Le Vent Nous Portera {Z.M.}

Viva la vida - Coldplay

Liam souffla un immense nuage de fumée qui cacha la lune pendant quelques secondes. Le projet était terminé depuis deux nuits et il commençait déjà à s'ennuyer. Il essayait de passer le plus de temps possible sur sa bande dessinée mais l'inspiration et la motivation lui manquait. Une grande inspiration termina la cigarette, il sentait la fumée lui emplir les poumons comme de l'eau, il se noyait dans cette nicotine.

Il soupira, le brun aimerait vraiment arrêter ces petits paquets blancs et rouges qui étaient un gouffre financier, mais malheureusement cette habitude lui était restée du temps où il était serveur a mis temps pour payer ses études d'arts (qui par ailleurs ont beaucoup servies). En effet dans ces restaurant de grands magasins huppés, où il servait des vieux millionnaires ou des enfants à papa, la seule pause autorisée était la pause-clope. Face au stress et à l'espoir de sortir un peu entre deux clients acariâtres, il avait commencé à se détruire les poumons à petit feu.

Aujourd'hui, le violoniste jouait une mélodie que Liam connaissait bien, c'était même un de ses groupes favoris. Coldplay... Viva la vida. La mélodie était jolie mais triste, quelqu'un qui se dénigre autant, qui fait des erreurs...

Il retourna rapidement à l'intérieur pour récupérer sa tablette graphique et son ordinateur. L'ange qui jouait si bien lui donnait envie de continuer à dessiner.
Assis sur la table qui prenait bien la moitié de son minuscule balcon, il avait une vue parfaite sur la silhouette qui bougeait en rythme, et s'il te fait l'oreille il pouvait même l'entendre fredonner les paroles en même temps que l'archer glissait sur les cordes.

Et tout comme l'archer, le simple crayon numérique de Liam virevoltait sur l'écran, dans les cases se créaient des personnes fantastiques, des animaux, des objets mais surtout du fantastique. Ça faisait longtemps que le tatoué n'avait pas dessiné aussi longtemps. La silhouette ouvrit le rideau et sorti sur le balcon encore plus petit que celui de Liam. Liam, qui d'ailleurs restait bouche bée devant la beauté du jeune homme qui était à peine trois mètres de lui.

-Ho... Bonjour, je ne t'avais pas vu. S'exclama la douce créature en gloussant.

Liam ne dit rien et continue de fixer le jeune homme du regard. Il était plutôt petit, enfin plus petit que Liam en tout cas, d'au moins 3 centimètres. Il avait les cheveux d'un noir corbeau et la peau tannée par le soleil. De beaux yeux marrons apparaissaient de temps à autre de sous les mèches qui lui tombaient sur son front. Mais le plus beau restait quand même son sourire éclatent qui brillait même dans la nuit.

-Je suis Zayn, se présenta l'apparition.

-Liam, ne put que répondre le graphiste.

-Tu n'es pas très bavard... observa le métis en penchant adorablement la tête sur le côté. Ça te dérange si je viens sur ton balcon ?

Le tatoué secoua la tête de droite à gauche, il observa le dénommé Zayn fermer la porte fenêtre identique à la sienne puis revenir au bord de son balcon puis monta sur la rambarde. Le cœur de Liam manqua plusieurs battements quand le jeune garçon s'élança et sauta en l'air. Il semblait flotter dans le clair de lune, comme un ange descendu du ciel. Il atterrit finalement gracieusement sur la balustrade de Liam.

Ce dernier était bouche bée, le métis avait quand même sauté sur plus d'un mètre à trois étages de hauteur.

-Mais... c'est dangereux !

Zayn pouffa, il n'avait pas l'air de se soucier du danger. Il fit quelques pas sur la barrière de quelques centimètres puis se laissa tomber sur le balcon du brun.

-Maintenant que je suis chez toi, tu m'offres quelque chose à boire ?

-Tu t'invite un peu là, non ? Ce n'est pas très poli...

-Alors déjà, commença Zayn en gloussa et en levant son index devant le nez de Liam. C'est toi qui me fixe depuis au moins trois soirs depuis ton balcon... Et ensuite, énuméra-t-il en levant son second doigt, j'ai tellement soif que j'en ai la gorge sèche à force de fredonner. Donc s'il te plaît très cher voisin, voudrais-tu dans ta grande gratitude, me donner un petit verre d'eau ?

-Oui, si tu veux. Soupira Liam. Suis-moi dans la cuisine. Tu veux de l'eau ou autre chose ? J'ai du jus, du sirop...

-Tu as plein de trucs, dit-moi. T'es vraiment friqué.

Liam se retourna et haussa un sourcil étonné, l'air de dire que c'était vraiment impolie.

-Excuse-moi. Marmonna le métis.

Le brun plissa les yeux, de ses yeux Zayn avait vraiment l'air pâle. Il secoua la tête et alla directement chercher ses lunettes. Cette journée commençait vraiment à lui monter à la tête. Quand il revint, son invité était assis sur le canapé en train de regarder attentivement les feuilles de dessin disposé en vrac sur la table basse.

Et c'est à ce moment-là que Liam pris la mouche et le sang commença à affluer à ses tempes. De quel droit cet inconnu touchait à ses affaires ?! Il s'avança à grands pas, les lunettes sur le nez, il fonça sur Zayn et lui arracha les planches à dessiner de ses mains. Le plus petit ouvrit la bouché pour rétorquer quelque chose qui resta coincer au fond de sa gorge quand il vit le regard noir de haine que lui jetais le tatoué.

-Rentre chez toi !

-Je... excuse-moi Liam.

Le musclé s'écrasa en soupirant sur le canapé à côté du métis. Il prit un coussin qui traînait à côté et le cala contre son torse en faisant la moue.

-Ça va ?

-Non !

-Pourquoi ?

-Je rame et je m'ennuie...

-J'aimais bien ta bande dessinée, j'ai vraiment envie d'avoir la suite.

Liam hocha la tête, et murmura un merci. Il rassembla les planches de dessin et les plaça sur un coin de la table.

-Je n'arrive pas à finir cette putain d'histoire !

Zayn fredonna une réponse positive, montrant qu'il comprenait.

-C'est peut-être parce que tu es coincé dans une routine, tu sors beaucoup ?

-Non, pas du tout. Mais je préfère rester à l'intérieur.

Le métis hocha une nouvelle fois la tête puis étouffa un bâillement qui lui mit les larmes aux yeux.

-Tu devrais rentrer chez toi et te reposer un peu. On pourrait échanger nos numéros pour parler... proposa le brun.

-Je... j'ai plus de téléphone, débita le plus petit à toute vitesse. Il s'est cassé.

-Ce n'est rien, bonne nuit Zayn.

Le métis hocha la tête puis se dirigea vers le balcon, qu'il sauta pour la deuxième fois dans la soirée.