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Les retrouvailles d'il y a quelques jours m'avait donné du baume au coeur. Malgré tout j'étais contente de les revoirs. Ils n'étaient que la preuve de plus que ce cauchemar avait définitivement prit fin. Malgré ça quelque chose n'allait pas. Quelque chose n'allait plus. Rien n'était pareil. A l'extérieur ça allait, même si je n'allais pas vous cacher que mon corps me faisait douloureusement souffrir, à l'intérieur c'était pire, bien pire.

Je n'allais pas bien, je ne me sentais pas bien, j'étais mal, je souffrais.

Si je pensais au positif j'avais au moins réussis à me débarasser de Ian. En effet je sentais que les semaines qui allaient suivre n'allait pas être de tout repos pour moi. Quel paradoxe sachant que justement je serais com faner au repos forcé. Ian ne me laissait plus un instant seule. Tout était si contradictoire. J'avais besoin de lui, de sa présence. Plus qu'un besoin c'était une nécessité. Néanmoins je n'y arrivais pas. Je ne pouvais rien exprimer, tout était là, en moi mais rien ne voulait sortir. C'était comme si une protection c'était formé autour de ma bouche pour que ne rien ne franchisse les barrières de mes lèvres. Par honte peut-être? J'avais aussi peut-être peur? Mais je savais que tout ça aller finir par me bouffer de l'intérieur. C'est ce qu'il se passait d'ailleurs, cela me rongeais. J'avais essayé de parler avec Tony mais rien ne voulu sortir. Je n'étais pas prête mais le saurais-je un jour? Arriverais-je un jour à traverser ces démons qui me hantais depuis exactement quatorze jours? Un vide s'était emparé de la personne, un gouffre profond qui ne cessait de m'y engloutir. Je n'en pouvais plus, je suffoquais mais je ne pouvais rien faire, j'étais impuissante.

Observant le coucher de soleil je profitais de la vue tant que le noir ne venait pas récuperer son territoire comme il le faisait si bien. Si le noir m'avait toujours paru comme appaisant, à l'heure d'aujourd'hui il me terrifiais. De toute manière impossible de fermer l'oeil. Malheuresement lorsque j'étais bien trop fatiguée pour lutter contre le sommeil. Des milliers de flash venaient embuer mon esprit. Mes cauchemars étaient si terribles que j'en venais à vouloir en finir. Mes pensées furent interrompus par Gordon qui entra dans la chambre.

-Prete à rentrer?

J'hochais positivement de la tete. Demain était le grand jour, je rentrais enfin chez moi. Gordon déposa un sac à coté de mon lit et s'assit à mes cotés.

-Est ce que ça va?

-Pour la mille et une fois oui.

Il m'observait les sourcils froncés.
Mon cœur se brisa sous le poids du mensonge.

-Qu'est ce qu'il y a encore?

-Ne fais pas ça.

Simulant un air exaspéré alors que mon corps hurlait de tout avouer je n'en rien.

-Mais de quoi tu parles?

-Ce que tu fais, tu t'enfermes, tu te replies sur toi même, tu essayes de nous convaincre que tu vas bien que tu ne penses plus à ce qui c'est passer, sans nous dévoiler les faits pour qu'on te laisses tranquille, mais écoute moi bien si cela marche pour les autres quoique ils ne sont pas profileurs pour rien, je me doute que tu réussisses bien longtemps. Dans tout les cas avec moi cela ne marchera jamais alors arrête ça.

Qu'est-ce qu'il pouvait me fatiguer parfois. Sa persévérance était une des raisons pour lesquelles je l'aimais. Néanmoins même s'il avait raison lui même savait au fond de lui que je n'étais pas capable d'une telle confession.

-J'ai sommeil.

Mon changement de conversation était un échec cuisant malgré ça je savais qu'il s'inquiétait énormément pour ma santé. Et puis je ne mentais pas j'étais réellement épuisé même si je n'avais aucune envie de dormir. Il se leva alors résigné et éteignit la lumière.

-Non!

Il me regarda surpris sous mon exclamation impromptue.

-Je veux de la lumière, s'il te plaît.

Il hocha positivement de la tête avant de sortir son téléphone et de mettre la lampe torche.

-Ça te va ça?

J'hochais de la tête, essayant tant bien que mal de ne pas montrer l'affolement qui s'emparais de moi.

-Tu restes cette nuit?

-Évidemment.

Il vint à mes côtés, caressant ma joue et mes cheveux. Je pouvais tout lui reprocher mais il n'y avait que lorsqu'il était près de moi que je me sentais bien. Et même lorsque j'avais envie d'être seule, j'avais besoin de sa présence.

-Je suis désolé.

Lui dis je profondément triste du comportement que j'arborais avec lui.
Il secoua négativement de la tête, tout en se calant à mes côtés.

-Tu n'as pas à t'excuser. Je reste auprès de toi, toujours.

Me lovant dans ses bras, j'enfonçais ma tête au creux de son épaule. Si les images de mon enlèvement ne revenaient sans cesse, lorsque j'étais avec Gordon ces flash s'atténuaient.

-Bonne nuit Lexie.

-Bonne nuit Ian.

Sur ces paroles je fermais les yeux, bercer par les baisers sur le haut de mon crâne de Gordon. Toujours un regard vers le téléphone pour me rappeler que l'obscurité n'éteindra plus jamais la lumière.

Cri du cœurWhere stories live. Discover now