Fuite ou Poursuite ~ Fanfiction Miraculous

Chapitre 2

     Il ne put que la regarder, sidéré. Il aurait voulu lui demander de répéter, comme pour s'assurer qu'il n'avait pas mal entendu, mais l'éclat dans les yeux de la jeune fille ne trompait pas. Elle était sincère.

    Elle ne disait plus rien, attendant une réponse, et il ne savait pas quoi faire. Marinette était précieuse pour lui. Les années qu'ils avaient passées ensemble étaient tout aussi précieuses. Elle avait été sa première amie au collège et la première à l'accepter pour qui il était et non pas ce qu'il représentait. Il savait que son nom n'avait rien à voir avec son affection et c'était cela qui rendait son amitié inestimable.

    Mais justement, si son amitié était inestimable, il n'avait jamais envisagé que cette amitié entre eux. Si le cœur de Marinette lui appartenait, son cœur à lui était ailleurs, prisonnier depuis déjà si longtemps de cette coccinelle qui illuminait sa vie. Il ne pouvait pas l'offrir à quelqu'un d'autre, elle en avait le monopole absolu.

    Le silence se prolongeait, les pensées du jeune homme ne cessant de tourbillonner dans un ballet effréné. Il ne voulait pas la blesser, mais il ne pouvait pas lui rendre ses sentiments. Elle avait le droit de le savoir. Son courage méritait une réponse honnête.

« Tes sentiments me touchent, vraiment. Mais... »

    À peine eut-il prononcé ce 'mais' que le visage de Marinette s'orna d'un rictus contrit. Elle avait compris et honnêtement, elle n'avait pas envie d'entendre la suite. Elle pouvait très bien la deviner toute seule, elle, sa 'très bonne amie'.

« Tu es une amie très précieuse pour moi et je ne t'ai jamais envisagée comme autre chose... »

    Elle se fit cyniquement la remarque qu'elle était montée en grade. Félicitations, votre niveau a augmenté, vous êtes à présent une 'amie très précieuse' ! Elle ajouta à ça une musique digne d'un jeu vidéo et se retint d'évacuer son amertume d'un rire dérisoire.

« Et te laisser espérer serait incorrect de ma part. Je suis amoureux d'une fille et je ne peux pas imaginer ma vie sans elle. Je suis vraiment désolé Marinette.
- C'est rien. Je comprends. »

    Le calme avec lequel elle avait répondu l'avait elle-même surprise. Elle offrit un sourire forcé au blond, ses yeux ne reflétant aucune émotion, ce qui fut assez déroutant pour le jeune homme.

« Est-ce qu'on peut quand même... rester amis ? »

    C'était Adrien qui avait fait cette demande. Il lui avait fait comprendre que son amitié était importante et que seule la place d'amie lui était offerte.

    Elle baissa les yeux, son étrange sourire toujours accroché aux lèvres. Elle ne serait jamais rien d'autre qu'une amie, c'était définitif. Mais Adrien était aussi important à ses yeux. Même avec cette issue, il resterait à jamais son premier amour. Tout ce qu'elle avait vécu en l'aimant, elle ne pourrait jamais l'effacer. Cette place qu'il avait eu dans sa vie, elle ne pourrait jamais la céder à qui que ce soit.

    Il serait à jamais le premier. Il ne serait simplement pas le dernier.

    Alors elle ne pouvait pas l'effacer de sa vie. Et à ce compte-là, elle préférait rester en bons termes avec lui. Si elle ne serait jamais sa petite-amie, alors elle serait la meilleure des amies.

    Redressant les yeux et rassemblant son courage, elle finit par lui répondre, un sourire conventionnel sur le visage.

« Bien sûr, quelle question ! Tu verras, je serai la meilleure des amies que tu puisses imaginer ! »

    Le blond sembla soulagé à l'entente de ces mots et Marinette sut qu'elle avait fait le bon choix, même s'il n'était pas le plus facile.

« Bon, je vais te laisser. J'ai... des choses à faire, lui dit-elle.
- Ok. Je vais rentrer aussi alors. On se voit demain en cours ?
- Ouais, à demain. »