Fuite ou Poursuite ~ Fanfiction Miraculous

Chapitre 3

    Les jours qui suivirent, le garçon tentait de se confier à elle à toutes les occasions. Elle ne disait rien et l'écoutait en souriant difficilement, prenant la fuite dès qu'une occasion se présentait. Et à chaque fois, elle tentait de se convaincre qu'elle n'avait simplement pas encore assez endurci son cœur, que ça allait aller avec le temps, qu'il fallait qu'elle soit patiente.

   Mais au bout de deux semaines supplémentaires, elle sentait qu'elle était sur le point de craquer.

   Un dimanche où Adrien avait été exceptionnellement autorisé à sortir, Alya et Nino avaient organisé un pique-nique dans le parc en face de chez Marinette. Les quatre amis s'étaient donc retrouvés pour partager diverses pâtisseries en provenance directe de la boulangerie pâtisserie Dupain-Cheng. Cela leur permettait de rattraper le temps qu'ils avaient perdu en se retrouvant dans des classes différentes.

   Tout se passait très bien et le ciel était lumineux, le soleil venant les réchauffer à travers les feuilles des arbres. Ils parlaient de tout et de rien, s'amusaient de tout et de rien. L'ambiance était légère et les gâteaux disparaissaient les uns après les autres.

   Mais lorsque Nino proposa à Alya d'aller marcher un peu en amoureux, Marinette se retrouva de nouveau seule avec Adrien.

   Ces derniers temps, elle avait réalisé qu'en passant du temps avec lui, en étant aussi proche de lui, elle n'arrivait pas à tirer un trait sur lui. Elle avait cru qu'elle avait réussi, qu'elle était une amie à la hauteur et qui n'attendait plus rien de romantique de sa part.

   Mais Adrien était gentil. Beaucoup trop gentil. Chacun de ses gestes à son égard débordait de douceur et d'affection. Et quand bien même savait-elle que tout cela était purement amical, elle ne pouvait s'empêcher de sentir son cœur s'envoler à chaque fois.

   Et le pire, c'était qu'elle se sentait coupable de ces sentiments. Elle savait qu'elle n'avait rien à se reprocher, mais quand Adrien lui parlait comme si son amour n'avait jamais existé, elle se sentait misérable.

« Mari, dis-moi... »

   Ce ''Mari'' qu'il s'autorisait à présent était à la fois délectable et haïssable. Elle qui avait tant espéré qu'un jour ils soient assez proches pour qu'il l'appelle ainsi, elle sentait pourtant un pieu lui vriller la poitrine à chaque fois qu'il le faisait. Ce ''Mari'' ne les rapprochait pas, il ne faisait que lui rappeler ce mur invisible qui les séparait. Ce mur transparent mais indestructible.

    Était-il vraiment impossible qu'il pose un jour sur elle un regard amoureux ? Elle aurait tant voulu que...

« Mari, tu m'écoutes ? demanda-t-il en remuant la main devant son visage.
- Oui, pardon, tu disais ? réagit-elle en sortant de sa torpeur.
- Je te demandais si tu avais une idée de cadeau pour une fille. C'était l'anniversaire de ma rencontre avec la fille que j'aime y a pas longtemps, et je voudrais marquer le coup la prochaine fois que je la verrai. » expliqua-t-il avec une adorable moue gênée.

    Tous les muscles du visage de Marinette se relâchèrent, la laissant dégager une étrange aura d'indifférence. Elle ferma deux secondes les yeux, comme si elle voulait empêcher ce qu'elle s'apprêtait à faire. Mais cela ne suffit pas et elle craqua.

« Je suis désolée, mais c'est trop pour moi. »

    Adrien se tourna vers elle avec incompréhension. Mais il n'eut pas le temps de l'observer attentivement qu'elle se tourna vivement vers lui, attrapant le col de son tee-shirt pour le tirer à elle et plaquer brusquement ses lèvres contre les siennes.

    Le baiser avait été bref et assez violent, l'adolescente s'étant reculée après moins de deux secondes. Elle lâcha le col d'Adrien qui était médusé, les yeux écarquillés et le corps tendu de toutes parts. Face à lui, le regard glacé et blessé de son amie ne le lâchait pas, elle le scrutait avec une douce agressivité, lui exprimant par les yeux le dilemme qui se jouait en elle.