelait difficilement que si Eijiro était important pour elle, il l'était aussi pour lui au même niveau. Ils l'aimaient tous les deux énormément, et aucun d'eux ne voulait le voir partir et vivre une vie qui n'est pas la sienne.

Le peu d'empathie que ressentait Katsuki le fit s'approcher d'Ashido pour s'asseoir à côté d'elle. Cette dernière fit le second pas en sautant dans ses bras pour y vider le restant d'eau humidifiant ses yeux. C'était toujours aussi bizarre de sentir l'étreinte d'une autre personne qu'Eijiro, ça le rendait mal à l'aise, comme une sensation dérangeante lui collant à la peau. Il avait déjà eu ce genre de contact – avec Deku, Ochaco –, mais ceux de son petit ami restaient les plus appréciables. Pourtant, il la laissa faire parce qu'elle en avait vraiment besoin. Cela, Katsuki le savait.

– J'suis minable... j'aurais du insister plus, l'attacher à son lit ou juste... je sais même plus, s'embrouilla-t-elle.

Ashido renifla une énième fois, essuyant son nez et ses joues avec sa manche, frottant également ses yeux rougies avec ses petits doigts fins, les abîmant un peu plus.

– À la place... (elle ria nerveusement), je suis ici à pleurer comme une idiote, dans tes bras qui plus est ! Le comble de l'ironie.

Ses pleurs devinrent un éclat de rire sincère. Un peu trop pour être joyeux, ressemblant plus à un rire de désespoir, puisque les larmes coulèrent une fois de plus sur ses joues rondes. Son maquillage avait rendu l'âme depuis longtemps, le noir de son mascara se rependant sur sa peau, retraçant d'une traîné ébène le chemin de ses larmes. Ses longs ongles laissèrent de petites marques rouges quand Ashido nettoya son visage en reniflant encore une fois.

Un garçon envahissant ! | KiriBaku Où les histoires vivent. Découvrez maintenant