8. John

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8.

John n'avait aucune idée de l'heure qu'il était. Ni de quand 'il avait pu dormir pour la dernière fois. Ils l'avaient traîné hors de sa cellule quelques minutes auparavant, au beau milieu de la nuit pour l'amener ici. Enfin, cellule ; une chambre d'un hôpital abandonné qui avait été barricadé de tous côtés. Même dans la pénombre de la nuit, il pouvait distinguer que tout le quartier, voire même toute la ville semblait à l'abandon. Quelle idée il avait eu d'accepter de venir ici. Connards de fanatiques. Il baissa les yeux, et constata la foule qui était amassée autour de la petite construction en bois sur laquelle il se trouvait ; certains avaient des torches à la main. On aurait dit un putain de film. Il sentit une main se poser sur son épaule, et quelque chose se poser sur sa tête, buter contre le haut de ses oreilles, puis se poser autour de son cou. Autour de lui, la foule scandait de plus en plus fort des slogans inaudibles, perdus dans le brouhaha général. Au bout d'un petit moment de cris incompréhensible, tout le monde se tut. John distingua un mouvement à sa droite ; l'homme qui se trouvait avec lui sur le petit ponton, au milieu de la place, avait levé le bras. Il parlait fort, et articulait chaque mot, comme si tous les gens en face de lui étaient des enfants en bas âge. John n'arrivait même plus à se concentrer sur ce qu'il disait, il ne distinguait que des bribes, comme « Hérétique ! Salvation...Sacrifice pour le bien de tous ! » Il en avait marre. Ça faisait des jours qu'il attendait de savoir ce qu'ils allaient faire de lui. Maintenant que c'était bon, qu'on en finisse vite. Le monde était parti en couilles. John entendit un bruit de craquement, tandis que la foule se mettait à hurler de plus belle. L'homme poussa un cri qui couvrit le bruit de la foule, tout en abaissant le levier. John remarqua une femme dans la foule, au premier rang, qui lui disait terriblement quelque chose. Le sol se déroba sous ses pieds, avant qu'il n'aie pu se rappeler de qui il s'agissait. Sa nuque émit un craquement sourd.

MeurtresWhere stories live. Discover now